Ecoutez cette chanson, celle que j’ai toujours voulu écrire. Un jour j’écriai ce livre que vous lirez et vous écouterez cette chanson et vous vous dissolverez de plaisir, comme un cachet qui se noie au fond d’un verre.
Samedi 21 mars 2009 à 17:15
Ecoutez cette chanson, celle que j’ai toujours voulu écrire. Un jour j’écriai ce livre que vous lirez et vous écouterez cette chanson et vous vous dissolverez de plaisir, comme un cachet qui se noie au fond d’un verre.
Samedi 21 mars 2009 à 14:53
Café en clair-obscur. Un paquet bombe ma poche, je sens son poids douloureux qui m’entrave plus bas que Terre. Je voudrais partir, j’ai peur. Mais j’attends. Les ventilateurs d’un autre siècle brassent des volutes de fumées. Dehors, le noir, les lampes livides donnent un éclat étrange la pièce, il me semble que le monde n’existe plus en dehors de ce bar. Les vitres sont pleines de poussières, comme de la fumée condensée.
S’il n’était plein de personnages louches, grotesques, on aurait pu le croire abandonner. Qu’est-ce qui m’attend ? Je commence à croire qu’il ne viendra pas, je commence à croire que je vais mourir. C’est une sorte de soulagement.
J’attends. Y a-t-il quelqu’un qui m’attends ? Y a-t-il seulement quelqu’un qui s’apercevra de ma disparition ? Ce bar sans visage m’engloutira au lever du jour tandis qu’il s’enfoncera dans les catacombes et dans l’oubli.
Je ne sais ce qu’il y a dans ce paquet. Je ne suis qu’un pion, je ne suis personne, je ne serai jamais personne. Je suis utile, sans ambition, presque pas d’expérience. Je peux bien mourir à l’attendre.
Sans lui, je ne serai pas là, je ne serai nulle part. Je me serai brûlée la cervelle dans la chaleureuse indifférence du monde.
Je ne vous dirai pas qu’il m’a ramenée à la vie, je n’ai aucune illusion.
Je veux mourir pour son bon plaisir. Sait-il seulement que j’existe ?
Je suis utile, car d’autres que moi auraient la curiosité d’examiner le contenu du-dit paquet, juste un petit bout. Pas moi. Que voulez-vous que cela me fasse ?
C’est l’attente même qui est merveilleuse, cette délicieuse morsure… le verrais-je ce soir ?
Il aime tromper mes attentes, être absent… Il se déploie dans les ténèbres.
Il aime me donner des rendez-vous auxquels il est absent, il ne vient pas, au péril de ma vie, il délègue, me jette ses subalternes en pâture. Je ne sais s’il se rend compte du mal qu’il me fait.
Il aime m’acculer mais il ignore sans doute que j’existe. Que je l’aime à en mourir.
Pas un mot n’a jamais été échangé entre nous, nos échanges (et quels échanges…) sont matériels. Des paquets, des lettres (tentée de les substituer aux miennes, trop peur de lui déplaire), des paquets de cigarettes… Des messages se dressent brusquement sur mon passage, comme si j’étais sans cesse observée, comme s’ils savaient mes mouvements avant même qu’ils ne se révèlent à moi-même. Des objets, des signes à laisser derrière moi… Des choses absurdes. Je ne suis pas censée comprendre. Ça me va. Parfois j’ai l’impression de participer à un gigantesque jeu d’enfants, plein de codes vides de sens… Personne n’en connait la finalité : elle n’existe pas, on joue à faire semblant. Tout cela a peut-être un sens pour quelqu’un, ça n’en aura jamais pour moi. Peut-être qu’on se joue de moi, peut-être qu’il en est à l’origine dans le seul but de me tourmenter. Peut-être que tout cela est dans ma tête. Tout me va, tant que je peux le voir.
Je ne sais rien de lui, je ne sais pas son nom. Il me semble que je l’ai connu autrefois et que je l’ai déjà aimé.
La porte s’ouvre sur la nuit d’encre. Peut-être lui.
Vendredi 20 mars 2009 à 21:48
Je t’aime, je suis de trop. Les amoureux sont toujours de trop.
Je t’attends dans ce café bondé… tant de gens qui passent… Je ne sais même plus si je t’ai donné l’adresse. Tu vois, je n’ai pas confiance en toi, je n’aurai jamais confiance en toi.
On aime toujours à sens unique.
Qui es-tu ? pourquoi ne me regardes-tu pas ?
Ne suis-je pas la seule femme exactement taillée pour tes bras ? Je voudrais tant être ta Galatée, j’aurai tant voulu être belle à tes yeux.
Il est… Trop tard ?
Laisse-moi croire que tu es heureux de me voir, fais quelque chose, fais semblant.
succombes-moi.
Moi, j’aurai tant aimé que tu me regardes.
Un café indifférent, des têtes de veau stupides (j’ai envie de les tuer), ma tête, ma pauvre tête. Ne suis-je pas exactement celle dont tu as toujours rêvé ?
On s’en fout de l’autre, on s’en fout des autres, embrasse-moi, embrasse moi.
Café bondé, personne. Je suis perdue, j’attends, j’ai tellement mal…
Je t’attends dans ce café bondé… tant de gens qui passent… Je ne sais même plus si je t’ai donné l’adresse. Tu vois, je n’ai pas confiance en toi, je n’aurai jamais confiance en toi.
On aime toujours à sens unique.
Qui es-tu ? pourquoi ne me regardes-tu pas ?
Ne suis-je pas la seule femme exactement taillée pour tes bras ? Je voudrais tant être ta Galatée, j’aurai tant voulu être belle à tes yeux.
Il est… Trop tard ?
Laisse-moi croire que tu es heureux de me voir, fais quelque chose, fais semblant.
succombes-moi.
Moi, j’aurai tant aimé que tu me regardes.
Un café indifférent, des têtes de veau stupides (j’ai envie de les tuer), ma tête, ma pauvre tête. Ne suis-je pas exactement celle dont tu as toujours rêvé ?
On s’en fout de l’autre, on s’en fout des autres, embrasse-moi, embrasse moi.
Café bondé, personne. Je suis perdue, j’attends, j’ai tellement mal…
Mardi 17 mars 2009 à 17:35
Un cours ordinaire, du temps à décapiter. Ils discutent en scriptural : on s’occupe comme on peut. Elle ne peut pas, il est joueur : elle ne sait jamais lorsqu’il est sérieux.
Tout cela n’est qu’un jeu, un passe-temps. N’est-ce pas ?
- C’est la troisième fois que tu me fais des avances, je vais finir par te prendre en sérieux. En même temps, tu ne dois même pas te souvenir des deux premières.
- Quatrième, si on compte le cours de xxxxx.
Son cœur bat plus fort. Il s’en souvient. Comme si leur conversation était autre chose qu’un courant d’air. Comme s’il avait un peu d’intérêt pour elle. Elle voudrait y croire mais elle ne voudrait pas se surestimer. Ou sous-estimer la légèreté de son interlocuteur. Elle ne peut pas lui faire confiance. Parce que ça fait trop mal.
Elle le regarde de biais, il reste impassible. Comme toujours. Elle ne sait pas lire sur son visage.
- Encore plus. Je te rappelle cependant qu’il y a un prix à payer. Je n’offre pas mon corps au premier venu, j’ai un peu plus d’estime de moi.
- Tu es libre les deux dernières semaines d’août ?
- ???
- J’ai pris des billets pour le Japon. Tu peux venir ou pas ?
- Genre. Vous les mecs vous racontez vraiment n’importe quoi pour arriver à vos fins =) passe-moi mon billet on en reparle à la rentrée =p
Elle se tourne vers lui, elle essaye de déchiffrer les signes dans les yeux de son interlocuteur.
Il se penche vers elle, passe doucement sa main sur sa nuque et l’embrasse. En plein cours, devant la classe, le professeur.
Elle le repousse, horriblement gênée. Elle se sent parfaitement et totalement ridicule, elle a conscience de tous les regards braqués sur elle tandis que son voisin se lève en s’excusant auprès du professeur « je suis désolé, c’est ma faute, je sors. ». Les chuchotements dans son dos… Elle tape discrètement un texto dans sa poche « Tu es dingue. On en reparle après le cours. » Il sut qu’il avait gagné.
Lundi 16 mars 2009 à 20:46
C’est un motif vieux comme le monde, si vous êtes pressés ne lisez pas : vous l’avez déjà lu des milliers de fois. Une inconnue, un bus, elle est belle, évidemment, elle pourra toujours être belle aux yeux de quelqu’un. Pourquoi espère-t-on tant de ces rendez-vous manqués, de ces éclats de hasards et de rêveries avortés qui se fichent dans nos cœurs.
Elle est submergée par un livre, elle relève la tête –un bruit. Elle croise un regard posé sur elle.Fixé sur elle.
De ce regard tout peut commencer. Elle ne sera plus naturelle, abandonnée, elle regarde son livre mais c’est un leurre, elle rêve, elle est en représentation, le rideau s’est levé et elle sent le projecteur braqué sur elle : on la regarde. Peut-être. Elle imagine qu’on rêve à elle, peut-être un coup de foudre. Tout peut se passer car rien ne s’est passé. Tout peut se passer car au départ de tout il y a du rêve.
Il fait un mouvement vers elle : son cœur s’emballe.
Osera-t-il braver les convenances ? Osera-t-il aller au bout du rêve ?
Fausse alerte mais la machine tourne à plein régime. Elle voudrait le surprendre à la regarder mais elle a peur de se trahir. Tous ces calculs… Ces espoirs stériles… Comme si quelque chose d’anormal, de fou, une preuve d’amour enfin, pouvait avoir lieu dans ce bus ordinaire, cet espace-temps on ne peut plus ordinaire. Toutes les situations que nous vivons, il n’y a jamais que le rêve qui vaille la peine.
Lorsqu’elle descendra, elle ne laissera derrière elle que le regret d’une occasion manquée.
Bien sûr, elle ne fera pas un mouvement vers lui, tout au plus quelques encouragements voilés : ce n’est tout de même pas elle qui a été séduite. Ce n’est pas elle qui regarde.
Elle se laisse admirer. Peu importe qu’il soit beau ou laid, peu importe ce qu’il est. Il est un possible.
Elle imagine qu’il pense à elle, elle imagine son abordage, leur première conversation à demi-mots, sa gène à lui, qui regardait ; son écrasante supériorité à elle, tout ce qui peut arriver.
Elle sursaute : elle a failli manquer son arrêt.
De ce regard tout peut commencer. Elle ne sera plus naturelle, abandonnée, elle regarde son livre mais c’est un leurre, elle rêve, elle est en représentation, le rideau s’est levé et elle sent le projecteur braqué sur elle : on la regarde. Peut-être. Elle imagine qu’on rêve à elle, peut-être un coup de foudre. Tout peut se passer car rien ne s’est passé. Tout peut se passer car au départ de tout il y a du rêve.
Il fait un mouvement vers elle : son cœur s’emballe.
Osera-t-il braver les convenances ? Osera-t-il aller au bout du rêve ?
Fausse alerte mais la machine tourne à plein régime. Elle voudrait le surprendre à la regarder mais elle a peur de se trahir. Tous ces calculs… Ces espoirs stériles… Comme si quelque chose d’anormal, de fou, une preuve d’amour enfin, pouvait avoir lieu dans ce bus ordinaire, cet espace-temps on ne peut plus ordinaire. Toutes les situations que nous vivons, il n’y a jamais que le rêve qui vaille la peine.
Lorsqu’elle descendra, elle ne laissera derrière elle que le regret d’une occasion manquée.
Bien sûr, elle ne fera pas un mouvement vers lui, tout au plus quelques encouragements voilés : ce n’est tout de même pas elle qui a été séduite. Ce n’est pas elle qui regarde.
Elle se laisse admirer. Peu importe qu’il soit beau ou laid, peu importe ce qu’il est. Il est un possible.
Elle imagine qu’il pense à elle, elle imagine son abordage, leur première conversation à demi-mots, sa gène à lui, qui regardait ; son écrasante supériorité à elle, tout ce qui peut arriver.
Elle sursaute : elle a failli manquer son arrêt.
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