Lundi 16 mars 2009 à 18:28

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Un homme, une femme, un café. C’est vieux comme le monde, presque dérisoire. Ce n’est pas ce que vous croyez.
Le jeune homme (un habitué) hèle un garçon : « Tintin ! »
Tintin s’approche, la démarche nonchalante, une cigarette à la main –la pause.
La jeune femme toise le nouveau venu avec curiosité.
« Tintin » répète-t-elle d’un ton méditatif. Le temps est suspendu tandis qu’elle le jauge.
Elle éclate d’un rire joyeux.
« C’est chou. » commente-t-elle avec un sourire.
Elle est charmante.

Dimanche 15 mars 2009 à 22:09

 

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-          Pensez-vous que l’héroïne de la vie en 2D…
-          Chine. Elle s’appelle Chine.
-          Oui, Chine. Pensez-vous qu’elle soit agoraphobe ?
-          Mais qu’est-ce que vous voulez que j’en sache, putain ? comment vous voulez disséquer le Moi et le Sur-moi d’un truc qui n’existe même pas ? Quel débat stérile.
-          Vous affirmez pourtant que vous vous complaisez dans l’analyse des personnages de fiction…
-          Oui, c’est marrant. Mais Chine, c’est pas pareil. C’est MON personnage. Et comme je suis un peu skyzophrène, comme les écrivains le sont j’imagine, Chine c’est un peu moi, et j’ai pas trop envie de donner servir de pâture aux psys de magazines féminins, pas ce soir, merci.
-          Quand vous dites que Chine c’est un peu vous, vous voulez dire que vous voudriez lui ressembler ?…
-          Chine, c’est un phantasme. Je rêve de pouvoir s’enfermer et ne plus jamais avoir à ressortir, Je rêve d’être anorexique. Toutes les filles rêvent d’être anorexiques, c’est tellement bien de ne ressembler à rien. Oh mon Dieu, c’est si bien de trouver un expédiant, de pouvoir hurler au monde combien le monde est pourri et comme on souffre. Mon Dieu. Vous vous tâtez à la psychologie et vous êtes même pas foutus de saisir le sens de « métaphorique » ? De sublimation ? Le sens de l’art tout simplement ? C’est un roman putain ! ça ne sera jamais plus ni jamais moins qu’un roman ! Un tissu de mensonges, une fiction ! Il n’y a pas de pourquoi, de comment, de psychodrame et de névroses de l’auteur… C’est juste un ramassis de mots, pourquoi ne pourraient-ils valoir pour eux-même ? Vous êtes tellement bêtes… C’est fini. Je m’en fous si vous avez de quoi remplir votre papier, qu’est-ce que vous voulez que j’en ai à foutre ? Est-ce que vous en avez à foutre de savoir si j’ai de quoi remplir mon prochain roman ? Vous n’en avez lu aucun.

Jeudi 12 mars 2009 à 22:34

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Une lettre interdite, une lettre qui ne devra jamais te parvenir. Je t’aime tellement, ma peau me brule. Je meurs de toi.
Qui es-tu pour t’imposer à moi malgré mes désirs, qu’es-tu pour me terrasser de la sorte ? Je ne sais même pas ce qui me plaît en toi, je suis perdue, tout n’est qu’un champ de ruines autour de moi et le visage de Cassie, sereine, comme si le monde ne tombait pas en morceaux, si tu savais comme il me hante, son sourire toujours un peu triste…
Je ne veux pas finir comme elle, je ne suis pas sûre d’avoir le choix, je suis déjà tombée si bas…
Je n’étais rien, j’étais transparente, j’avais quelqu’un pour accompagner mes jours et réchauffer mes draps, tout était si parfait, tout était si simple… C’est tellement douloureux de vivre, d’aimer encore… aimer qui ? Je ne te connais pas.  Je ne te connaitrai jamais. Comment pourrais-je être moi-même en ta présence qui me glace, comment pourrais-je m’abandonner dans tes bras sans frissonner ? Comment pourrais-je te dire mon secret ? Je suis si laide, tu ne comprendrais pas même si je t’expliquais.
La vérité c’est qu’aussi fort que je t’aime, il y a ce mur entre toi et moi, il y a ses bras qui m’entravent, je pourrais presque trouver un équilibre entre ces deux amours incompatibles, celui qui fait ma vie et celui qui me tue, et cette douleur qui brûlera jusqu’à ce que je parvienne enfin à t’oublier… Vivre à nouveau… Il neige en enfer… Si tu m’aimes, regarde-moi. Je t’en prie, regarde-moi.
Je suis toujours cette gamine qui veut juste un peu d’affection, je t’en aurai donné, si tu savais… Je suis attirée par toi, c’est un crochet dans mon cœur et je ne comprends pas, il semblerait presque absurde que je ne te plaise et je l’ai bien vu dans tes yeux mais pour toi ce n’est qu’un jeu, comment pourrais-je te faire confiance ? Pourrais-tu seulement m’aimer comme il m’aime ?
Mon Dieu, Andréas, c’est une lettre interdite, je ne devrai pas penser à ça, à toi, je me surprends à m’imaginer loin de Gaétan, loin de mes chaînes et pourtant, je l’aime, tu le sais ? Je l’aime plus profondément que je n’ai jamais aimé personne…
 Mais toi… Mon Dieu, laisse-moi croire que je te plais, laisse-moi croire que tu me trouves jolie, même un peu, même si je pourrais en mourir de douleur… Je voudrais tant que l’empreinte de tes mains s’imprime sur ma peau, mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit…
Tu vois bien que je suis si laide.

Samedi 28 février 2009 à 1:22

On va jouer à un jeu. Je veux que tu te sentes en danger.
On va jouer à un jeu, je veux t’apprendre que tout n’est que mouvances, sable et brumes, tortures. Je veux que tu découvres mon monde, que tu vois toute sa laideur à travers mes yeux. Il suffit de se laisser un peu aller.
On va jouer à un jeu, je veux sentir l’adrénaline dans ton regard, tes remparts qui s’effondrent, je veux que tu ais peur de moi.
On va jouer à un jeu, toi et moi, ce sera notre petit secret. On va jouer à un jeu et je ne peux pas te promettre que tu en sortes vivant.
Je te veux à l’endroit habituel, à 16h demain.

Tu savais bien que me posséder avait un certain prix.

Mercredi 11 février 2009 à 14:44

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Elle salua avec grâce (les dames saluent toujours ainsi). Son corset est trop serré, elle compte en toucher un mot à ses femmes de chambre. Les gens s’écartent sur son passage -ils s’écartent toujours. Quelque chose ne va pas, elle ne saurait dire quoi. Quelque chose dans leurs regards – ou peut-être quelque chose dans le sien.
Un courtisan lui adresse la parole, elle sent vaguement qu’elle devrait savoir qui il est, elle devine distraitement qu’il veut l’inviter à danser, elle sent confusément qu’elle devrait lui répondre. Mais qu’est-ce qui ne va pas.
Il lui semble qu’on murmure sur son passage, ils dansent la quadrille. Tout devrait être si normal, elle sait bien qu’elle ne cesse de choquer (un des rares moyens d’existence qu’elle ait à sa portée), elle ne sait ce qui soulève tant d’émotions. Ou peut-être tout cela est juste dans son esprit. Elle sent les baleines marquer sa chair de profonds sillons. Peut-être qu’être femme, c’est accepter une mutilation quotidienne. C’est un peu facile.
Constatation ordinaire, elle s’ennuie. L’espace d’un instant elle s’interroge sur sa place, et qu’est-ce qu’elle fait là. Et elle se souvient : où aller, ailleurs ? Quelque chose ne va pas, elle le sent aux sifflements qui se déploient sur ses pas.
Elle voudrait être chez elle, délassée, détendues, loin de ce carcan de tissus et de conventions, elle voudrait tirer sa révérence, mais ce serait plus fatigant encore. Elle voudrait bien mettre le doigt sur l’origine de son malaise. Sans doute le corset.

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