Mercredi 28 janvier 2009 à 22:03

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Il est entré dans ma chambre alors que j’étais noyée dans cet état incertain où rien n’est jamais vrai, entre veille et sommeil, entre nuit et brouillard. J’ignore comment il est entré, la porte était verrouillée, c’était une nuit d’encre de Chine.
C’était un camarade, de ces vagues connaissances qu’on connait de loin, qui nous impressionne sans qu’on ose s’en approcher. J’étais vaguement amoureuse de lui, j’avais une vie bien rangée, j’avais un vague fiancé. C’était bien.
J’ouvrais les yeux et il était accroupi, ses yeux, à ma hauteur, planté dans les miens. Les choses n’avaient aucune consistance, j’étais dans un état second. Il me fixait, comme si tout était normal, et moi dans ma langueur, je ne saisissais pas toute l’incongruité de la situation.
Il m’adressa un sourire plein de crocs et chuchota « tu es fascinée par les vampyres n’est-ce pas ? » et il planta ses dents dans mon cou.
Je ne réagis pas. De toute façon, j’étais comme dans un rêve. Il devait y avoir un anesthésiant dans sa salive, je n’avais pas vraiment mal.
Il me laissa entre la vie et la mort, juste assez de sang pour être vivante.
« Je te laisse le choix. » a-t-il susurré avec délice. « Je peux te laisser mourir ou te transformer. »
Cela m’était égal, rien n’avait d’importance. J’avais le sentiment que cela ne me concernait pas.
Je clignais des yeux, plus embrumée que jamais.
« Fais comme tu veux… » Je le pensais vraiment. Etais-je prête à quitter la vie ? Voulais-je devenir une buveuse de sang ? Mourir ou être condamnée à devenir un vampyre… Etais-je prête à faire ce choix ? Je n’en savais trop rien, je n’étais pas prête à réfléchir.
« Mais quelque soit ton choix, passe la nuit avec moi s’il te plaît. » et je clos les paupières. J’imagine qu’il m’a contemplé pendant quelques instants. Je crus qu’il allait s’en aller comme il était venu, je n’étais rien pour lui.
Il caressa ma joue de ses doigts de givre, je sus alors que je lui avais toujours plût mais qu’il était trop habitué à jouer pour s’abandonner. Je crus que jamais je ne le reverrai sans que cette idée ne me blesse réellement, j'étais dans cet état de demi-conscience, entre chien et loup, entre vie et mort.
Il s’allongea alors à mes côtés en un éclair et me serra convulsivement contre lui. Je me blottis au creux de ses bras et m’endormis dans ses bras, à deux doigts de la mort je ne m’étais jamais sentie aussi en sécurité.

Mardi 27 janvier 2009 à 20:55

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Elle peut me fouler du pied encore et encore, je n’ai pas l’intention de me laisser vaincre. Je ne vous dirai pas tout ce qu’elle m’a fait, je ne veux pas qu’on me plaigne mais qu’on me comprenne. Je ne vais pas de ces vautours, de toute façon elle était un charognard bien pire que vous tous.
Mais à présent, elle peut écraser mes doigts consciencieusement tandis que je ramasse ce qu’elle éparpille, je ne me laisserai pas abattre.
J’abattrai mon poing sur son visage, jusqu’à ce qu’elle ressente la souffrance. Je n’arrêterai pas avant qu’elle ne crie grâce.

Mardi 27 janvier 2009 à 20:10

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LIFE = excellent drama à voir de toute urgence.

All The Things She Said

Samedi 24 janvier 2009 à 17:15

Tout a commencé avec une petite préparationnaire en plein concours blanc, comme tout préparationnaire qu’il se doit. N’oubliez pas la petite préparationnaire aux notes binaires. Le système scolaire, c’est un peu comme Battle Royale, faut survivre année après année.
Quelques jours plus tard était signalé le massacre d’une armée de taupins aux lunettes à octofoyers, une classe entière, les calculettes incrustées dans la chair par on ne sait quelle force titanesque (cas typique de possession). Des détails troublants laissent apparaître à quel point l’esprit malsain de la créature mi-femme (cheveux longs calcinés trouvés sur la scène du crime) mi-bête (certaines victimes ont été attaquées par à coups de compas) était dérangé. Les victimes de ce carnage ont d’abord ont d’abord été ensevelies vives (ou presque) sous une avalanche d’annales de l’ENS et de dictionnaires. Les victimes ont ensuite fait l’objet d’un rituel sataniste sur les tombes du Père Latable, côtoyant des pigeons sacrifiés. En lettres de sang, comme une signature : Pour vous patron.
Des préparationnaires du même établissement ont rapporté que ladite classe de taupins avait osé troubler le repos des hypokhâgneux pendant leurs concours. La thèse de la vengeance est la piste privilégiée par les enquêteurs, d’autant qu’une hypokhâgneuse a mystérieusement disparu. Il est impossible de retrouver sa trace, comme si un malin génie s’amusait à les effacer afin de tourmenter les enquêteurs. Les SMS contenus dans le téléphone portable trouvé non loin de la scène du crime ont donné aux enquêteurs la preuve formelle que le crime était prémédité, un complice, tel la mauvaise conscience de l’auteur des crimes, devrait être mis en examen sous peu pour non-assistance à personne en danger et incitation au crime.

Un dauphin peut attaquer un requin et lui faire très très mal.

La petite préparationnaire n’est pas si disparue que ça, elle a pris un billet pour les Etats-Unis, avec un objectif en tête.
Elle a laissé dans les poubelles de l’aéroport un message troublant, qui semble un brouillon de lettre : « beau travail patron. Entre la crise économique (acte II), la vague de froid (une innovation) et l’enfer réinstallé au Moyen-Orient (un classique indémodable)… Dites-moi la suite de festivités, que je prépare vos desseins : révolution en Chine ? Famine en Inde ? Réveil de la Corée du Nord ? Come-back de la Russie ? Attaque bactériologique ? (marrant ça) Assassinat d’Obama ? (celui-là, je préparerai qu’on l’épargne, grand, beau, noir, comme des céréales au chocolat, mais c’est vous qui voyez patron) »
Tout porte à croire qu’elle est tout simplement cinglée.

Quelques années plus tard, on annonçait le mariage de Bill Gates avec une totale inconnue de 50 ans de moins que lui. Dans une de ses déclarations, elle avait annoncé qu’il fallait se rassurer, Billou est entre de bonnes mains. Et qu’honnêtement, il n’aurait pas pu mieux tomber, les terroristes font tellement un sale boulot de nos jours, la main d’œuvre qualifiée pour ce genre de boulot se fait rare. Très vite, elle convainquit son mari d’ouvrir une maison d’éditions, qui lui servait en fait à s’auto-publier. Sulfureuse, scandalisante, la Gothic Lolita des circuits imprimés (comme on l’appelle en raison de ses fripes Hello Kitty et autres extravagances), se présente comme une ambassadrice de Satan, l’Antéchrist en personne, elle fait scandale et ses livres se vendent comme des petits pains. Le premier, intitulé « Satan et moi », dévoile entre autres le numéro personnel de Belzebuth : 666.
Extrait : « Les voies de Satan sont impénétrables. Voilà le point commun du ying et du yang. Son intelligence machiavélique nous dépasse. Sa colère nous transcende. »

En temps qu’ambassadrice de Satan, elle trouverait normal d’être traitée avec les même égards que les messagers de Dieu, en tant qu’incarnatriste terrestre de Satan. Elle a déjà des fidèles, et est une amie intime de Marylin Manson le possedé (dixit l’Eglise catholique).
Un mot récent d’elle : Les humoristes ne me font plus rire. Mais Bush, lui, est amusant. En plus on en a pour son argent. 150 milliards de moins dans la réserve américaine, on peut dire que l’humour a un prix aux States.

Elle remercie son ex-directeur de lui avoir souhaité bonnes vacances avec un sourire sans regarder sa tenue non-réglementaire, elle le soupçonne de penser que la littérature gothique avait des chances d’exploser en littérature, et donc de placer ses billes. Avec raison.

Quelques mois plus tard, son mari trouvait tragiquement la mort dans un bête accident d’hélicoptère : sa dépouille dériverait encore au large des côtes Pacifique. Concluons au suicide, après une baisse de 40% des actions Microsoft après le mariage de Billy, il aurait préféré mettre fin à ses jours. Sa veuve, traumatisée (et ravie d’empocher la totalité de la colossale fortune de son défunt mari), elle porta le deuil pendant quelques jours, en portant des couleurs et des slims (preuve de son indubitable conversion et de sa douleur profonde, entre deux rires aux éclats). Son commentaire, à la mort de feu son époux, fut « la vie est longue mais un malheur est si vite arrivé. »

La première action de la veuve éplorée fut la création de Microsoft Armement.
Billi restera dans la postérité comme un petit geek, le mari de celle qui a déclenché la troisième guerre mondiale (car après son mariage, il n’était plus Bill Gates, il était le mari de l’ambassadrice du Mal).
La deuxième fut la mise en place d’une nouvelle noblesse, atypique, maléfique, diabolique, satanique, pas catholique, épique, biblique, historique et pathétique, qu’elle reçoit toutes les semaines dans le château Gates.
La troisième, exiger un tapis bleu au chocolat pour l’investiture d’Obama, un peu comme Disney, très américain. Personne n’a osé lui refuser cela, par peur des représailles.
Elle a justifié son geste par le fait que pour les tabloïds c’est plus esthétique rouge sur un fond bleu que rouge sur rouge (couleur du démon communiste !), c’est d’un lassant. Elle a refusé toute explication supplémentaire.
Son propre tapis, au palais Gates, est collector. Personne ne sait que ce sont les taches rouges qui le maculent. Lorsqu’elle l’a mis en vente, on se l’est arraché, tandis que les mauvaises langues prétendent que Bill Gates n’est peut-être pas mort dans un accident d’hélicoptère… Mais ce sont des rumeurs.
Son prochain devrait s’attaquer aux poufs, en tant que gothopouf.

Dans une dissertation de philosophie, on se souviendra de la contribution de la petite préparationnaire : bien sûr qu’il y a un mal absolu, Lucifer existe même dans les dessins animés Disney (Cendrillon). Ne remettez pas en cause l’existence du maître, l’avenir vous remettra à votre place.

Je conclurai par quelques mots très simples :
When the warm of the beast brink about the world end, the goddess descend from the sky.
Et être ingénieur c’est bien, on apprend que 1+1 ça fait pas forcément 2, même pour ça on nous a menti.

Vendredi 23 janvier 2009 à 21:33

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C’était, vous savez, deux solitudes qui se rencontrent. Ça a toujours quelque chose d’un peu usé, vous savez. Deux solitudes usées jusqu’à la corde.
Il était beau, du moins sous un certain éclairage. Je veux dire, mon éclairage.
C’était la nuit. C’est toujours la nuit. C’est toujours un peu triste, aussi. Je ne sais pas. Je suppose que c’est toujours comme ça lorsqu’il n’y a personne autour.
Personne, sauf lui. Je suppose que j’étais belle. Vous savez comment c’est. À la lumière des lampadaires, à la lumière de ce vide autour de nous… L’autre paraît tellement beau, comme un miracle qui s’infiltre. C’est bien aussi.
Rien ne s’arrangera jamais, n’est-ce pas ?
C’était lui comme cela n’aurait pu être personne, d’autre, vous voyez ? On s’est croisé. On aurait pu pleurer dans les bras l’un de l’autre, mais on était pas prêt à lâcher prise. On ne peut jamais vraiment. Comme si ça pouvait changer quelque chose, putain.
Depuis, je vais bien. Enfin je crois.

J’aurai tant aimé te rencontrer lorsque j’étais encore en vie.

C’était très calme. C’est calme une ville qui dort.
Il s’appelait Phébus. C’est comme ça, vous savez. C’est toujours un peu triste, mais finalement le vide fait tellement plus peur.
Je ne sais plus. On a parlé, comme ça. Bien sûr que j’avais froid. Mais ça ne changeait pas grand chose. Ce que nous nous sommes dit n’a aucune importance. Sûrement des détails, vous savez. Des choses qu’on échange pour combler le vide, mais ça ne le comble jamais. De ces choses qu’on se dit en pleurant de l’intérieur, parce que ça fait mal, toujours ces détails, ces choses insignifiantes, triviales, et qu’est-ce qu’on pourrait se dire d’autre ? Y a-t-il vraiment quelque chose à dire ?

Je t’aime. Encore et encore.

Tout ce qu’on pouvait faire, c’était se réchauffer l’un contre l’autre. J’ai encore le feu de ses baisers sur ma peau, sur mes lèvres et mon cou, des baisers doux et passionnés, comme ceux d’un homme qui se noie. Il s’était penché très doucement sur moi. Je ne sais plus comment nous étions atterris dans cette chambre, je suppose que c’était inévitable. Ma bouche cherchait la sienne, ma peau brûlait… Rien de plus. Nous ne pouvions pas.

Deux solitudes qui se croisent, qui se manquent. Trop fidèles au passé, aux choses qui ne sont plus, qui ne seront jamais plus… Il ne pouvait pas. Je comprends. Et qu’est-ce que j’aurai pu faire ? Le passé c’est tout ce qu’il me reste.
Au réveil, il n’y avait personne, il n’y aura jamais plus personne. C’était une solitude qui ne m’appartenait pas, qui ne pourrait jamais m’appartenir.
Nous aurions pu nous aimer, si nous avions pris le temps. Finalement tout est contingent.
Deux solitudes qui se croisent et qui ne peuvent se rencontrer. Alors je fais ce que j’ai toujours fait : j’ai couru. J’ai couru à en mourir.
 

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