Lundi 5 janvier 2009 à 12:45

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Je ne sais plus si je vais te survivre ou pas et cela n'a plus réellement d'importance. J'ai tellement peur mais il faut bien continuer à mourir.
Je ne m'inquiète plus de ce que tu es, je n'ai plus le choix. Elle m'a poussée au pied du mur, elle m'a obligée à regarder la voiture foncer sur moi à 150 kms/h et s'écraser à quelques mètres de mes yeux tremblants. Je ne voulais pas partir sans toi.
Tout cela est trop faux pour être vrai.
Je vis sous adrénaline, je vis en ton absence, je vis sous perfusion et sous tranquillisant, on m'injecte de la drogue pour que je reste calme sinon tu sais que je réduirai en miettes leurs forteresses pour te retrouver.
Ils forcent mon coeur à battre pour mieux l'arrêter, je n'en peux plus de mourir de toi.
Cette tanière où elle me retient, comme si j'étais un autre de ses joujoux, je la détruirai, je m'abreuverai d'adrénaline et de son sang encore chaud jusqu'à la lie, puis je lui arracherai chaque chose qui lui est chère, une à une, jusqu'à ce qu'il ne lui reste que des orbites vides pour ne pas pleurer, comme elle m'a éloignée de toi, comme elle a mis mon coeur sous verre. Je te l'avais dit, je t'avais dit que je brûlerai ses doigts crochus, vernis de rouge comme des griffes, ses mains avides et toujours à œuvrer pour sa satisfaction et pour priver les autres de leur dû, ses bras qui te serrent et qui t'étouffent, ce buste généreux, remplit de haine, d'envie et comme gonflé de tout ce qu'elle a volé, cette femme que je ne rêve que de pousser par dessus la falaise.
Je la mordrai jusqu'à voir le sang perler, je te jure.
Je ne suis semblable à nulle autre, je sais que tu es spécial.
J'ai peur, et tous cesp oisons dans les veines...
Puisque tu n'es pas en état de me sauver, je te jure que je me sauverai moi même. Et alors il n'y aura pas de cachette assez sûre pour elle de par le monde, car je la traquerai jusqu'à ce que le Soleil nous engloutisse, et enfin, enfin elle ne connaitra jamais le repos, tandis que nous la pourchasserons sous l'œil clément de la Lune.

Samedi 3 janvier 2009 à 13:06

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Je sais ce qu’elle ressent, je sais qu’elle veut partir, courir toujours droit devant elle jusqu’à se laisser emporter par la neige. Je le sais cependant que je plante mes dents dans son cou.
Ma vengeance, ma tendre vengeance, qui se prélassait en attendant son heure jaillit enfin de mes mâchoires.
Je sens sa vie, son sang couler dans ma gorge. Je lui avais dit que je serai prête à tout pour elle, je ne suis pas une parjure, contrairement à elle, je sens l’acide de sa trahison se rependre dans mes veines brûlantes.
Celui qui a dit que la vengeance est un plat qui se mange froid ne doit pas être familier des vampires, il est tellement plus agréable de sentir la proie s’éteindre entre ses bras, comme une liaison tragique.
Je lui avais dit que rien ne nous séparerait jamais, nous aurions pu être unies par la vie nous voilà unies par la mort : la sienne et celle de mes cellules.
Ceux qui croient les vampires éternels n’ont pas dû comprendre que ce n’est qu’un sursis, un moyen de tenir artificiellement ses cellules en l’état jusqu’à devenir poussière pour de bon.
Gorgée de son sang de traitresse je suis invincible.
J’entends son cœur qui bat encore un peu, j’espère qu’elle souffre le martyr.
Je ne suis pas capable de pitié, je ne suis pas miséricordieuse. Je ne suis qu’un monstre comme les autres.
Tandis qu’elle meurt je lui chuchote à l’oreille les mots qui font mal, je sais que malgré les années elle ne l’a pas oublié, et moi non plus.
Je sais que je peux la faire mourir de douleur, je sais qu’à cet instant précis elle est totalement désespérée.
Alors je la laisse étendue dans la neige, à mourir de froid et de bien d’autres tourments. J’entends son âme s’envoler et je rie doucement en courant à travers la tempête.

Samedi 3 janvier 2009 à 12:05

Je ne comprends plus très bien. Je ne sais plus ce qui est bien, ce qui est vrai, et personne ne prend la peine de m’expliquer, car je suis belle, je suis riche, je suis célèbre. Je suis leur idole mais le bucher attend patiemment ma chute dans mon jardin des Hespérides.
Je ne sais plus très bien qui je suis, je sais juste qu’il y a cet autre en moi qui menace de sortir et de leur trancher la gorge et d’avaler leur tête tout rond. Je tente de contenir le monstre en moi mais j’en oublie le reste, tout ce qui m’est cher s’arrache douloureusement de moi, et mes souvenirs et les gens que j’ai aimé, je tente de retenir la créature dans les limites de mon enveloppe corporelle, ce monstre qui m’a sauvée, qui a fait de moi ce que je suis, mais il n’y a pas de don sans malédiction.
Ça a faim, alors ça me dévore à défaut de croquer mon assistante.
Je suis perdue dans une illusion dorée, le monde autour de moi m’est étranger, je suis étrangère à moi-même, alors je frappe la glace, encore et encore, jusqu’à ce que le froid anesthésie mes phalanges sanglantes.
Le monde est beau, je cligne les yeux pour affronter le scintillant.
Un garçon m’embrasse, je ne sais plus qui il est, je ne sais plus si c’est bien ou illusoire, alors je le laisse faire.
Il me dit qu’il m’aime, encore et encore, et j’essaye de faire taire le monstre qui en ferait bien son déjeuner. Je ne sais plus qui est ce garçon mais je crois que j’ai de l’affection pour lui, alors je fais terre l’horreur qui se love dans mes entrailles.
Ma vie est un conte de sorcières et de diablotins où je n’ai encore tué personne mais je sais que c’est le genre d’histoire qui finit toujours mal.

Jeudi 25 décembre 2008 à 12:03

My funny Valentine.
Il y a si longtemps que je te connais que j’en perds la mémoire.
Ma conscience, mon double au coin du feu, une tasse d’ambroisie fumante entre tes mains tremblantes.
Je te souris mais je ne suis pas dupe, bientôt tu devras repartir.
J’ai perdu mon double, j’ai perdu mon temps à courir après des chimères. Peut-être était-ce pour te retenir.
Je me souviens de nos chevauchées sous la neige, des donjons se découpant dans l’horizon, des battues des dragons rasant l’herbe maculée de givre. Toi et moi étions fous, autrefois, lorsque ce lien nous unissait encore, lorsque les faunes nous emprisonnaient dans leurs sarabandes autour de ce grand feu de sabat, lorsque les princesses rougissaient sur notre passage tandis que grinçaient les armures, nos montures fourbues tenues par la bride.
Jamais, jamais je n’ai pu être si heureux que lorsque nous battions la lande, que lorsque nous nous prenions pour des paladins des temps anciens.
Ce feu de cheminée, parfumé de quiétude, qui transperce mes os lassés par le temps et ce que nous confondions avec les épopées de nos héros fantoches et retournés à la cendre depuis si longtemps que même le vent les a oublié. Je le sais car le zéphyr me l’a susurré, du temps où je pouvais encore faire parler les tempêtes.
Comme il est loin, ce temps, à présent…

Te souviens-tu, lorsque nous n’étions que deux rôdeurs, deux jeteurs de sorts, alchimistes, thaumaturges, selon la contrée que nous traversions en quête de quelques trésors oubliés, à la merci des éléments ?
Nous ne sommes plus que deux carcasses, je sais que au moment où tu franchiras le seuil de ma pauvre masure, jamais je ne te reverrai, rien ne nous unis à présent que nos pauvres souvenirs qui s’éteignent. Toi et moi ne sommes plus rien, ne serons plus jamais rien.
Je sais que je ne te manque plus, que je ne suis plus la moitié de toi-même, le bras qui porte ton épée tandis que tu brandis le bouclier, je sais que tu m’as déjà oublié, que tu n’es là que par politesse, comme on rend hommage à ses souvenirs en saluant des autels d’or et de cendres.
My funny Valentine, combien de fois avons-nous partagé le même lit sans se toucher, combien de temps nous sommes nous aimé sans nous l’avouer ? Et aujourd’hui encore, je…

My funny Valentine, tu étais mon mentor, mon autre moi-même, mais nous ne sommes rien à présent que des héros de papier comme ceux dont nous vantions les mérites autrefois. My funny Valentine, je sais que tu ne peux plus me regarder, que tu te souviens trop de ce que nous étions. Je sais que tu vas disparaître, m’entrainant à ta suite, comme un esclave rivé à tes chevilles que tu traineras dans la neige qui entoure ma bicoque, plantée au milieu de nulle part pour me rappeler ces temps où nous campions dans la steppe.

My funny Valentine, regarde-moi. My funny Valentine, tu es avec moi mais je vois dans tes yeux vitreux que tu es déjà parti, que tu n’en peux plus de ma présence.

My funny Valentine… Tu n’es plus là, tu me laisses une tasse à laquelle tu as à peine touchée et des souvenirs émaciés, ténus, diaphanes, ils s’effritent entre mes doigts. Tout comme moi…

Mercredi 24 décembre 2008 à 11:49

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Personne ne regarde par la fenêtre. Je suis seule, dévastée par cette guerre ordinaire, aux bonbons fourrés à l’acide. Un jour elle me fera mordre la poussière, en attendant il faut bien survivre.
Je lui fais un sourire las en lui tendant sa tasse de café fumante, je ne m’attends pas à ce qu’il me comprenne. Qu’est-ce que ça changerait.
Pas un regard. J’ai depuis trop longtemps abandonné cette prétention d’exister.

La… Revoir ? Elle est celle qu’on passe sa vie à attendre et qu’on ne retient pas, elle est celle qui nous fait devenir quelqu’un avant de nous rejeter plus bas que terre. Elle ne m’avait rien promis.

J’écris des cartes postales d’endroits où je ne suis pas allée, je n’ai pas le courage de les envoyer.

Aujourd’hui, j’ai envie d’exister, alors je prends le train pour quelque part.
Tout va bien, le paysage défile. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Vous savez. Elle. Moi.

Le soleil s’éteint au loin, et j’aime à croire, qu’au fond, il y a peut-être quelqu’un qui m’attend. Il faut bien se raccrocher à quelque chose.
Les choses ont un contour si doux, à travers le verre protecteur, je me sens baignée dans un parfum d’apaisement. Je n’ai plus peur.

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