Mercredi 1er octobre 2008 à 14:08

Bientôt les éboueurs viendront bientôt ramasser les poubelles et mon cadavre, je peux bien t'en parler à toi, mon seul ami, mon monstre du Loch Ness. Ce n'est pas comme si tu allais me trahir; Moi aussi je n'ai plus que toi, tu vois, bientôt je n'aurai plus rien.
Je n'ai pas besoin de leur compassion, je n'ai pas besoin de ces bras qui se tendent, je préfère encore sauter.
Ce n'est pas comme si mon cas était curable.
De toute façon j'ai jamais demandé à vivre.
Je ne regrette qu'une chose, c'est de t'avoir rencontré. Tu vas être bien seul, à présent, tu ne crois pas ?
Ils ont eu ma peau, je dois me rendre. Les pages qu'autrefois je remplissais avec amour ne sont plus que les témoins de mon impuissance, de mon échec. J'ai échoué, je ne suis plus qu'un corps.
Et qu'est-ce que ça peut leur faire ?

Je ne peux plus fuir, c'est la seule liberté qu'il me reste tu comprends ?
Joker.
Pourvu que la chute soit brève, pourvu que je rejoigne vite le palais des glaces.

Je n'en peux plus de ramper. Je n'en peux plus de disparaître.

Peut-être que je t'aimais, cher monstre, mais maintenant ça n'a plus d'importance, tu ne crois pas ? Ça n'a jamais eu d'importance.

Qu'aurions-nous été l'un pour l'autre, sinon deux cadavres qui tentent de se réchauffer l'un l'autre ?
Jamais je ne leur donnerais le spectacle de notre déchéance, et surtout pas la tienne.
Je meurs et je te protège, jamais je ne te trahirais. Comme si j'avais le choix, comme si j'avais autre chose.

Ne crois pas que tu ais échoué en aucune façon, ne crois pas que tu aurais pu me sauver, on ne sauve pas un condamné, c'est l'orgueil des damnés. Je t'abandonne, c'est vrai, mais j'ai trop honte de ce que je suis devenue pour pouvoir encore soutenir ton regard.
Tu m'avais rendu ma dignité mais tout à une fin.
Je n'en peux plus d'être cette marionnette désarticulée, elle ne mérite rien d'autre qu'on lui coupe les fils.

J'avais juste besoin d'un peu de temps et de silence, j'avais juste besoin de fermer les yeux et oublier, mais le temps est un luxe rare en ces lieux, et à présent je pourrais oublier pour de bon, le tapage a gagné, la grande trotteuse m'a dévorée.

J'aurais tant voulu être là pour te porter lorsque tu auras besoin de moi comme j'ai eu besoin de toi, j'aurais tant voulu être là pour te voir sortir de tes marécages et braver les regards, j'aurais voulu être là pour lire la fierté dans tes yeux J'aurais tant voulu être ton triomphe.
Tu n'es pas un monstre, tu es une fée.
J'ai vendu mon âme au diable.

Ils croient peut-être qu'ils m'ont eu, mais rien n'est moins sûr. Jamais ils ne m'atteindront là où je vais. Ils ne m'auront plus.

Samedi 27 septembre 2008 à 16:26

 

Mais tu es ridicule, ma pauvre fille. Tu as froid, tu restes des heures appuyée, recroquevillée contre un mur, tu attends à côté d'une porte qui ne s'ouvrira pas.
Qu'est ce que tu croyais ?

Vitriol

Tu te trouvais jolie, avec ton trop de fard sur les joues, avec tes jupes courtes et tes cheveux que tu voudrais faire oublier.

Quatre feuilles.

Il fait froid, n'est-ce pas ? L'air charrie des glaçons, tu sens des larmes de givre courir sous ta peau, et c'est bien fait.
Tu n'as pas le droit de soupirer. Tu n'as pas le droit de gémir. Tu savais. Tu as toujours su. T t t t t t.

Barreaux plaquée or

On t'avait prévenue, tu es passée devant cette cage dorée et rien ne pouvait plus te retenir d'y entrer, entrainée par le chant des sirènes et des harpies, tu aurais pu passer ton chemin, tu le savais n'est-ce pas ?, mais tu es trop faible, trop insipide, et tu le savais, tu ne peux plus fuir, tu ne peux plus mentir.

Méduse

De toute façon, tu n'as jamais rien su faire d'autre que te morfondre, tu n'as jamais rien su faire d'autre que te plaindre.

Clepsydre

Je te nargue parce que j'ai du temps à perdre. De toute façon, tu sais bien que tu n'es rien de plus qu'une perte de temps.
Alors je ne sais pas pourquoi tu n'acharnes.
Il ne te regardera jamais, personne ne te regardera jamais.

T-r-e-f-l-e


Tu es S e u l e.

Fille des Ombres


Tu peux bien 10 x être, la porte ne s'ouvrira pas, il sait bien que tu es là, tant que tu t'entêteras, il prendra la sortie dérobée, il ne veut PAS TE VOIR.
Ça, tu peux le comprendre, n'est-ce pas ? C'est déjà ça.
Tu as trop brisé de psychés pour ne pas le comprendre.

Trèfle


Tu es venue ici pour vivre, tu pourrais tout aussi bien y mourir.
Tu n'es pas réelle, tu construis tes pensées sur des rafales, tu es jalouse comme une chatte.

Imposture

Et pourquoi donc ?

Quatre feuilles.

Tu me ferais presque pitié, il y a de quoi n'est-ce pas ?, mais j'aime trop remuer du bout du pied ta carcasse inanimée de poupée de son.
Tes châteaux de cartes s'effondrent, tu attends et la porte ne s'ouvre pas, elle ne s'ouvrira jamais.
Grêle de feu.
Sais-tu seulement ce que c'est que la réalité ?

Trèfle. Quatre feuilles.

Un jour tu deviendras si inconsistante qu'on verra au travers de tes yeux écarquillés, et tu te dispersera en flammèches de glace.
De toute façon, tu n'appartiens pas à notre monde, tu voudrais qu'il te regarde mais tu n'as pas ta place ici, tu voudrais qu'il te regarde, personne ne t'attend nulle part, tu ne peux soutenir son regard.
Tu as toujours cinq ans.

Et ta maison qui s'évapore en flammes et en cendres. Et tes châteaux qui brûlent.

Trèfle. Tu crois aimer. Dis-moi seulement de quoi il s'agit.
Tu aimerais... tu restes assise dans le froid, minuit passe, dans un couloir balayé par le vent, un vieil immeuble glauque.
Une porte fermée.

Samedi 27 septembre 2008 à 16:24

Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme - qui nous attaquent encore le cœur et la tête - loin des anciens assassins -
Oh ! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.)
Douceurs !
Les brasiers, pleuvant aux rafales de givre, - Douceurs ! - les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous.
- O monde ! -
(Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent,)
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
O Douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, - ô douceurs ! - et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Le pavillon...

(Arthur Rimbaud)

Samedi 27 septembre 2008 à 16:07

 

Tu as détruit le monde parce que c'était en ton pouvoir.
Tu pourrais tout reconstruire mais tu es trop las.

Ce nouveau monde est à ton image, balayé par le vent, les terres de glace et les mers turquoises maculées d'écume, ton monde est froid, il n'y a que de bleu de gris et du blanc sur ta palette, quelques taches de vert, la vie veut reprendre ses droits mais tu la repousses dans des enclaves enflammées, au cœur des terres, loin de tes yeux blessés.

Tu chérissais les fleurs fanées et les pétales de givre.
Tu as détruit ce monde par lassitude, tu n'as pas de regret car il y a longtemps que tu ne regrettes rien, au-delà des secondes et des siècles, au-delà des gens et des choses.

Parfois au fond d'un gouffre tu entends la voix de ton Autre mais tu sais bien que ce n'est qu'un souffle, ne l'as-tu pas oublié, avec le reste, avec les jeux des enfants près du carrousel et les vieux volumes qui prenaient la poussière au fond des bibliothèques, et toi aussi.

Les rouleaux des nuages et le coton des écumes se mêlent, dans ton monde tout est trop grand et trop blanc.
Rien n'est encore défini, tu n'oses rien toucher par peur de tout briser du palais des Glaces dans un grand éclat de verre, tu n'oses rien fixer comme si alors tu ne pourrais revenir sur tes pas, jamais.

Tout s'effondre dans un grand bruit de chute de cristal.

Mercredi 24 septembre 2008 à 13:47

 

Rien n'existe en dehors de l'attente
Cybelle compte les pavés de la grand-route
Et la nuit
La Lune étend les ombres voraces
des passants pressés sur le sol noirci
Les rats s'évanouissent lorsqu'ils y plongent
Une jeune fille
Cybelle peut-être, ou une autre
s'installe dans un café
Comptoir usé, les autres clients ne comptent
pas
De toute façon rien ne compte jamais
Attendre sans espérer
C'est comme ne pas mourir tout à fait
Something's broken
Perversion
De toute façon il y a toujours cette brume d'encre
Parfois elle déborde de nos yeux
shadows everywhere

6. A.M. Allways the same
Elle allume une cigarette
Il faut bien tromper l'attente
Elle commande un café noir
Et elle n'écoute plus
Le monde peut bien exister en dehors d'elle
Il n'existe déjà que trop
Les autres cryent devant la boîte à images
Elle soupire dans un voile de fumée
Sa mélancholie a
Quelque chose de trivial
Comme le reste
Quitter l'ordre
Le fardeau quotidien
Son sanctuaire
Elle laisse sa croix à la porte
Ce lieu qui n'en est pas un
C'est ici
et ailleurs

Nulle part
Où personne ne t'attend
Ça pourrait ne pas être
Une erreur
Un passage

Perdre son temps
Rien ne peut plus l'atteindre
Puisque rien n'existe
Sauf l'attente
Peut-être

U n l i v r e , d e s m o t s
pour ne pas se confronter aux autres


Elle prend soin de ne pas voir l'homme qui la fixe
Loin.
Ailleurs.

Lorsque la nuit tombe
Rien ne compte plus
Rien n'a d'importance
Rien n'a d'importance
Jamais

C o u r i r
Fuir
Ailleurs
N'importe où mais pas ici
La laisser partir
N'importe où mais pas ici
Se perdre en chemin
Laisser son cadavre derrière soi
Ne plus sentir
Que le vent sur son visage

Se laisser emporter par une rafale
Not there anymore
Liberty

La cigarette se consume
lentement
L'or-or aux doigts de rose
s'éveille à son tour

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