C’est une fête foraine, des éclisses de couleurs qui brûlent et tournoient, elles frappent la pupille comme une giboulée de confiseries (rose, orange… : ce monde ne peut être réel). Des enfants suçotent des glaces, des éclats de voix, des jeunes qui se bousculent, des éclats de rires : tout cela est épuisant et réconfortant. La danse des cygnes est lin à présent, la fête a la beauté un peu vulgaire de la pomme d’amour.
On croque avec provocation le fruit défendu, la langue s’égare sur le caramel rougi, des échardes de sucre se plaquent sur les lèvres. C’est chaud et moite, la pomme a la saveur un peu fade des bacchanales qui s’éteignent.
Un tour de manège. Et on recommence.