Vendredi 17 août 2007 à 18:21

Tout était changé.
Car, enfin, j'avais une raison de m'extirper de la quiétude des draps au réveil, ce ne serait ce que lui dire bonjour, échanger avec elle quelques mots…
Je me souviens que toute la faculté avait les yeux rivés sur nous, et que pour la première fois, le regard des autres ne m'inspirait qu'une indifférence sans borne.

Vous devez savoir que, comme tant d'autres, je m‘étais inscrite à la faculté plus pour rassurer mes parents que par réelle vocation.
Je n'avais aucun but, aucune passion, aucune envie.
Je me traînais comme une méduse échouée sur le sable est ballottée par le ressac, avance et recule selon le flux ou le reflux, sans jamais chercher à regagner les grands fonds. C'était pathétique.

Veronika… Elle m'a apporté sa joie de vivre. Son rire contagieux, sa passion pour le cinéma & son sens de l'équité.
Elle m'a fait rencontrer des gens passionnants, qui ont l'assurance d'être eux-mêmes.
Elle m'a apporté le goût du café crème, celui qu'on déguste dans un petit café ancien au détour d'une ruelle, et l'odeur des livres anciens qu'on feuillette, sans jamais les lire vraiment, avec vénération.
Elle m'a insufflé le courage de prendre la parole en public, d'arrêter ces cours qui ne m'apportaient rien pour réfléchir à ce que je voulais vraiment.

Elle m'a traînée de réunions d'Amnesty International en colloques WWF, jusqu'à ce que je découvre à quel point l'injustice me révoltait et que je m'inscrive dans un cursus de droit.

Je me souviens encore, que lorsque j'ai annoncé cette décision à Veronika, elle avait accueilli la nouvelle avec un petit sourire, et surtout, surtout, je me rappelle avoir été blessée par sa réaction, puisque cette réorientation était synonyme de séparation (notre faculté n'offrant pas cette filière), et que cela ne semblait pas l'inquiéter outre mesure.

Jeudi 26 juillet 2007 à 18:21

Dans le loft plein de courants d'airs, la lecture allait commencer. Six ou sept acteurs sur des chaises pliantes au milieu d'une estrade, en demi-cercle sous des ampoules nues ? Un bruit de fuite d'eau continu dans un w-c proche. La fumée de plus en plus épaisse des cigarettes. *

Tous fumaient, comme une convention, et je me sentais vraiment misérable, avec mes doigts et mes lèvres nues de tout cylindre incandescent.
J'aurai volontiers réclamé l'un de ces précieux tubes, par mimétisme, dans une tentative maladroite d'être l'une des leurs, mais j'avais trop peur de tousser, de ne pas réussir à avaler la précieuse fumée, bref, d'être ridicule.

Ils ne m'accordaient que de brefs coups d'œil, comme pour me jauger, et échangeaient des regards lourds de sens.
Comme si j'avais besoin de ça pour savoir que je n'étais pas des leurs.

J'avais atterri parmi eux un peu par hasard, un peu par erreur.
C'est Veronika, comme toujours, elle m'avais amenée là, pour me présenter, me faire partager son hobby, pour…

Elle était comme ça, Veronika : généreuse au point de m'étouffer.

Je suppose qu'elle voulait me « nourrir », intellectuellement parlant, me faire découvrir des gens intéressants, sa "tribu" et puis…

Comme si je n'étais qu'un morceau de glaise malléable à merci, qu'elle voulait façonner à son image.
Mais étais-je réellement cette surface vierge qu'elle croyait. N'effaçait-elle pas, lentement, insidieusement, ce que j'étais alors.
Ni elle ni moi n'en avions conscience.


J'étais donc assise sur cette chaise inconfortable, dans cet appartement enfumé, étouffant, parmi ces gens, ces acteurs, qui me mépriseraient si je ne leur étais pas tant indifférente.
Ils ne me toléraient que parce qu'ils avaient besoin de quelqu'un pour la pièce.
Et encore.
Ils me supportaient parce que c'était le vœu de Veronika.
Que peut-on refuser à Veronika.

Elle était là, bien sûr éblouissante comme il se doit.
Elle ne me prêtait aucune attention, elle débattait joyeusement avec son voisin de droite, leurs éclats de rire tintaient douloureusement dans mes oreilles.
Ce garçon m'avait d'emblée semblé antipathique. Allez comprendre.


C'était un tout petit club de théâtre, ils devaient être cinq ou six, pas plus. Nous attendions le « metteur en scène ».
Des étudiants de mon cours « d'histoire du septième art », exclusivement.
Je crois qu'en fait c'était eux qui l'avaient fondé, ce club, il n'avait même pas d‘existence d'administrative au campus.
Le « local » était l'appartement de l'un d'entre eux.
Cet atelier, c'était une sorte de blague entre eux, un défi, une façon de perdre du temps entre amis.

Ils n'avaient que faire de l'hypothétique représentation finale, d'ailleurs il me semble qu'il n'y en a jamais eu.
En bons étudiants en cinématographie, tout ce qui n'était pas inscrit sur une pellicule n'avait pas d'existence. Alors…


La pièce qu'ils voulaient mettre en scène était une petite pièce miteuse et sans profondeur, facile et tortueuse, écrite par un auteur contemporain sans envergure et sans succès, qui ne s'était sans doute jamais risqué à écrire autre chose.
Le dramaturge la voulait sans doute dérangeante et inspirée, absurde et détentrice de vérités publiées, ce n'était qu'une petite boursouflure de vanité, aux dialogues creux, aux situations invraisemblables et aux coups de théâtre autant inopportuns qu'incompréhensibles.

J'imagine que c'était ce qui leur plaisait.
En tous cas, Veronika adorait, tout en reconnaissant la médiocrité du texte.


J'avais échu d'un tout petit rôle, je devais apparaître dans deux scènes où je n'avais que deux ou trois répliques minimalistes. Après tout, je n'étais là que pour combler un vide, un personnage manquant.
Et pourtant mes mains tremblaient tellement…


Je voulais à ce point m'intégrer parmi ces gens hostiles, c'était bien la première fois que j'étais prête à faire des efforts pour me faire accepter… Pourquoi cela me tenait tellement à coeur ? Pour faire plaisir à Veronika ? Pour me prouver que j'en étais capable ? Ou bien…


Enfin, le « metteur en scène » ouvre la porte d'entrée à toute volée, tous se lèvent et le congratulent. Le retour du fils prodigue.
Il ne daignera même pas s'excuser.
Mon Dieu qu'il était beau ! S'il n'y avait pas eu Veronika, peut-être que…
Mais Veronika le surpassait. Elle les surpassait tous.


La lecture commença enfin.
Les acteurs débitaient leur texte d'une voix pâteuse, sans conviction.
J'avais l'impression que la plupart d'entre eux découvraient leur texte (en ce qui me concerne, je savais déjà mes quelques phrases par cœur, bien que nous n'en fûmes qu'à la lecture).
Le « metteur en scène » les interrompait sans cesse, parfois au beau milieu d'une phrase, pour leur imposer sa vision des choses.

À suivre…

* d'après Blonde, de Joyce Carol Oates

Lundi 25 juin 2007 à 13:38

Elle m'a entraîné dans le parc du campus (si on peut se permettre d'appeler ainsi les deux ou trois arbres et les minces carrés de verdure qui tenait lieu de) et s'est allongée, m'invitant à faire de même, sur le large tronc d'un vieil arbre déjà abattu avant mon arrivée dans cette université.
Joue contre joue, il me semble qu'elle a fait la conversation des heures durant, racontant mille anecdotes que je trouvais captivantes sur elle, les cours que nous suivions, les professeurs, les films qu'elle avait vus et les livres qu'elle avait lus, la pluie, le beau temps.
Pas tout à fait remise de mes émotions, j'avais du mal à émettre autre chose que des « hum… », « hum ? », « hum hum », « mmmmmh » entre autres onomatopées choisis.
Cela ne semblait pas la déranger, elle continuait à babiller avec la même obstination, presque indifférente au fait que j'écoute ou non, en somme.
Et puis le flot de ses paroles a bien fini par se tarir, puis s'interrompre.
Surprise, je m'arrachais à ma rêverie et clignais des yeux.

Elle était à présent assise à mes côtés, et tendais la main pour effleurer ma joue. Jamais caresse ne m'a semblée plus douce.
« Tu permets ? »
Sans attendre ma réponse, Veronika posa à nouveau ses lèvres sur les miennes. Je la laissais faire, un peu éberluée.

L'agitation urbaine, le fourmillement du campus ne nous atteignaient pas à travers la barrière d'arbres et de buissons qui nous cernaient. Pas un bruit ne nous parvenait. Nous étions seules au monde.
Bien sûr que cela fait cliché, mais c'est réellement ce que je ressentais.
Le baiser finit par prendre fin, et elle s'est redressée, me couvrant toujours d'un regard d'infinie bonté, des étoiles tapies au fond des prunelles.
Elle m'a lancée « T'es encore plus mignonne quand tu souris. » en se relevant, et tandis qu'elle se noyait dans le couvert des arbres, me laissant seule avec la verdure, elle m'a lancé « Tu te souviens de mon numéro de chambre j'espère ? Je t'attends ! ». Puis elle a disparu entre deux chênes.
Je voulais déjà la revoir.
Alors j'ai séché les cours de l'après-midi et je suis restée des heures ainsi, à penser à Veronika.

Lundi 25 juin 2007 à 13:38

Elle était là, tout simplement, attablée à une table salle, en formica (comme toutes les autres), elle mastiquait un sandwich en polychlorure de vinyle avec indifférence, les yeux noyés dans le vague.
Je me souviens que sa présence m'avait semblée un peu incongrue, au milieu de tous les autres. Comme si sa place n'était pas ici. Comme si sa place n'était nulle part auprès des êtres humains « normaux ».
J'ai avancé à petits pas jusqu'à sa table, et je suis restée debout, raide, ne sachant si je pouvais m'assoire ou non.
Elle a levé les yeux vers moi et elle m'a fait la grâce de ne pas marquer un petit temps d'hésitation à ma vue. Comme si elle se souvenait de qui j'étais. Comme si son invitation n'était pas purement formelle. Comme si elle m'attendait vraiment.
Puis un sourire éclatant a éclairé son visage et elle m'a tendu la main, avant de serrer la mienne avec vigueur.
Je me rappelle avoir été surprise par son geste, mais je crois que n'importe quel mouvement de sa part m'aurait surprise, finalement.
Elle a posé son sandwich dès qu'elle m'a vue et m'a fait signe de ma m'assoire, un grand sourire rivé aux lèvres.
Elle m'a demandé comment j'allais. Elle me l'a vraiment demandé, je veux dire, pas comme une formule toute faite. Elle avait vraiment l'air de s'inquiéter de mon état.
Je lui ai répondu d'un sourire timide.
Je crois que j'aurais été incapable de prononcer un seul mot (mes mains tremblaient tellement…).

Je me souviens exactement de quoi nous avons parlé. Cela m'étonne encore (des discussions avec Veronika, il y en a eu tellement…).
D'ailleurs, je ne « parlais » pas avec Veronika. Je recevais la parole divine. Sans rire.
Je sais que ça peut sembler un peu excessif (bon, d'accord… à ce point-là, ça devient inquiétant) mais elle était tellement… je ne sais pas. Sûre d'elle ? Cultivée ? Mature ? Veronikesque, tout simplement ?
Enfin…
Je me souviens de son pamphlet mémorable comme elle en faisait à chaque minute contre la cafeteria, ce self miteux avec ses tables trop basses et ses chaises inconfortables, ce qui y tient lieu d'aliments n'en parlons même pas, et puis les dames de cantine dont le contrat stipule que tout sourire ou autre expression inconvenante de joie ou de bonheur est strictement prohibé durant les heures de travail…
Je me souviens de son éloge d'un quelconque cinéaste post-moderne nécessairement connu d'elle seule (le genre qui fait trois entrées lors de la projection de son « chef d'œuvre » dans un petit cinéma d'art et d'essais en ruines, entre vingt-trois heures et minuit : lui-même, sa mère et naturellement Veronika, ou d'une quelconque groupie en mal d'exclusivité, le cas échéant).
Et moi j'avais juste mal à la tête, et encore honteuse de l'état dans lequel elle m'avait vue la veille.
Elle en était à critiquer la médiocrité de nos cours d'histoire du cinéma (tu parles, juste cinq heures par semaine d'une longue énumération de titres, de dates et de noms de cinéastes toujours « in-con-tou-rnables » dont le professeur semble toujours l'ami intime –d'où au moins la justification du fait qu'ils soient cités- au regard de la biographie qui accompagne ledit nom… Que de négligence ! Qu'allons-nous devenir, nous la jeunesse, nous le futur, avec de telles lacunes dans notre éducation, je vous pose la question)… elle en était donc à critiquer la pauvreté de notre programme d'histoire cinématographique lorsqu'elle a annoncé que cela n'avait aucune importance (donc pourquoi ce blâme assidu ?) puisque de toute façon elle irait poursuivre sa scolarité dans l'université K.
J'ai conscience d'avoir écrit ce dernier passage avec quelque désinvolture. J'imagine que les années m'ont fait prendre un recul salutaire, je le crains.
Cependant, je vous prierais de bien croire qu'à l'époque, j'écoutais tout ce qu'elle disait avec une attention presque maladive, comme si je craignais de perdre la moindre de ses paroles…
Je ne cesserai de le répéter : elle me fascinait au-delà du possible et tout ce qu'elle me disait  prenait valeur de vérité inaliénable.

Enfin.
Encore aujourd'hui est gravé dans ma mémoire son visage emprunt d'une conviction farouche avec ses sourcils légèrement froncés lorsqu'elle me fit par de cette décision.
Je répondis quelque chose comme « Oui, j'en ai entendu parler. Je m'étais demandé si j'allais m'y inscrire et puis… », plus pour être polie qu'autre chose (je ne connaissais cet établissement que de réputation, et encore… Je n'avais jamais vraiment songé y mettre les pieds).
Ses yeux résolument plantés dans les miens, elle me demanda « Tu m'y accompagnes ? »
Je détournais les miens en rougissant. J'imagine que je ne comprenais pas encore très bien pourquoi mon cœur battait si fort… que je ne voulais pas comprendre.

Elle a alors fait cette chose incroyable (rien que d'y penser et encore aujourd'hui, je…) : elle s'est penché sur moi et m'a embrassée par-dessus la table. Comme ça. Devant toute la faculté ébahie. Mais pas autant que moi.
Je suis restée figée un instant, choquée, avant de me détourner.
Je crois que si ça avait été n'importe qui d'autre, je me serais enfuie en courant, me réfugier dans ma chambre et sécher tous les cours de l'après-midi, rongée par la honte. J'aurais peut-être même déserté l'université définitivement.
Je suis juste restée sur ma chaise, les yeux rivés sur mes cuisses, lissant la toile de mon jean encore et encore du plat de mes mains.
Mes joues ne devaient rien envier en terme de couleur aux deux tranches de tomates qui dépassaient du sandwich délaissé, au bord de la table.
Veronika s'est rassise, a rapproché son siège de la table et m'a regardé en souriant, comme si de rien n'était. Comme si elle percevait toutes les pensées étranges et contradictoires qui se bousculaient dans ma tête.

« Désolée » a-t-elle dit de l'air le moins désolé du monde. « Je ne voulais pas te causer un grave traumatisme » a-t-elle ajouté avec un petit rire. « Ça fait bizarre, la première fois, n'est-ce pas ? »
Je crois que tous les étudiants, ou du moins ceux à portée de voix, n'en perdaient pas une miette. Un silence de plus en plus pesant s'était installé dans la cafétéria, mais Veronika ne semblait pas en avoir cure, elle babillait gaiement, comme à son habitude.
« Tu me plais. » a-t-elle annoncé d'un ton définitif. Elle s'est ensuite tourné vers le reste de la cantine, en haussant d'un ton « Ça y est, je lui ai dit. Elle me plait. Vous êtes contents ? »
Un murmure traversa la salle, puis chuchotis incessant des conversation reprit.
Elle est encore restée quelques minutes ainsi, la tête entre les mains, à me regarder sans dire un mot, un petit sourire flottant sur ses lèvres.
Je voulais juste disparaître.
Elle a fini par mettre fin au supplice. Elle s'est levé et m'a dit « Viens on va faire un tour. » en me tendant la main.
Que vouliez-vous que je fasse ? Je l'ai prise, évidemment.

Je sortie du self cramponnée à ses doigts, pendue à son bras, blottie contre elle et marchant à petits pas, comme une petite fille.
Un silence de mort accompagnait notre sortie royale.
Et elle, elle souriait, et elle a allumé une cigarette tant bien que mal, à une seule main.

Lundi 25 juin 2007 à 13:37

Je me souviens parfaitement de notre rencontre.
C'était à la « fête de bienvenue » du campus.
Laissez-moi rire. C'était pathétique à faire peur.
Armée de deux ou trois bouteilles d'alcool bon marché (pas la force de faire des allers et retours au buffet, trop peur de tomber), j'étais noyée dans les ombres, à l'écart de la piste, à regarder les autres faire semblant de s'amuser, seule.
J'en étais alors à mes réflexions géniales (comme il n'en arrive qu'avec 3 grammes d'éthanol dans le sang) lorsqu'elle m'a trouvée.

La soirée était finie, ou presque (pour autant que « soirée » il y ait eu).
Il ne restait que quelques étudiants trop éméchés pour ne pas ramper pour se déplacer d'un endroit à l'autre, et des volontaires « responsables », sensés vaguement mettre un peu d'ordre dans la cave exhumée pour l'occasion avant de sombrer dans les bras de Morphée, et accessoirement raccompagner les derniers « fêtards » à leur chambre.

Je croyais qu'on allait m'oublier là, m'enfermer dans cette pièce sordide et m'oublier là, au moins pour la nuit, si ce n'est plus. J'essayais de me convaincre que ça m'était égal, et qu'au moins je pourrais finir sans état d'âme les sucreries et l'alcool ayant échappés à l'avidité de mes condisciples.
Je ne me suis jamais sentie aussi mal. J'étais une larve. E une larve lamentable, pour ne rien gâcher

Et puis brusquement, elle apparût.
Enfin, je me doute bien qu'elle ne s'est pas soudain matérialisée devant moi, mais je n'étais pas en état de relever ce genre de subtilités. Tout ce dont je me souviens est qu'elle est brusquement entrée dans mon champ de vision.
J'ignore comment elle m'a trouvé, peut-être faisait-elle une dernière ronde avant de fermer le local ou…
Elle m'a tendue la main. À moi.
Elle m'a juste tendue la main.

Je crois que j'ai pleuré.
Elle m'a soutenue (le terme le plus juste serait « portée » jusqu'à sa chambre (j'aurais pu lui indiquer la mienne mais je dois avouer qu'il aurait fallu associer trop de syllabes), et j'ai dû m'écrouler sur le canapé, ou quelque chose comme ça.

À mon réveil, il ne restait d'elle qu'une tasse de café vide et froid, un croissant déposé là à mon intention et un mot m'invitant à déjeuner en sa compagnie, à la cafétéria.
Je me souviens avoir songé qu'en matière de rendez-vous galant, il y a plus glamour.

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