Mercredi 6 octobre 2010 à 14:02

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Je fais le pari qu’il m’aime encore. J’en fais le pari car c’est plus simple comme ça et puis c’est moins triste. Ne pas se laisser affecter par les froides évidences, toujours lui trouver des excuses – je ne peux pas abandonner. Dans l’attente de jours meilleurs.

Je lui donne rendez-vous parce qu’il faut bien qu’il y ait un moment de révélation. C’est toujours facile de parler avec lui – j’ai toujours peur de ces rendez-vous perdus, où on ne sait pas trop quoi se dire. J’aurai juste aimé que cela vienne de lui. On parle de nos cours, de nos occupations – on pourrait croire qu’on se connait bien. Mais je n’ose pas aborder le seul sujet qui omtpe. Trop bizarre. Je fais le pari qu’il m’aime encore. Enfin aimer c’est un bien grand mot. J’espère même qu’il ne m’aime pas, qu’il ne m’a jamais aimé, parce que l’amour ça passe. Je préfère croire que je lui plais, c’est une alchimie qui prend moins l’eau. Mon visage est resté le même, je suis restée la même. Alors je fais le pari que je lui plais encore.
J’avais tout prévu. Il aurait suffit qu’il me demande des nouvelles de mon petit ami. J’aurai soupiré, j’aurai secoué la tête, je lui aurai dit qu’il y a peut-être quelqu’un d’autre. Il m’en aurait touché un mot, au moins par politesse. Il m’aurait demandé « et lui ? » et j’aurai pu lui répondre « à toi de ma le dire », droit dans les yeux. Et serait venu la révélation. J’aurai cessé de parler seule, de m’exposer en van, nos sentiments respectifs (quels qu’ils soient) seraient tombés dans le domaine public. Au moins, on aurait pu en parler. Dans l’attente de jours meilleurs.
L’instant n’est pas venu, je n’ai jamais su les saisir. Ou alors je me suis dégonflée, j’ai juste dit « ça va… » avec un pauvre sourire qu’il n’a pas décrypté ou un « je ne sais plus trop où j’en suis », femme cruelle toujours changeante, dévorant encore le cœur d’un homme dont elle s’est lassée. Je me retire avant de créer le déclic. Dans l’attente de jours meilleurs.
Nos rares rencontres, c’est comme la reprise d’une longue conversation inachevée, épisodique. Peut-être mettrons-nous à jour les connaissances de nos existences respectives, peut-être plus tard, si je lui propose. Il faut dire que je suis sortie de sa vie. Il faut dire qu’il ne m’y a jamais fait entrer. Il faut dire qu’il y a quelqu’un, qu’il y a toujours quelqu’un. Il faut dire qu’on trouve toujours des excuses.  Dans l’attente de jours meilleurs.
Par imparfaiite le Samedi 9 octobre 2010 à 21:51
Les scènes qui s'enchainent, le ton toujours différent, dans l'unité. Je suis contente de retrouver tes textes, et leur saveur.
 

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