http://melancholic.cowblog.fr/images/n285032840587925841283.jpg

De l’eau pour nettoyer ces tâches de sang sur l’asphalte. Peut-être vais-je mourir noyée sous cette pluie diluvienne. J’avais tant besoin de ce bain sacré, et tout s’écrase en paillettes gelées, les larmes que j’ai ravalée, mes regrets et mes pêchés, ceux que j’ai assassiné et ceux qui m’ont arraché le cœur, ceux que j’use et ceux qui sont condamnés à me regarder de loin. Je fais des efforts depuis que tu m’as laissée mais qu’est-ce qu’on s’était promis dit moi ? Plus je t’observe et plus je me dis que c’était du vent, et pourtant tes yeux sur moi je voudrais croire que ce n’était pas un mensonge. Mes cheveux détrempés comme des tentacules aqueux, dans les films ils rendent ça tellement joli et moi je suis si pesante et ma tête aussi est lourde, lourde de toi, lourde de lui, j’espère que tu ne m’en veux pas (comment le saurais-je ?), mais c’est toi qui a commencé, je voudrai tellement me perdre dans le tumulte, les jeux et les plaisirs et t’y noyer tout à fait… Je voudrais tellement me pendre alors j’ai essayé de me noyer sous la pluie, sur le macadam la tendre mélopée du bonheur enfui, il est la seule chose qui me permet de sourire et pourtant mon cœur bat pour toi… Alors s’il te plaît ne me laisse pas, sauves-moi, même si c’est trop tard, même si je dois en mourir de plaisir… Qui es-tu, toi qui retournes mes sens, je ne me reconnais plus, maintenant que j’ai tout laissé sur mon chemin pour toi, tu me dis que tu veux commencer quelque chose de nouveau et ça me brise le cœur que tu t’en ailles, et qu’est-ce qu’il me reste à part des cadavres et des échardes dans la poitrine ? Ses baisers sont acides mais avec la pluie tout s’en va et le passé en miettes et le futur et son rictus narquois et tout ce qui nous blesse… Je n’entends plus l’averse. Peut-être le déluge s’est arrêté.