Mercredi 24 décembre 2008 à 11:49

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Personne ne regarde par la fenêtre. Je suis seule, dévastée par cette guerre ordinaire, aux bonbons fourrés à l’acide. Un jour elle me fera mordre la poussière, en attendant il faut bien survivre.
Je lui fais un sourire las en lui tendant sa tasse de café fumante, je ne m’attends pas à ce qu’il me comprenne. Qu’est-ce que ça changerait.
Pas un regard. J’ai depuis trop longtemps abandonné cette prétention d’exister.

La… Revoir ? Elle est celle qu’on passe sa vie à attendre et qu’on ne retient pas, elle est celle qui nous fait devenir quelqu’un avant de nous rejeter plus bas que terre. Elle ne m’avait rien promis.

J’écris des cartes postales d’endroits où je ne suis pas allée, je n’ai pas le courage de les envoyer.

Aujourd’hui, j’ai envie d’exister, alors je prends le train pour quelque part.
Tout va bien, le paysage défile. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Vous savez. Elle. Moi.

Le soleil s’éteint au loin, et j’aime à croire, qu’au fond, il y a peut-être quelqu’un qui m’attend. Il faut bien se raccrocher à quelque chose.
Les choses ont un contour si doux, à travers le verre protecteur, je me sens baignée dans un parfum d’apaisement. Je n’ai plus peur.

Mercredi 10 décembre 2008 à 16:55

 

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Et qu'est-ce que ça peut bien faire ? Qu'est-ce que ça peut bien faire, toute cette merde, autour de nous, celle qu'on porte en nous, bon gré mal gré.
Je pourrais tuer, je n'ai plus peur.
Achever un être vivant, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Abréger les souffrances d'un tas de chairs saignant et déjà pourrissant, marchant chaque jour vers son inévitable et confondante fin.
Ceux qui croient encore que l'homme est perfectible feraient mieux d'ouvrir les yeux. Je ne vois que désolation, la Beauté se cache sous un tas de fumiers. À l'ère des droits de l'homme et de la liberté toujours croissante et inquiétante, devenons-nous meilleurs ?
Donner vie à un être devrait être une honte, pas un heureux événement.
Peut-on atteindre le bonheur tandis que des cœurs crèvent sous les ponts ?

On existe dans le regard des autres, je n'existe que pour écrire puisque c'est tout ce qu'il me reste, dieu merci c'est assez.
Ne posez pas de questions, jouons encore à cette farce gigantesque, rions, il me reste cela aussi.
L'ère du vide. Je suis un désert humain, avide d'une pluie torrentielle mais tout est soumis à l'écœurante finitude.

Vivre, n'est-ce pas cautionner ce système pourri ?
Rien n'a plus de sens, rien n'a jamais eu de sens.
Sauvez-moi.

Jurez-moi un amour indicible, inexorable, un amour qui fasse mentir le temps qui passe et son feu destructeur qui consume mon épiderme, faites-vous aimer, faites-vous aimer de moi jusqu'à ce que je n'en puisse plus de vous et de votre servitude inaltérable.

Lisez ces lignes, soyez émus, mystérieusement touchés, abdiquez, avouez-vous vaincu. Prouvez-moi que j'en vaux la peine, même si je ne suis pas dupe. Ma mort sur la conscience qu'est-ce que ça change.

Tout n'est qu'un éternel recommencement, une boucle qui à chaque tour arrache un fragment de notre âme. Ce qu'il en reste. On ne vit que pour être aimé, on meurt à chaque fois qu'on se quitte. Et ça fait mal à en crever mais on en crève jamais ce serait tellement plus simple.
Il n'y a pas de sauvetage, pas d'alternative, on ne cesse jamais de souffrir, de se noyer, on se distrait. Divertissez-moi. Faites-moi suspendre le cours de mes pensées.
Et si vous êtes trop faibles, laissez-moi moi donc en paix, qu'est-ce que je pourrais bien avoir à faire de vous ? Seule ou non, rien ne remplace la perte. Tant pis.

Mardi 9 décembre 2008 à 21:38

 

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La vérité, c'est que je ne peux plus écrire. Trop peur de toucher à cette douleur sourde que j'essaye d'enfouir sous un tas d'ordures.
« Que ne puis-je savoir si j'aime ou si je haïs ? » Hermione
Je ne sais plus. Je suis sans doute perdue mais j'ai pas trop envie de démêler l'écheveau. Est-ce que je me raccroche aux vieux souvenirs, est-ce que je l'aime encore à en mourir, est-ce que je tente de me protéger ? Une muraille de fer de feu d'acier de sang. Pourquoi n'ai-je pas envie de le voir, de lui parler, et qu'en même temps cela me fait mal ? Trop peur des marques d'affections qu'il ne me donne pas, qu'il ne me donne plus, j'imagine. Se jeter dans une autre histoire, à la tête d'un autre, demain un troisième, de toute façon je ne leur plais pas. Au fond, j'ai juste peur d'être seule. Comme tout le monde. Tout cela n'est qu'un mauvais rêve. Ou c'était inévitable, je ne sais pas. C'était peut-être inévitable.
J'espère trouver quelqu'un d'autre, vite, et m'y jeter à corps perdu. De toute façon, qu'est-ce que ça changerait ?
Même ce que j'écris est mauvais, des états d'âme comme j'en lis partout qui m'écœurent et qui m'énervent, comment ces minettes peuvent croire qu'on s'intéresse à leurs petits nombrils stériles, et leurs histoires d'amour ratées qui au fond sont les mêmes que toutes les autres... C'est au fond du gouffre que je me rends compte à quel point notre histoire, mon histoire, mon petit morceau de paradis rose guimauve écœurant, est trivial, stérile. Je croyais que c'était différent, même que pendant quelques mois j'ai cru à l'amour éternel, yeah. Maintenant si j'envisage le mariage c'est juste pour le retenir captif, lié à moi par des liens que rien n'altérera jamais.

Tout cela est ridicule. J'ai lu quelque part « parfois, il est préférable de se quitter pour préserver les sentiments qui restent ». Ridicule. N'empêche. Je ne peux me résoudre à le quitter, du moins pas sans parachute, sans quelqu'un à qui me raccrocher, égoïstement (je n'ai jamais prétendu être quelqu'un de bien. Je suis comme tout le monde, même moins bien.). Au fond je suis persuadée qu'il me reviendra. Même si plus le temps passe moins cela semble sûr...
Je crois qu'au fond je suis prête à tout. Et pourtant il me dégoûte presque.

Mercredi 29 octobre 2008 à 12:34

Je m’étais promis de ne pas écrire, mais je suis trop faible pour tenir mes promesses.
Je t’écris parce que je n’y tiens plus, parce qu’il est tard et que la fatigue commence à poindre, je t’écris parce que je ne sais plus quoi faire pour ne plus déchoir davantage dans ton estime. Je t’écris pour répondre à toutes les questions que tu ne m’as pas posées. Comme ça au moins, on pourra en parler…

Je suis désagréable, oui. Je ne sais pas si tu le mérites. De toute façon je n’ai jamais été quelqu’un de gentil.
Tu me connais : je fais toujours passer mon propre bien-être avant celui des autres. Avant le tien. J’ai essayé, pourtant… Contrairement à toi, je suis incapable de prendre sur moi.

Désagréable. Accusatrice, aussi. De toute façon, ne te fais pas d’illusions, tu n’en feras jamais assez, c’est toujours de ta faute, tu auras toujours tort.
Je ne suis pas d’humeur à te donner raison.

Moi, mes illusions, elles se sont dispersées, balayées par un vent brûlant, chargé de sable qui pique les yeux et qui étouffe, je ne te fais plus confiance.
Je sais que je t’ai fait subir bien pire tourment, et que c’est un miracle que tu ais survécu à la tornade, je ne prétends pas que cette défiance soit justifiée. Mais c’est ainsi.
Lorsque tu me dis que tu m’aimes, tu mens. Lorsque tu dis que je te manque, tu mens.
Je n’ai pas envie que tu cherches à te rattraper, que tu cherches à me rassurer, je ne crois aucun des mots qui sortent de ta bouche. Mais je préfère encore ça que le silence.
Ce n’est pas de l’amour, c’est l’habitude.

Parlons-en, du silence. Je suis lasse d’avoir toujours à faire le premier pas pour avoir un mot de toi. Juste un je t’aime famélique lorsque que tu te souviens de moi.
Ce jeu compte plus que moi, ça y est. Pourquoi ne joue-t-on plus ensemble comme autrefois ? Tant pis.
Je ne suis pas déçue. Je n’attendais rien.

J’ai envie de m’enfuir. Avant de tout gâcher. Avant que tu cesse de m’aimer pour de bon, puisque c’est inéluctable, l’engrenage commence à mettre ne branle ses rouages, c’est une question de temps, rien ne sera plus comme avant. Partir avant de te décevoir. De te déplaire… Avant que tu ne restes avec moi que par pitié ou par habitude, et peut-être est-ce déjà le cas.

Et pourtant comment pourrais-je m’y résoudre. Tu es trop ancré en moi, j’ai l’impression que toi et moi avons atteint une certaine harmonie que je ne retrouverai pas si facilement auprès de quelqu’un d’autre. Tes caresses. Nos sous-entendus qui ne regardent que nous. Des souvenirs et des projets. Un pilier dans mon existence et ta main sur ma jambe sous la table. La musique. Ton odeur. Le jeu. Nos insupportables taquineries. 9 mois. J’en oublie. Je me sens trop proche de toi à présent pour pouvoir tourner la page aussi facilement qu’avec les autres.
Et pourtant, ce que tu m’as dit ce jour-là… Moi aussi il m’arrive de douter, plus que ce que j’ai pu te dire. Mais je passe dessus. À cause de ça. Il suffit que je réfléchisse un instant. Nos habitudes. Ces futurs que nous voulions mêler. L’eau qui déborde lorsque tu t’en vas, bien malgré moi. Tout cela me rappelle combien je tiens à toi et les doutes s’effacent.

Je me surprends à chérir ces petites attentions qui t’échappent et qui viennent corroborer tes mots. Mais peut-être n’est-ce là encore qu’habitude.

Mais je t’en prie. Je ne te retiens pas. De toute façon à la lecture de cette lettre nul doute que tu ne m’aimes plus, c’est bien normal.
Si c’est ainsi, alors vas-t-en.
Je ne tiens pas à passer pour une pauvre fille inconsolable.

 

Je m'en vais bien avant l'heure
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais avant que l'on ne se laisse aller
Je m'en vais avant que l'on ne puisse en rire
Je m'en vais en gardant toute ton odeur
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais avant de te détruire
Je m'en vais pour que tu ne m'oublies jamais
Je m'en vais en te voyant sourire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais
avant de te découvrir
Je m'en vais bien avant de te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir

Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir

Je m'en vais pour tout recommencer
Je m'en vais pour ne jamais m'assagir
Je m'en vais car tout est si léger
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais pour ne jamais t'oublier
Je m'en vais sans même te l'écrire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais bien avant de te découvrir
Je m'en vais pour ne jamais te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais bien avant de te détruire

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