melancholic - Retrouve-moi en Brocéliandrehttp://melancholic.cowblog.frIl ne faut pas croire tout ce qu'on lit - Black LagoonCowblogfrThu, 10 Apr 2014 12:39:40 +0200180http://melancholic.cowblog.fr/volutes-3263289.htmlVoluteshttp://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3263289.htmlThu, 10 Apr 2014 12:39:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/volutes-3263289.htmlhttp://melancholic.cowblog.fr/fruhling-in-paris-3121711.htmlFrühling in Parishttp://www.adobuzz.com/files/uploaded/0002.jpg


Andréas… Je ne pensais pas écrire ce nom encore une fois, mais tu vois, bien que tu sois sorti de ma vie il y a un an, un an déjà, je ne t’oublie pas. Il suffit que j’évoque ton souvenir pour que quelque chose se rallume en moi, comme une braise tapie dans ma poitrine. Alors j’essaye de ne pas y penser, puisqu’il n’y a plus rien à faire, puisque tu m’as fait comprendre que je ne comptais pas, puisque si j’ai eu un jour l’illusion de te plaire cet espoir s’est enfui il y a bientôt deux ans.
Et pourtant n’es-tu pas mon double, pourquoi ne résonnes-tu pas comme moi des échos d’un désir enfui ? pourquoi ai-je eu l’impression qu’il y avait quelque chose de fort entre nous, qui justifiant cette complicité en courants d’air, des portes qui étaient entrouvertes avant d’être claquées par le vent, cette familiarité par ellipses, de regards insistants jamais relayés par les mots, une relation d’autant plus intense qu’elle ne s’est épanouie que dans mes rêveries, comme une rose trop fragile pour éclore à l’air libre.

J’envie les papillons qui ne vivent qu’un jour : leur existence est brève mais ils ont le parfum de la félicité sur les lèvres lorsqu’ils s’éteignent.

Je te l’ai dit, je ne pense plus à toi parce que ce n’est pas la peine. Mais je t’ai dans la peau alors parfois mes pensées me portent à ton souvenir, j’effleure des souvenirs encore chargés d’électricité malgré le temps qui a passé. On ne guérit pas d’un amour, on s’en distrait. J’imaginais, une fois encore, qu’enfin j’étais confrontée à toi, qu’enfin je dispersais le voile et les draperies qui nous séparaient, car à défaut de t’avoir j’aimerai comprendre pourquoi nous n’avons jamais franchi le seuil.

Je nous imagine dans une fête, une fête des anciens élèves bien sûr puisque nous n’aurions pas d’autres raisons de nous revoir. De toute façon, je suis trop pudique, trop craintive, pour te demander des comptes par écrit, et tu laisses mes invitations sans réponse. Seule l’euphorie de la fête pourrait me convaincre de me dévoiler, de toute façon tu n’es sérieux que dans la fête. J’aurai réussi à t’entraîner à part et je t’aurai posé la question qui me ronge depuis deux ans « pourquoi n’y a-t-il rien eu entre nous ? » et une fête en amenant une autre, un souvenir a fusé dans ma mémoire, celui d’une fête d’il y a deux ans. Je l’avais perdu et pourtant il était bien là, le meilleur souvenir que j’ai de toi. Tu as peut-être oublié cette soirée, peut-être même le lendemain mais moi je me souviens. J’avais sauté à pieds joints de la falaise, j’avais affronté le vide pour tenter ma chance, je t’avais demandé de m’embrasser. Et là, tu m’avais regardé d’un air doux-amer et tu m’avais serrée dans tes bras quelques instants en chuchotant « je ne peux pas… » d’un ton plein de regret, je crois.
Lorsque ce souvenir m’est revenu, quelque chose de chaud et d’intense a éclaté dans ma poitrine, comme si j t’aimais encore, et là j’ai su que je t’aimerai toujours un peu.

Il a suffit d’un rien pour faire renaitre ton souvenir et c’est comme si ces trois dernières années s’étaient effacées, le sentiment que je ressens pour toi est toujours aussi vivace que le jour où je t’ai rencontré. Je me sens comme une héroïne de roman : écrasée par un sentiment trop intense pour être du domaine de la réalité, déchirée entre les contraintes de la raison et l’évidence, l’intensité de la passion. Mais l’héroïne a au moins le réconfort de savoir que tout finira bien : même si ses contradictions doivent se résoudre dans une tragédie, au moins elle a la certitude d’être aimée. Notre « histoire » est un roman : tu réapparais dans ma mémoire que déjà je ressasse les mêmes fantasmes d’un avenir proche ou lointain où nous serions réunis. Je voudrais ne plus penser à toi parce que c’est une machine qui tourne à vide.

Mais puisque tu m’as dit au revoir dans un souffle, en claquant la porte dans mon dos sans que je m’en aperçoive, puisque j’ai peur, plus que jamais, d’être ridicule à tes yeux, je n’oserai pas reprendre contact avec toi.

Alors je t’en prie, si tu lis ce message, rappelle-moi. Laisse juste quelques mots d’explication, dis-moi que toi et moi ça appartient à jamais plus, laisse-moi une place dans ta vie, même quelque chose de dérisoire, laisse-moi avoir de tes nouvelles sans avoir à te les demander car s’il y a une personne que je voudrais ne jamais perdre totalement de vue, quelqu’un avec qui je voudrais renouer, c’est bien toi.

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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3121711.htmlSat, 09 Jul 2011 18:33:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/fruhling-in-paris-3121711.html
http://melancholic.cowblog.fr/the-other-side-3101533.htmlThe other sideTrop de pages ici. Rejoignez-moi de l'autre côté du miroir.
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http://melancholic.cowblog.fr/demolition-lovers-3101531.htmlDemolition lovershttp://www.imageshotel.org/images/azlyght/1copie1.png

Je t’ai attendu longtemps tu sais, dans cette gare inondée par le soleil. Enfin, je t’ai attendu jusqu’à ce qu’il soit temps de partir. Nous étions partis tôt, je n’avais pas eu le temps de te revoir. Alors je me suis dit que tu viendrais peut-être me rejoindre à la gare. Bien sûr, je n’y croyais pas vraiment –tout le monde est tellement pressé de nos jours - mais je me suis dit que pour moi tu arrêterais peut-être de courir, pour effacer le bleu de l’absence.
A la gare, j’attendais –le train ou toi, suivant celui qui arriverait le premier. Rien de pire que les voyages. C’est toujours la même chose : on court, on s’inquiète de manquer le train comme si c’était grave, on a toujours peut d’avoir oublié quelque chose et de fait on laisse toujours un peu de soi, car si on revient ça ne sera jamais pareil. Je déteste les voyages parce que je pars et que je ne te reverrai pas. Bientôt je ne penserai plus à toi : tu redeviendras un élément du voyage, un bibelot qui prendra la poussière avec les autres. Et c’est ça le plus triste. Ce sera comme si tu n’avais pas compté.
Si au moins tu étais venu à la gare, inquiet à l’idée de n’avoir manqué, décoiffé comme si tu tombais du lit, au moins nous aurions laissé une empreinte l’un sur l’autre. Tu m’aurais cherché des yeux, j’aurai levé d’un bond et je t’aurai prise dans mes bras brièvement en te demandant ce que tu faisais là, comme si je ne le savais pas. Tu aurais enserré ma taille, j’aurai fait comme si je ne m’en étais pas rendue compte, nous aurions échangé quelques mots, nos visages auraient manqué de se toucher. Ton étreinte se serait relâchée, nos mains se seraient enlacées, nous nous serions assis l’un à côté de l’autre. Peut-être même que j’aurai manqué mon train et ça n’aurait pas été important. Mais tu n’es pas venu.
D’ailleurs, peut-être que même si j’étais resté un peu plus longtemps, il ne se serait rien passé entre nous. Ou pire, une histoire tellement banale quel n’aurait rien à raconter, un souvenir qui s’efface. Peut-être que je ne te plaisais pas. Mais dans le bleu de l’absence, je t’ai attendu, juste au cas où. Bien sûr nous n’avions pas rendez-vous, nous n’aurons jamais rendez-vous. Mais c’était un doux rêve.
Je me fais vieille.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3101531.htmlSun, 17 Apr 2011 18:06:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/demolition-lovers-3101531.html
http://melancholic.cowblog.fr/l-amazone-3098693.htmlL'amazonehttp://images.ados.fr/photo/hd/5977543597/dragon-bete-demoniaque/dragon-eau-1975039442.jpg
Ma belle monture, je t’ai longtemps cherchée. Les miens sont dispersés dans l’univers, peut-être se cachent-ils, peut-être sont-ils morts, et moi j’étais seule, comme s’il me manquait la moitié de moi-même. J’ai parcourus des planètes entières à ta recherche, comme si je courrais après l’horizon, lorsque j’ai entendu ton appel. Tu avais si peur, tu étais seul toi aussi, abandonné des tiens. Si je n’étais pas arrivée à temps, nous aurions pu ne jamais nous connaître. Les cruels humains, ils t’ont blessé à mort et toi tu étais juste perdu, tu cherchais ton chemin dans les ténèbres. Tu es né aveugle, je suis née orpheline, nous étions fait pour nous rencontrer. Je serai tes yeux et tu seras ma monture, c’est comme ça que cela doit être.
Les humains avaient peur de toi, ils ne pouvaient pas te voir, ils ne savaient pas que tu étais dans le noir, ils ne comprenaient pas tes cris de détresse. Mais moi je peux te voir, je peux t’entendre, tes yeux noirs et ton pelage irisé, je te comprends car nos races sont faites pour vivre ensemble. Un cavalier et sa monture. Tu entends mes pensées qui rejoignent les tiennes ? Les liens  qui nous unissons sont bien plus puissants que ceux qui unissent les cavaliers et les montures ordinaires. Nous ne serons plus qu’un et qu’importe que personne ne puisse nous voir, drapés du manteau de la nuit. Nos pensées voulaient se rejoindre depuis si longtemps, tes pleurs faisaient écho aux tiennes, et maintenant je peux te parler, mon âme caresse la tienne.
Je vais te soigner, tu n’as plus à être cruel. Je te raconterai ce que j’ai vu en t’attendant, tu me parleras de ta meute. Et nous partirons, une monture et son cavalier, à l’assaut de l’univers, à la recherche des nôtres. Et nous ne serons plus jamais seuls.

 
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3098693.htmlWed, 06 Apr 2011 00:19:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/l-amazone-3098693.html
http://melancholic.cowblog.fr/famous-last-words-le-chant-de-la-sirene-3098083.htmlFamous Last Words (Le chant de la sirène)http://www.imageshotel.org/images/azlyght/papillon.jpg

Lorsque je l’ai rencontrée, c’est comme si une digue s’était brisée en moi. J’avais l’impression qu’un fil rouge nous reliait, depuis cette vie ou une autre. Mais je ne parvenais pas à déchiffrer son visage. J’aurai voulu passer quelques instants seul avec elle pour en avoir le cœur net, mais c’était une fête de famille : il y avait toujours quelqu’un.
J’ai pensé un instant me glisser dans sa chambre lorsque la musique se serait tue et les lumières éteintes (peut-être qu’elle n’attendait que ça, un geste romanesque, hardi et risqué… Moi, j’aurai aimé qu’elle le fasse), ça aurait été si simple, la maison où elle dormait était si proche de la mienne, je savais où était sa chambre... Mais je n’ai pas osé (peur d’être surpris, peur d’être rejeté, peur de ne pas être à la hauteur), de toute façon je suis sûr que ça aurait juste servi à lui faire peur.
Je ne savais comment la revoir, j’en étais à envisager de la réclamer lors d’une crise ou d’un accident quelconque, sur mon lit d’hôpital, le drame aurait compensé l’incongruité, au pire on aurait mis ça sur le compte de la fièvre et de la morphine et tant pis pour moi.
Etrangement, c’est elle qui m’a contactée, quelques mois après notre première rencontre : elle allait à un concert, elle voulait savoir si par le plus grand des hasards j’accepterai de l’héberger. Bien sûr, j’ai accepté. Avant de m’acheter un billet.
J’avais prévu mille scénarii pour qu’elle tombe dans mes bras avant les dernières notes : aucun ne s’est réalisé. Heureusement, il me restait le plan B : il n’y avait qu’un lit une place dans mon petit studio d’étudiant. Pourtant, en la voyant pelotonnée sous la couverture, j’étais sur le point de me dégonfler encore, de lui proposer de dormir par terre. Mais elle a tapoté le bord du matelas, je n’ai pas pu m’empêcher de m’allonger à ses côtés. Si près d’elle, son odeur m’enivrait, ses cheveux balayaient l’oreiller, tendus dans ma direction comme pour m’attirer.
J’ai maladroitement posé ma main sur son côté, ça a été comme un signal. Elle m’a attiré contre elle. Ses baisers me brûlaient. J’ai fini par lui avouer en chuchotant que je n’avais jamais connu une femme au sens biblique (à cause de ma maladie, celle qui pesait sur mes épaules depuis ma naissance, je ne m’étais jamais autorisé à m’attacher à une fille à ce point, et puis j’avais peur de ne pas y arriver, d’être à bout de souffle en quelques instants, moi qui avais du mal à monter une pente sans perdre haleine). Elle a suspendu ses mouvements et m’a jaugé pendant un instant du regard. Je me suis dit que j’avais tout gâché, que tout était fini. Mais elle a soupiré, comme quand on s’apprête à accomplir une lourde tâche, avant de poser ses lèvres sur les miennes à nouveau.
Je ne savais pas ce qu’elle attendait de cette relation, je n’osais pas lui demander. Après tout, j’étais peut-être le seul à me sentir attiré par elle comme si elle était mon double. Alors j’ai commencé à lui parler de ma maladie, comme pour lui dire à quoi s’attendre. Au bout de quelques phrases, elle m’a fait signe de me taire. J’ai eu peur qu’elle me dise que ça lui était égal, que maintenant elle voulait dormir. Elle a dit « On a le temps pour y penser. De toute façon, on se battra ensemble. ».
C’était ma première. Et quand je repense à ses paroles, à ses airs de sirène égarée ce soir-là, ses cheveux moites qui ruisselaient le long du bras sur lequel elle était appuyée, ses jambes qui se perdaient dans les plis de la couette, ses yeux aigue-marine, intenses… Je me dis que ce sera aussi la dernière.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3098083.htmlSun, 03 Apr 2011 02:23:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/famous-last-words-le-chant-de-la-sirene-3098083.html
http://melancholic.cowblog.fr/rendez-vous-a-babylone-3098080.htmlRendez-vous à Babylonehttp://static1.channels.com/thumbnails/assets/http-//www-allocine-fr/feeds/0-2048/292/episodes/13940569_AlloCin-----Bandes-annonces-Never-Let-Me-Go-Bande-annonce-VO--jpg

Il aurait pu m’aborder en me demandant « est-ce que tu crois au destin ? ». Et tout se serait achevé comme ça, sur un mauvais départ. Vous savez ce qu’on dit, « la chance sourit aux audacieux ». Mais le destin est beaucoup plus malin.
Il est monté dans le métro, il s’est assis à côté de moi, peut-être par hasard, peut-être délibérément. Il s’est installé de la façon que je déteste : sans faire mine de se tasser pour faire de la place à son voisin, son coude contre le mien, son genou contre le mien. Quelque chose entre l’impudence et la volonté d’établir un contact. J’ai fait ce que je fais toujours dans ces cas-là, je me suis compactée, en débordant sur le couloir. Ça suffit rarement. Ça n’a pas suffit. Peut-être qu’il attendait que je lève la tête, peut-être qu’il ne savait pas comment m’adresser la parole.
En me levant, je l’ai observé dans le reflet de la vitre et je crois qu’il me regardait aussi. En fait, il devait avoir mon âge. Il portait un costume, une cravate, tout paraissait en ordre, ça m’a intriguée, après tout il était minuit passée, après tout on était samedi soir. Et son regard avait l’air tellement triste. J’aurai pu changer d’avis, j’aurai pu lui adresser un sourire, lui laisser une chance. Mais déjà je devais descendre. Je ne suis pas une audacieuse.
J’étais sur le quai, comme à regret, je voulais lui jeter un dernier regard mais pourquoi être cruel alors que les portes se refermaient sur un hypothétique destin commun. La fatalité est plus maligne que ça.
J’avais fait quelques pas, j’ai senti une main retenir mon épaule, il s’était décidé à descendre avant que le métro ne reparte. J’allai connaître le mystère de ses yeux bleu mélancolie. Sur tant de rencontres manquées, la nôtre s’était concrétisée. Pour un peu, ça me ferait presque croire en ma bonne étoile.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3098080.htmlSun, 03 Apr 2011 01:06:00 +0200http://melancholic.cowblog.fr/rendez-vous-a-babylone-3098080.html
http://melancholic.cowblog.fr/the-ghost-of-you-3094188.htmlThe Ghost of Youhttp://www.imageshotel.org/images/azlyght/deathnote7.jpg

Plutôt discrète, le premier souvenir que j’ai d’elle, c’est un sourire léger, l’air de dire « je suis charmante mais je suis timide alors laissez-moi tranquille. ». Pas le genre de filles qui marque les esprits.
Je l’ai revue plusieurs fois, malgré la distance entre nos deux domiciles, et à sa manière de poser sa main sur mon bras lorsqu’elle me disait bonjour, à son visage toujours énigmatique qu’elle tournait souvent vers moi, je me suis dit qu’elle ferait une conquête acceptable.
Je me suis bientôt trouvé seul avec elle, je suppose qu’elle n’attendait que ça, elle était tendue comme une souris qui se sait observée par le chat. J’ai caressé sa joue et j’ai posé mes lèvres sur les siennes, tout simplement. Elle s’est laissée faire un instant, comme pour dire « ne t’arrête pas » et elle a eu un mouvement de recul en disant à voix basse qu’elle voyait quelqu’un.  Mais ses yeux me disaient « dis-moi que cela ne compte pas » alors j’ai décidé de passer outre et on a passé un petit moment à s’embrasser, puis elle a préféré rejoindre les autres. Je suppose qu’elle ne voulait pas que cela paraisse suspect, mais à mon sens ses joues rouges et ses yeux fuyants l’étaient plus encore, mais allez raisonner une femme qui rougit.

Je ne pensais pas la voir avant longtemps mais étrangement elle me manquait alors j’ai pris le train pour Paris, sans prévenir. Elle a paru surprise de m’entendre au téléphone mais elle m’a proposé un rendez-vous, tout simplement.
En la voyant… je suppose qu’il y a des coups de foudre à retardement. Je sentais soudain nos destins liés l’un à l’autre, je suppose qu’elle l’avait éprouvé bien avant moi. On a parlé pendant des heures.
Comme je n’avais nulle part où aller, elle m’a invitée chez elle, naturellement.
Elle a établi un code de choses qu’on pouvait faire et pas faire, parce que « je vais sans doute te paraitre hypocrite mais j’aurai trop mauvaise conscience d’aller plus loin pour l’instant. ». Elle m’a demandé qu’on garde le contact, qu’on fasse connaissance, avant de décider de ce qu’on –surtout elle- allait faire.
Avant de la rencontrer, je ne pensais pas faire ma vie avec quelqu’un, je ne voulais imposer mon agonie prématurée à personne. Mais j’ai appris qu’il y avait au moins une femme assez forte pour surmonter ça. Et pourtant, elle paraissait si désemparée parfois, lorsqu’elle repoussait encore le moment de renoncer à lui, de renoncer à moi…

j’ai découvert en elle un double, une oreille infatigable au bout du fil. Nos vies étaient divisées entre Paris et Toulouse, son appart et le mien, le bonheur à temps partiel au parfum de fruit défendu. Bien sûr que j’étais jaloux. Mais je savais que c’était le prix à payer.
Un jour, je n’ai pas pu m’en empêcher, j’ai brisé l’accord tacite entre elle et moi, j’ai demandé des nouvelles de l’autre, l’air dégagé mais la gorge chargée de fiel. Elle a tourné vers moi ses yeux de faon.
« - Mais on s’est séparé il y a des semaines, tu ne le savais pas ?
- Tu ne m’as rien dit. Alors, tu vois quelqu’un d’autre ? »
Elle a posé ses mains sur les miennes et elle m’a répondu d’un air doux « mais enfin, c’est toi que je vois, ce sera toujours toi ». Alors, je lui ai demandé presque malgré moi si elle voulait m’épouser. Et elle a dit oui, tout simplement.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3094188.htmlWed, 16 Mar 2011 21:29:00 +0100http://melancholic.cowblog.fr/the-ghost-of-you-3094188.html
http://melancholic.cowblog.fr/the-sharpest-lives-3092538.htmlThe Sharpest Liveshttp://www.imageshotel.org/images/azlyght/20093181552535581252909357large.jpg

Avec elle, tout semblait plus facile. Je n’avais pas à être malade, je n’étais plus cette chose fragile que mes proches s’efforçaient de préserver. Elle ne voulait jamais en parler, elle s’efforçait juste de faire attention, je suppose, en prenant soin de ne jamais fumer en ma présence ou en augmentant le thermostat des radiateurs. Parfois, ça me rendait triste, parce qu’il y avait tout ce pan de ma vie, plein d’aiguilles et de médecins, qu’elle ne semblait ne pas voir, qu’elle refusait de voir. Je crois qu’elle voulait que je me sente normal. Et la plupart du temps, ça marchait. Mais parfois, j’avais l’impression qu’elle ne me voyait pas du tout.
Elle m’avait prévenue qu’elle ne serait jamais tout à moi, qu’il y a avait ce travail qui comptait beaucoup pour elle. Je voulais qu’elle me voit, moi.
Alors un jour, je ne sais pas pourquoi celui-là plutôt qu’un autre, j’ai essayé de mobiliser son attention. Voir si j’étais toujours sa priorité. Si elle m’aimait toujours ou si je n’étais qu’un animal familier un peu encombrant auquel elle s’était accoutumée. J’étais heureux qu’elle me traite comme un homme alors j’ai simulé la faiblesse pour qu’elle me materne, je faisais des caprices et des chatteries.
Elle n’était pas du genre à se faire avoir : elle a marché une fois, deux fois, et puis elle a dit « la prochaine fois, appelle ta mère, moi je ne marche plus ». Bien sûr, je pensais qu’elle continuerait à voler à mon secours. C’est pour ça que les couples sont faits, non ?
Je l’ai réveillée en pleine nuit, haletant, je lui ai demandé un comprimé quelconque qui devait être dans la l’armoire à pharmacie, comme si j’étais trop faible pour ramper jusque-là.
Elle s’est levé et a mis le téléphone dans mes mains, avant de fourrer quelques affaires dans un sac, je l’ai vue sortir de la chambre sans comprendre. Ce n’est qu’en entendant le ronron de son scooter que j’ai compris qu’elle s’en allait mais il était trop tard pour la retenir. Je pensais qu’elle avait juste besoin de manifester son indépendance, un dossier à boucler à son travail et elle reviendrait. Trois semaines plus tard, elle ne répondait toujours pas au téléphone.
Peu après, j’ai eu une crise et j’ai passé quelques jours à l’hôpital, en observation. A mon réveil, elle était là, tout simplement, sur un fauteuil à côté du lit. Elle n’avait jamais voulu m’accompagner.
Devant mon air surpris, elle a levé les sourcils d’un air dépité. « Tu as vraiment cru que je te laisserai tomber ? » m’a-t-elle demandé.
J’aurai dû me rappeler qu’elle déteste qu’on touche à son sommeil, asphyxie ou pas.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3092538.htmlWed, 09 Mar 2011 23:20:00 +0100http://melancholic.cowblog.fr/the-sharpest-lives-3092538.html
http://melancholic.cowblog.fr/i-m-not-okay-3091338.htmlI'm not okayhttp://www.imageshotel.org/images/azlyght/15large.jpg

Ça faisait longtemps que je n’étais pas rentrée chez moi. C’est vrai que ce n’est plus vraiment chez moi, mais j’ai toujours les clefs, alors…
Le mobilier de l’entrée n’a pas changé, il faut dire que Félix n’est pas du genre à faire des folies dans la décoration, je me souviens que lorsqu’on avait emménagé je m’étais chargée de tout. Il y a encore des photos de moi sur la cheminée, c’est vrai qu’il voulait que je revienne mais moi j’ai toujours peur qu’on me coupe les ailes.
Je ne peux pas m’empêcher de fureter un peu, rien n’a vraiment changé, à part quelques télévisions, plus neuves plus grandes et plus plates, disséminées dans la maison (Quand le chat n’est plus là les souris dansent) et jusque dans la chambre pour relayer le tumulte. D’ailleurs mes affaires sont toujours dans l’armoire, c’est vrai que j’avais pris l’essentiel mais je pensais qu’il jetterait le reste dans un débarras quelconque, dans des cartons au grenier. Les coins à bazar, ça a toujours été ma spécialité et il n’est pas un maniaque non plus, alors…
J’ai envie de laisser une trace de mon passage, un souvenir de nous négligemment jeté en travers du lit, comme cette chemise qu’il m’avait offerte après que j’ai tragiquement renversé une glace sur celle que je portais. Italie, Venise. Lune de miel. Mais ce serait sans doute cruel. Après tout, c’est moi qui suis partie, en laissant derrière moi ces mots tranchants comme du verre brisé, ceux qu’on dit quand on quitte quelqu’un qu’on aime encore, pour faire place nette. On se dit qu’en coupant au scalpel, ça cicatrisera plus vite. Mais on dirait que Félix n’a jamais cicatrisé (je suppose que si j’avais vraiment voulu partir, je n’aurai gardé ni les clefs ni la bague, j’aurai fait place nette dans les tiroirs mais je ne pouvais pas me résoudre à partir sans laisser un ancrage pour remonter jusqu’à lui. Cette histoire me dévorait.).
C’est bizarre, dans la boîte à bijoux il y a des bagues et des colliers que je ne reconnais pas. Comme s’il avait continué à m’en offrir après mon départ, et que faute de pouvoir me les donner il les avait offert à ma cassette. Mais je dois me tromper.
J’entends du bruit en bas, il doit être rentré. Je ne peux pas m’enfuir comme une voleuse mais je n’ai pas vraiment le droit non plus d’être ici. Les clefs, c’est tout ce qu’il me reste. Surtout, je n’ai pas envie de le croiser. Je ne sais pas ce que ça pourrait donner. J’étais juste venue prendre des nouvelles de son état, de la maladie qui le ronge, parce que je m’inquiète toujours pour lui, malgré tout (ses amis auraient cafté, il faut toujours que je fasse tout toute seule). Un grand amour, ça ne s’oublie pas. En plus, je suis au premier étage. Je connais assez cette maison pour savoir que faire le mur, c’est mission impossible. Je l’entends qui s’agite dans la cuisine, c’est vrai que c’est l’heure du dîner. Avec un peu de chance le bruit des casseroles couvrira celui des marches en chêne.
J’arrive en bas de l’escalier, il m’attend dans l’encadrement, armé d’une poêle menaçante. Il n’a pas l’air surpris de me voir là, il ne manifeste aucune émotion. Un sourire doux et un peu las flotte sur ses lèvres, le sourire qu’on a quand on retrouve un vieil ami, assorti d’une pointe de résignation, comme pour dire « tu ne partiras donc jamais ? ». Il me demande d’une voix calme « tu restes pour dîner ? », comme s’il ne doutait pas que j’accepterai. Je crois que je vais rester encore un peu. Peut-être jusqu’à la fin.
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http://melancholic.cowblog.fr/commentaires-3091338.htmlSun, 06 Mar 2011 17:41:00 +0100http://melancholic.cowblog.fr/i-m-not-okay-3091338.html