http://melancholic.cowblog.fr/images/07.jpg

Cela me revient. Les longues soirées d’hiver et ton absence. L’angoisse quotidienne au fond du ventre, celle qui exalte. Le rythme infernal de la machine qui cran par cran me broie entre ses créneaux dans une douloureuse extase. Le temps reprend ses droits et je me demande « vais-je y arriver ? Suis-je assez forte ? ». Pourtant comment ne pas se laisser entraîner par la cadence du Diable, comment ne pas vivre à cent à l’heure ? Cet état d’effervescence sans repos possible me sauve et me brûle la cervelle, les vacances m’épuisent. Cette course effrénée m’arrime plus solidement à toi, lors de ces longues nuits à la lueur de la bougie – pas un instant à perdre – tu me manque. J’ai déjà surmonté cela une fois, chaque matin j’ai combattu les korrigans en ouvrant les yeux, je peux le faire encore. Et pourtant je suis perdue, l machine s’emballe et j’ai besoin de toi. Où es-tu, je ne sens pas ta chaleur au creux de mes draps. J’ai tant besoin de te prendre dans mes bras et cela ne se peut, nos « existences respectives sont prises dans les filets étroits des obligations, de ce choix de déments que nous avons fait. Où que tu sois, je t’envoie mes baisers. Rejoins-moi.