Il y avait ces nuits onctueuses, vanille chocolat, parfois je sombrais dans l’inconscience le diable au corps sous les stroboscopes. Alors il m’emmenait, il y avait ce café qu’on aimait bien lui et moi, rue des cascades, il m’emmenait souvent, il y avait ces lumières dans le lointain… Comment en sommes-nous arrivé là ?
J’aimais la morsure du zéphyr brûlant sur ma peau nue, j’aimais danser sur les tables, mes talons claquaient sur le mica. Je voulais vivre à cent à l’heure, sentir mon cœur battre et tous les soirs je me retrouvais sous les boules à facette, j’aurai aimé que vous voyiez ça. Je n’étais pas belle, je n’étais pas intéressante, mais j’étais éblouissante. J’étais cette formidable étoile filante destinée à m’éteindre. Il y avait cette fille… j’aurai aimé être libre pour elle. Elle m’aurait emmené dans ce monde incandescent, où tout aurait pris sens, où tout se serait emboité, comme une mécanique trop délicate. J’aurai pu voler…
J’aimais comprendre, je faisais semblant de prendre mes études au sérieux…
J’aurai voulu que vous me rencontriez à 17 ans. J’embrasais l’air autour. Qu’en reste-t-il ?
J’étais d’une méchanceté glacée, désabusée par esthétisme… Ils avaient peur de moi.
Et maintenant l’ennemi me poursuit, chevauchant d’ombre en ombre, je voudrais seulement dormir… Il brûle mes prunelles…
Je voulais voler à ses côtés, j’ai tout réduit en cendres. Et ses yeux, ses yeux…