Mardi 14 avril 2009 à 11:24

http://melancholic.cowblog.fr/images/VirginSuicide14.jpgUne odeur d’herbe fraîchement coupée, j’adore cette fragrance, cet été froid comme une planche courbe. Le soleil n’est pas encore là. Un parfum de nostalgie, de jamais plus, d’insouciance. Souvent à l’approche des grandes chaleurs et du temps qui s’étend à ne plus savoir qu’en faire me reviennent ces images éthérées, ces sensations douces-amères, ces illuminations semblables à aucunes autres… Je parcours ces vieilles pages, symbole des jours éteints, des échos comme des fantômes de ce que je ressentais alors… Même la lumière semble différente. Le temps se perd, il n’y aura jamais de fin ; rien ne presse… Aujourd’hui ou peut-être demain… Allongée dans l’herbe d’un vert insoutenable, épaisse et moelleuse, assise à la terrasse d’un café près d’une fontaine qui ruisselle malgré la chaleur feutrée, une tasse fumante qui exhale l’arôme onctueux de café fraîchement moulu le soleil inonde la rue ce défilé incessant il n’y a personne pour moi…
Fuir ailleurs afin d’être totalement étrangère, en dehors du monde…
Du temps volé, une bulle d’oubli, ici ou ailleurs. Sucré amer, il aura toujours le goût des souvenirs, du mensonge et de la finitude et le temps nous rattrape toujours…
Jamais plus, jamais plus…

Mercredi 24 décembre 2008 à 11:49

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Personne ne regarde par la fenêtre. Je suis seule, dévastée par cette guerre ordinaire, aux bonbons fourrés à l’acide. Un jour elle me fera mordre la poussière, en attendant il faut bien survivre.
Je lui fais un sourire las en lui tendant sa tasse de café fumante, je ne m’attends pas à ce qu’il me comprenne. Qu’est-ce que ça changerait.
Pas un regard. J’ai depuis trop longtemps abandonné cette prétention d’exister.

La… Revoir ? Elle est celle qu’on passe sa vie à attendre et qu’on ne retient pas, elle est celle qui nous fait devenir quelqu’un avant de nous rejeter plus bas que terre. Elle ne m’avait rien promis.

J’écris des cartes postales d’endroits où je ne suis pas allée, je n’ai pas le courage de les envoyer.

Aujourd’hui, j’ai envie d’exister, alors je prends le train pour quelque part.
Tout va bien, le paysage défile. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Vous savez. Elle. Moi.

Le soleil s’éteint au loin, et j’aime à croire, qu’au fond, il y a peut-être quelqu’un qui m’attend. Il faut bien se raccrocher à quelque chose.
Les choses ont un contour si doux, à travers le verre protecteur, je me sens baignée dans un parfum d’apaisement. Je n’ai plus peur.

Mercredi 24 décembre 2008 à 10:44

Sur l’azur zébré du marbre il pleure encore ces enfants hors du temps, il pleure comme je meurs de soif entre tes bras décharnés, comme on meurt de toi. Tu es ce que j’ai craint, ce que je n’ai jamais espéré.  Tu voulais que je vive en me tuant à petit feu, mais je n’ai plus rien à apprendre de tes mensonges. Quand je voulais la mort tu m’as rendue la vie et à présent tu ne me souffres. Tu as trop trahi pour faire jamais confiance. Tu voudrais que le monde s’effondre, que tout s’arrête, alors tu cognes sur les murs de ta prison de verre, encore et encore, mais rien ne s’arrête jamais. Tu as tellement renié l monde que le monde ne te reconnaît plus, alors tu te raccroches à moi comme on se retient à un iceberg. Laisse-moi te dire que tu ne m’amuses plus. Tu as toujours été tout ce que je haïssais en moi. Je meurs de toi sur le marbre zébré d’azur.

Mercredi 17 décembre 2008 à 16:58

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Les temps ont changé, je suppose. Le vent ne cesse de balayer les feuilles mortes à jamais. Brûler. Il faut bien que les choses changent un jour. Je ne cesse d'agonir.
Je ne comprend pas très bien ce que vous voulez. Est-ce que vous attendez quelque chose de moi. Cela n'a plus vraiment d'importance mais... Apprenez-moi à voler, et je vous dirai tout ce que je sais. Je vous apprendrai tous ces secrets que j'ai toujours caché et le filtre, ce filtre, on a voulu l'arracher à moi, on a voulu me piétiner, mais moi, mais moi...
La porte est derrière vous je ne vous retiens pas. Après toutes ces années... j'aurai voulu être votre wampyr. Allez-vous en, je ne veux pas que cela devienne plus affligeant que ça ne l'est déjà.
Votre aura est souillé, vous sentez la mort.

Les vieux remèdes ne marchent plus, vous pouvez m'allonger sur le lit encore et encore... Je ne suis plus celle que j'étais. Je ne serais jamais plus celle que j'étais, le temps me ronge, il rouille les êtres et les cœurs, et vous aussi, vous êtes souillé. Et si j'étais votre wampyr.

Je ne dors plus, je pense à vous. Sans doute je ne devrai pas vous dire, sans doute devrai-je me jeter par la fenêtre et ouvrir mes ailes.
Je suis un canard boiteux. Apprenez-moi à voler.
Vous et moi pourrions explorer le ciel. Vous et moi pourrions sauter dans le vide.

Je n'ai pas confiance en vous, il y a des années que je ne vous crois plus, je ne crois plus rien, rien d'autre que mes cellules qui s'effondrent, je fane et puis après.

Qu'avons-nous fait pour mériter ça, dites-moi ? Je ne voulais qu'être votre wampyr.

Le monde dans lequel dans lequel je vis n'est plus qu'un songe aux barreaux dorés, tous plus faibles et irresponsables que les autres, ce matin j'ai vu mon fantôme dans le miroir. Il ne faut pas avoir peur.

Je ne sais pourquoi je vous raconte tout ça, après toutes ces années, je pourrais peut-être même vous enseigner le filtre, je m'oublie. Je pourrais être votre wampyr. Jetez-moi dans le vide. Je veux voler. Je veux m'arracher au sol infect et corrosif, je suis lasse de baigner dans le soufre et le vitriol. Je suis lasse des perfusions d'arsenic et de partager ma couche avec les aspics. J'aurai tant voulu voler... J'aurai tant voulu être le wampyr de quelqu'un... N'importe qui... même vous...
Jetons-nous dans le vide, je vous en prie.

Mercredi 10 décembre 2008 à 16:55

 

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Et qu'est-ce que ça peut bien faire ? Qu'est-ce que ça peut bien faire, toute cette merde, autour de nous, celle qu'on porte en nous, bon gré mal gré.
Je pourrais tuer, je n'ai plus peur.
Achever un être vivant, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Abréger les souffrances d'un tas de chairs saignant et déjà pourrissant, marchant chaque jour vers son inévitable et confondante fin.
Ceux qui croient encore que l'homme est perfectible feraient mieux d'ouvrir les yeux. Je ne vois que désolation, la Beauté se cache sous un tas de fumiers. À l'ère des droits de l'homme et de la liberté toujours croissante et inquiétante, devenons-nous meilleurs ?
Donner vie à un être devrait être une honte, pas un heureux événement.
Peut-on atteindre le bonheur tandis que des cœurs crèvent sous les ponts ?

On existe dans le regard des autres, je n'existe que pour écrire puisque c'est tout ce qu'il me reste, dieu merci c'est assez.
Ne posez pas de questions, jouons encore à cette farce gigantesque, rions, il me reste cela aussi.
L'ère du vide. Je suis un désert humain, avide d'une pluie torrentielle mais tout est soumis à l'écœurante finitude.

Vivre, n'est-ce pas cautionner ce système pourri ?
Rien n'a plus de sens, rien n'a jamais eu de sens.
Sauvez-moi.

Jurez-moi un amour indicible, inexorable, un amour qui fasse mentir le temps qui passe et son feu destructeur qui consume mon épiderme, faites-vous aimer, faites-vous aimer de moi jusqu'à ce que je n'en puisse plus de vous et de votre servitude inaltérable.

Lisez ces lignes, soyez émus, mystérieusement touchés, abdiquez, avouez-vous vaincu. Prouvez-moi que j'en vaux la peine, même si je ne suis pas dupe. Ma mort sur la conscience qu'est-ce que ça change.

Tout n'est qu'un éternel recommencement, une boucle qui à chaque tour arrache un fragment de notre âme. Ce qu'il en reste. On ne vit que pour être aimé, on meurt à chaque fois qu'on se quitte. Et ça fait mal à en crever mais on en crève jamais ce serait tellement plus simple.
Il n'y a pas de sauvetage, pas d'alternative, on ne cesse jamais de souffrir, de se noyer, on se distrait. Divertissez-moi. Faites-moi suspendre le cours de mes pensées.
Et si vous êtes trop faibles, laissez-moi moi donc en paix, qu'est-ce que je pourrais bien avoir à faire de vous ? Seule ou non, rien ne remplace la perte. Tant pis.

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