Samedi 3 janvier 2009 à 12:05

Je ne comprends plus très bien. Je ne sais plus ce qui est bien, ce qui est vrai, et personne ne prend la peine de m’expliquer, car je suis belle, je suis riche, je suis célèbre. Je suis leur idole mais le bucher attend patiemment ma chute dans mon jardin des Hespérides.
Je ne sais plus très bien qui je suis, je sais juste qu’il y a cet autre en moi qui menace de sortir et de leur trancher la gorge et d’avaler leur tête tout rond. Je tente de contenir le monstre en moi mais j’en oublie le reste, tout ce qui m’est cher s’arrache douloureusement de moi, et mes souvenirs et les gens que j’ai aimé, je tente de retenir la créature dans les limites de mon enveloppe corporelle, ce monstre qui m’a sauvée, qui a fait de moi ce que je suis, mais il n’y a pas de don sans malédiction.
Ça a faim, alors ça me dévore à défaut de croquer mon assistante.
Je suis perdue dans une illusion dorée, le monde autour de moi m’est étranger, je suis étrangère à moi-même, alors je frappe la glace, encore et encore, jusqu’à ce que le froid anesthésie mes phalanges sanglantes.
Le monde est beau, je cligne les yeux pour affronter le scintillant.
Un garçon m’embrasse, je ne sais plus qui il est, je ne sais plus si c’est bien ou illusoire, alors je le laisse faire.
Il me dit qu’il m’aime, encore et encore, et j’essaye de faire taire le monstre qui en ferait bien son déjeuner. Je ne sais plus qui est ce garçon mais je crois que j’ai de l’affection pour lui, alors je fais terre l’horreur qui se love dans mes entrailles.
Ma vie est un conte de sorcières et de diablotins où je n’ai encore tué personne mais je sais que c’est le genre d’histoire qui finit toujours mal.

Jeudi 11 décembre 2008 à 17:46

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J'ai eu 18 ans cette année, mais au fond moi je pensais que ça ne changerait rien. J'ai jamais eu l'intention de vieillir, j'espère que ça ne m'arrivera jamais. De m'aigrir je veux dire. Je le suis déjà tellement...
J'aimais bien Noël. Pas la fête en elle-même. Mais l'ambiance de l'Avent, cette électricité que produisent les gens qui sont heureux sur commande.
Cette année, rien. je n'ai même pas le début d'une idée de cadeau, à part quelques bouquins, comme d'habitude, un certain type de robes que j'adore.
Tout à l'heure, je regardais notre sapin de classe tout enrubanné et je me disais qu'est-ce que c'est moche. Toutes ces paillettes dans les magasins me sortent par les yeux, je regarde les jouets exposés pour que les mômes forcent leurs parents à les acheter et j'avais envie de rire, de hurler à la farce, au grotesque. C'est si laid, de plus en plus artificiel et moche. Je hais les mères de famille qui font leurs courses non stop, on dirait, dès que je veux acheter trois feuilles de salade j'en ai pour 20 minutes d'attentes. Tout est devenu tellement artificiel.
Qu'est-ce qui s'est passé. Qu'est-ce qui m'est arrivé. J'ai 18 ans. Je suis périmée.

Mercredi 10 décembre 2008 à 16:55

 

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Et qu'est-ce que ça peut bien faire ? Qu'est-ce que ça peut bien faire, toute cette merde, autour de nous, celle qu'on porte en nous, bon gré mal gré.
Je pourrais tuer, je n'ai plus peur.
Achever un être vivant, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Abréger les souffrances d'un tas de chairs saignant et déjà pourrissant, marchant chaque jour vers son inévitable et confondante fin.
Ceux qui croient encore que l'homme est perfectible feraient mieux d'ouvrir les yeux. Je ne vois que désolation, la Beauté se cache sous un tas de fumiers. À l'ère des droits de l'homme et de la liberté toujours croissante et inquiétante, devenons-nous meilleurs ?
Donner vie à un être devrait être une honte, pas un heureux événement.
Peut-on atteindre le bonheur tandis que des cœurs crèvent sous les ponts ?

On existe dans le regard des autres, je n'existe que pour écrire puisque c'est tout ce qu'il me reste, dieu merci c'est assez.
Ne posez pas de questions, jouons encore à cette farce gigantesque, rions, il me reste cela aussi.
L'ère du vide. Je suis un désert humain, avide d'une pluie torrentielle mais tout est soumis à l'écœurante finitude.

Vivre, n'est-ce pas cautionner ce système pourri ?
Rien n'a plus de sens, rien n'a jamais eu de sens.
Sauvez-moi.

Jurez-moi un amour indicible, inexorable, un amour qui fasse mentir le temps qui passe et son feu destructeur qui consume mon épiderme, faites-vous aimer, faites-vous aimer de moi jusqu'à ce que je n'en puisse plus de vous et de votre servitude inaltérable.

Lisez ces lignes, soyez émus, mystérieusement touchés, abdiquez, avouez-vous vaincu. Prouvez-moi que j'en vaux la peine, même si je ne suis pas dupe. Ma mort sur la conscience qu'est-ce que ça change.

Tout n'est qu'un éternel recommencement, une boucle qui à chaque tour arrache un fragment de notre âme. Ce qu'il en reste. On ne vit que pour être aimé, on meurt à chaque fois qu'on se quitte. Et ça fait mal à en crever mais on en crève jamais ce serait tellement plus simple.
Il n'y a pas de sauvetage, pas d'alternative, on ne cesse jamais de souffrir, de se noyer, on se distrait. Divertissez-moi. Faites-moi suspendre le cours de mes pensées.
Et si vous êtes trop faibles, laissez-moi moi donc en paix, qu'est-ce que je pourrais bien avoir à faire de vous ? Seule ou non, rien ne remplace la perte. Tant pis.

Mardi 9 décembre 2008 à 21:38

 

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La vérité, c'est que je ne peux plus écrire. Trop peur de toucher à cette douleur sourde que j'essaye d'enfouir sous un tas d'ordures.
« Que ne puis-je savoir si j'aime ou si je haïs ? » Hermione
Je ne sais plus. Je suis sans doute perdue mais j'ai pas trop envie de démêler l'écheveau. Est-ce que je me raccroche aux vieux souvenirs, est-ce que je l'aime encore à en mourir, est-ce que je tente de me protéger ? Une muraille de fer de feu d'acier de sang. Pourquoi n'ai-je pas envie de le voir, de lui parler, et qu'en même temps cela me fait mal ? Trop peur des marques d'affections qu'il ne me donne pas, qu'il ne me donne plus, j'imagine. Se jeter dans une autre histoire, à la tête d'un autre, demain un troisième, de toute façon je ne leur plais pas. Au fond, j'ai juste peur d'être seule. Comme tout le monde. Tout cela n'est qu'un mauvais rêve. Ou c'était inévitable, je ne sais pas. C'était peut-être inévitable.
J'espère trouver quelqu'un d'autre, vite, et m'y jeter à corps perdu. De toute façon, qu'est-ce que ça changerait ?
Même ce que j'écris est mauvais, des états d'âme comme j'en lis partout qui m'écœurent et qui m'énervent, comment ces minettes peuvent croire qu'on s'intéresse à leurs petits nombrils stériles, et leurs histoires d'amour ratées qui au fond sont les mêmes que toutes les autres... C'est au fond du gouffre que je me rends compte à quel point notre histoire, mon histoire, mon petit morceau de paradis rose guimauve écœurant, est trivial, stérile. Je croyais que c'était différent, même que pendant quelques mois j'ai cru à l'amour éternel, yeah. Maintenant si j'envisage le mariage c'est juste pour le retenir captif, lié à moi par des liens que rien n'altérera jamais.

Tout cela est ridicule. J'ai lu quelque part « parfois, il est préférable de se quitter pour préserver les sentiments qui restent ». Ridicule. N'empêche. Je ne peux me résoudre à le quitter, du moins pas sans parachute, sans quelqu'un à qui me raccrocher, égoïstement (je n'ai jamais prétendu être quelqu'un de bien. Je suis comme tout le monde, même moins bien.). Au fond je suis persuadée qu'il me reviendra. Même si plus le temps passe moins cela semble sûr...
Je crois qu'au fond je suis prête à tout. Et pourtant il me dégoûte presque.

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