Mardi 9 décembre 2008 à 21:38

 

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La vérité, c'est que je ne peux plus écrire. Trop peur de toucher à cette douleur sourde que j'essaye d'enfouir sous un tas d'ordures.
« Que ne puis-je savoir si j'aime ou si je haïs ? » Hermione
Je ne sais plus. Je suis sans doute perdue mais j'ai pas trop envie de démêler l'écheveau. Est-ce que je me raccroche aux vieux souvenirs, est-ce que je l'aime encore à en mourir, est-ce que je tente de me protéger ? Une muraille de fer de feu d'acier de sang. Pourquoi n'ai-je pas envie de le voir, de lui parler, et qu'en même temps cela me fait mal ? Trop peur des marques d'affections qu'il ne me donne pas, qu'il ne me donne plus, j'imagine. Se jeter dans une autre histoire, à la tête d'un autre, demain un troisième, de toute façon je ne leur plais pas. Au fond, j'ai juste peur d'être seule. Comme tout le monde. Tout cela n'est qu'un mauvais rêve. Ou c'était inévitable, je ne sais pas. C'était peut-être inévitable.
J'espère trouver quelqu'un d'autre, vite, et m'y jeter à corps perdu. De toute façon, qu'est-ce que ça changerait ?
Même ce que j'écris est mauvais, des états d'âme comme j'en lis partout qui m'écœurent et qui m'énervent, comment ces minettes peuvent croire qu'on s'intéresse à leurs petits nombrils stériles, et leurs histoires d'amour ratées qui au fond sont les mêmes que toutes les autres... C'est au fond du gouffre que je me rends compte à quel point notre histoire, mon histoire, mon petit morceau de paradis rose guimauve écœurant, est trivial, stérile. Je croyais que c'était différent, même que pendant quelques mois j'ai cru à l'amour éternel, yeah. Maintenant si j'envisage le mariage c'est juste pour le retenir captif, lié à moi par des liens que rien n'altérera jamais.

Tout cela est ridicule. J'ai lu quelque part « parfois, il est préférable de se quitter pour préserver les sentiments qui restent ». Ridicule. N'empêche. Je ne peux me résoudre à le quitter, du moins pas sans parachute, sans quelqu'un à qui me raccrocher, égoïstement (je n'ai jamais prétendu être quelqu'un de bien. Je suis comme tout le monde, même moins bien.). Au fond je suis persuadée qu'il me reviendra. Même si plus le temps passe moins cela semble sûr...
Je crois qu'au fond je suis prête à tout. Et pourtant il me dégoûte presque.

Vendredi 5 décembre 2008 à 20:44

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- Mais non, les hommes ne regardent pas les femmes comme ça. Ils ne les embrassent pas comme cela. Les hommes ne prennent pas soin des femmes. Les hommes...
- Bien sûr qu'ils le font... Fermez les yeux...
- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'ai dit fermez les yeux. Imaginez que je suis quelqu'un d'autre, n'importe qui, votre amour d'enfance ou votre mari... Est-ce que vous le voyez ?
Diane hocha la tête, tandis que Tim lui chuchotait ses instructions à l'oreille, effleurant sa peau du bout des doigts.
- Il vient vous rejoindre dans ta chambre, à la dérobée... Il fait nuit, il n'y a personne, pas un bruit... Vous avez déjà soufflé les chandelles, vous le l'attendiez pas, vous le l'attendiez plus... Vous ne l'avez même pas entendu pousser la porte, vous étiez sur le point de sombrer, lorsque vous avez senti quelqu'un se glisser doucement tout contre vous... Vous sentez presque son coeur battre...
Diane sentit les doigts de Tim défaire délicatement le nœud de sa robe et la faire glisser lentement le long de ses bras... Elle pouvait sentir le contact du tissu se détacher d'elle peu à peu à travers sa chemise, et la caresse de Tim doucement sur ses bras tandis qu'il la délassait de ses vêtements.
Il se tenait derrière elle et il la serra soudain contre son torse avec violence.
- Ne me laisse pas, répétait-il, ne me laisse pas...
Elle tenta de tourner la tête mais il l'en empêcha.
- Ne soyez pas si impatiente...
Il dégagea son épaule et y déposa des baisers très doux, qui faisaient frissonner Diane tant ils étaient légers. Ses doigts continuaient d'explorer le cou de cette dernière. Elle ne put retenir un soupir de volupté.
La bouche de Tim remonta sur la nuque de sa compagne tandis que sa main l'enlaça, juste sous la poitrine et sans doute se serait-il hardiment risqué à découvrir davantage d'épiderme, sans doute Diane se serait-elle offerte, vaincue, anéantie par cet ouragan sensuel, s'ils n'avaient été surpris par un bruit dans le couloir.
Tim adressa un sourire complice à sa complice et s'en fût, laissant Diane, terrassée, assise sur son lit, au plus creux de sa chambre, tandis que dans le couloir les serviteurs soufflaient les chandelles et qu'un loup hurlait peut-être dans le lointain.

Jeudi 20 novembre 2008 à 20:43

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Le plafond s'effondre et les murs prennent l'eau. Un café ordinaire, de l'eau noire au goût amer.

Elle a de ces lumières dans les yeux
Qui rendent aveugle ou amoureux


Elle vous parle et pourtant vous n'êtes plus vraiment là, vous êtes trop occupé à agonir. Vous restez immobile sur votre tabouret, un vague sourire aux lèvres, comme si ce n'était pas grave, comme si ça ne vous atteignait pas.
Personne ne le sait et pourtant moi j'entends votre cri, je sais que vous vous consumez de l'intérieur.

Désormais
Mon coeur vivra sous les décombres
De ce monde qui nous ressemble
Et que le temps a dévasté


Vous voulez être une pierre. Vous ne voulez pas paraître un pauvre mec inconsolable. C'est tout à votre honneur.
Elle se doute de rien, elle soupire, sans doute est-elle soulagée, c'est si simple.
Vous voudriez comprendre. Elle n'a pas d'explication.

Et moi je suis tombé en esclavage
De ce sourire, de ce visage...


Vous la connaissez par coeur, pour vous devenir un n'est pas une métaphore. Vous avez atteint cette harmonie absolue... Vous étiez bien ensemble. Ce n'était même plus à cause de l'amour, c'est peut-être ce que l'on appelle la tendresse. Certains appellent ça la routine. Parfois, des choses toutes simples suffisent au bonheur.
Vous êtes prêt à tout accepter, tout oublier, simplement par amour. Vous voulez qu'elle soit heureuse. Elle aurait vraiment voulu vous rendre heureux.

La tendresse
C'est quelquefois ne plus s'aimer, mais être heureux
De se trouver à nouveau deux

La tendresse
C'est quand on peut se pardonner sans réfléchir
Sans un regret sans rien se dire
C'est quand on peut se séparer sans se maudire
Sans rien casser, sans rien détruire


Tout est cassé, tout se s'écroule. Ce n'est pas réel, cela ne peut pas être réel. C'est si soudain... pourquoi ? Pour rien. La vie passe.

Jamais plus
Nous ne mordrons au même fruit
Ne dormirons au même lit
Ne referons les mêmes gestes
Jamais plus
Ne connaîtrons la même peur
De voir s'enfuir notre bonheur
Et du reste désormais


La vie est passé et vous êtes resté en arrière. Vous êtes triste ? Ce n'est rien de le dire. C'est un monde construit à deux qui flambe. Et vous brûlez avec lui.
Bien sûr elle est triste mais c'est trop tard. Tout a été saccagé à la hache, il est trop tard, il ne reste plus qu'à se réchauffer les mains au coin du feu. Il n'y a plus que se jeter dans le brasier. Il fallait bien que ça finisse un jour.

Et moi je suis prêt à tous les sillages
Vers d'autres lieux, d'autres rivages
Mais elle passe et ne répond pas
L'amour pour elle est sans valeur
Pour moi c'est sûr, elle est d'ailleurs


Mais pas si vite, pas comme ça.
Les choses ne disparaissent pas comme ça...
Et pourtant si. Elle s'en va avec un sourire désolé, elle voudrait que vous lui pardonniez, elle ne sait pas très bien ce qu'elle fait mais elle s'en va, en poussant la porte vous espérez qu'elle va revenir sur ses pas, qu'elle regrette, vous êtes sûr que c'est une passade, que les choses vont changer...
Elle est dehors, vous laisse en tête-à-tête avec votre café noir dans ce bar sordide.
Et vous souriez et demandez un verre, n'importe quoi, quelque chose de fort.
Vous souhaitez sa mort et vous l'aimez à en mourir. Cela ne peut être réel.

Désormais
Ma voix ne dira plus je t'aime

Samedi 15 novembre 2008 à 17:03

C'était une pluie étrange, presque de la brume, j'ignorais qu'une pluie si fine pouvait être attirée par le sol sans se dissoudre.
C'était une rafale de goutelettes si fines et ténues qu'elles ne semblaient soumises à nulle gravité, elles s'envolaient avec grâce tandis que je restais rivée au plancher dans toute ma pesanteur.

Saez a des vertus thérapeutiques.

Jeudi 6 novembre 2008 à 21:39

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Il ne me restait qu'une seule chose à faire.
Cela faisait des mois que je me préparais, que j'enfilais sa peau comme on enfile son blue jean favori, je me sentais l'étoffe d'une chenille lovée dans sa chrysalide.
Mes goûts changeaient... Mes vêtements changeaient... Mes amis changeaient... Mon rire, mon phrasé changeaient...
Je devenais... Tout simplement. Mais une copie n'a de valeur que lorsque l'original disparaît. Détruit. Anéanti. Recouvert de cendres.
Sa mort serait pour moi un accomplissement car tandis que je serrerai mes mains sur son cou je sentirai son âme s'infiltrer par les pores de ma peau...
Alors je pourrai brûler ses vestiges et devenir elle. Tout simplement.

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