Samedi 11 avril 2009 à 11:40

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- Votre fantasme inavouable ?
- Réussir à vous faire éclater en sanglot.
- On vous a déjà donné un surnom ?
- Vous connaissez beaucoup de gens qui n’en n’ont pas ?
- L’aliment que vous ne pouvez pas avaler ?
- L'aconit napel, c’est hautement toxique.
- Votre insulte favorite ?
- Journaliste.
- Votre doudou d’enfance ?
- Deux souris.
- Votre chanson préférée ?
- Chop Suey, de System Of A Down.
- Le genre de musique que vous détestez ?
- La soupe commerciale.
- Parmi les célébrités, quel serait votre père de rêve ?
- Personne, le mien me convient.
- Le livre que vous n’avez jamais réussi à lire ?
- Les châtiments, de Victor Hugo.
- Votre adversaire sur le ring ?
- Vous. Et comptez sur moi pour vous mettre K.O.
- Un livre que vous n’accepteriez d’écrire à aucun prix ?
- Votre biographie.
- Vous dormez dans quelle position ?
- Allongée. Pourquoi, vous dormez comment, vous ? Debout ?
- Vos manies ou habitudes obsessionnelles ?
- Être une garce, c’est marrant.
- La partie de votre corps que vous préférez ?
- Mon cerveau, c’est la plus fonctionnelle.
- Celle que vous détestez ?
- Celles que je ne maîtrise pas. Toutes.
- Votre odeur préférée ?
- Celle des croissants dans le métro.
- Celle que vous ne supportez pas ?
- Celle qui étouffe.
- Votre personnage préféré, dans la réalité ou la fiction ?
- Je ne l’ai pas encore rencontré.
- Un cauchemar récurrent ?
- La promotion de mon livre.
- La scène la plus érotique au cinéma ?
- Quand Lust fait du pied sous la table au garçon invité à dîner, dans Virgin Suicide.
- La situation la moins érotique ?
- Vous et moi, là, maintenant.
- Si vous deviez écrire votre épitaphe ?
- Elle sait que vous n’êtes pas triste, alors faites pas semblant.
- Qu’il y avait-il de marqué dans votre carnet de notes en 6ème ?
- Elève sérieuse, manque de participation.
- Et en terminale ?
- Ensemble correct, mais est capable de mieux.
- Une ambition à laquelle vous avez renoncé ?
- Être tolérante avec les journalistes.
- Dans quel domaine êtes-vous encore vierge ?
- Le saut à l’élastique, mais je compte m’y mettre.

Vendredi 27 mars 2009 à 16:34

On assassine un chien comme on écrase un cafard, comment tuer cette créature qui n’est qu’amour ? Sa vie ne vaut-elle pas la nôtre ? Ne vaut-elle pas mieux que la vôtre ?
J’étais le vent et la fureur, j’étais cette yankee qui se battait, frappait encore et encore… Pourquoi ? Qu’aurais-je pu être d’autre ? Je ne cessais de hurler en silence mais mes mots rebondissaient sur les parois vides d’un désert de poussières.
J’aimais donner des coups, sentir l’impact d’une autre peau, d’un autre épiderme contre le mien –c’était presque comme une étreinte amoureuse ; j’aimais sentir toute cette frustration s’écouler du bout de mes doigts, j’aimais me détruire.
La vérité, c’est que je suis comme une source de feu qui n’en peut plus d’être contenue par ces arches de pierre, mon propre corps qui brûle mais qui est là toujours, je n’ai jamais pu cracher des flammes, je n’ai jamais pu être libre. Je me cogne la tête contre des murs d’insanités, encore et encore, c’est épuisant. Tant de choses incompréhensibles, tant de scandales pour mon entendement, tout est si laid si laid si laid… Je ne peux regarder par ma fenêtre sans avoir envie de fondre en larmes, et moi-même, je suis si laide, impuissante…
Il n’y avait qu’une chose à faire, je l’ai faite. Nous l’avons faite. "You know what hurts the most about a broken heart? Not being able to feel the way you felt before. Try and keep that feeling, because if it goes, you'll never get it back." Alors oui, j’ai fait sauter des immeubles, j’aurai fait sauter le monde. Juste pour le plaisir de répandre ses cendres au-dessus d’une mer d’oubli.

Vendredi 27 mars 2009 à 16:22

Qui suis-je pour écrire mes mémoires, moi qui n’ai jamais rien vécu de signifiant ? Ma vie n’est qu’une succession insignifiante de ces petits détails qui n’intéressent personne (m’intéressent-ils moi-même ?) mais au moins je sais que j’ai vécu la souffrance, ça au moins je peux le raconter. Je m’habille de la lourde pourpine (je ne trouve plus le mot qui précise ma pensée alors j’ai mis celui-là, il en vaut bien un autre) des ans pour donner du crédit à mon récit, mais qu’est-ce que cela fait que j’ai vécu dix-huit ou cinquante ans ? Je n’ai rien à raconter, sinon ces petits détails que vous-même pourriez me raconter aussi bien que moi, peut-être. Qui suis-je pour parler. Les femmes n’écrivent pas leurs mémoires, les hommes y ont déjà pris trop de places. Ils ont couru à perdre haleine (Dieu sait pourquoi) pour s’emparer des grands événements, du gigantesque, du manifeste, et ils ont laissé aux femmes le reste. Les détails. Les liens qui accommodent tout cette éclatante démesure. Cela au moins je peux le raconter.
Ces fragments, ces larmes qui s’écrasent sur le papier. Hurler de la brûlure du bonheur, se complaire dans le manteau du silence… qu’est-ce que ça change ? Peut-être entrapercevrez toute ma laideur entre les lignes, je ne m’en cache pas. Suis-je pire qu’un autre ou leur suis-je semblable, dans les coudées sordides de nos dédales intérieurs, je ne sais, je ne parlerais que de ce que je connais : ma personne. Et encore si peu.
La vie d’un animal vaut bien la notre, j’aimerai mourir pour sauver un chien. Et puis après ? Il y a longtemps que je sais que je n’étais pas faite pour vivre, c’est sans doute pour ça que j’ai durée si longtemps.

Samedi 21 mars 2009 à 14:53

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Café en clair-obscur. Un paquet bombe ma poche, je sens son poids douloureux qui m’entrave plus bas que Terre. Je voudrais partir, j’ai peur. Mais j’attends. Les ventilateurs d’un autre siècle brassent des volutes de fumées. Dehors, le noir, les lampes livides donnent un éclat étrange la pièce, il me semble que le monde n’existe plus en dehors de ce bar. Les vitres sont pleines de poussières, comme de la fumée condensée.
S’il n’était plein de personnages louches, grotesques, on aurait pu le croire abandonner. Qu’est-ce qui m’attend ? Je commence à croire qu’il ne viendra pas, je commence à croire que je vais mourir. C’est une sorte de soulagement.
J’attends. Y a-t-il quelqu’un qui m’attends ? Y a-t-il seulement quelqu’un qui s’apercevra de ma disparition ? Ce bar sans visage m’engloutira au lever du jour tandis qu’il s’enfoncera dans les catacombes et dans l’oubli.
Je ne sais ce qu’il y a dans ce paquet. Je ne suis qu’un pion, je ne suis personne, je ne serai jamais personne. Je suis utile, sans ambition, presque pas d’expérience.  Je peux bien mourir à l’attendre.
Sans lui, je ne serai pas là, je ne serai nulle part. Je me serai brûlée la cervelle dans la chaleureuse indifférence du monde.
Je ne vous dirai pas qu’il m’a ramenée à la vie, je n’ai aucune illusion.
Je veux mourir pour son bon plaisir. Sait-il seulement que j’existe ?
Je suis utile, car d’autres que moi auraient la curiosité d’examiner le contenu du-dit paquet, juste un petit bout. Pas moi. Que voulez-vous que cela me fasse ?
C’est l’attente même qui est merveilleuse, cette délicieuse morsure… le verrais-je ce soir ?
Il aime tromper mes attentes, être absent… Il se déploie dans les ténèbres.
Il aime me donner des rendez-vous auxquels il est absent, il ne vient pas, au péril de ma vie, il délègue, me jette ses subalternes en pâture. Je ne sais s’il se rend compte du mal qu’il me fait.
Il aime m’acculer mais il ignore sans doute que j’existe. Que je l’aime à en mourir.
Pas un mot n’a jamais été échangé entre nous, nos échanges (et quels échanges…) sont matériels. Des paquets, des lettres (tentée de les substituer aux miennes, trop peur de lui déplaire), des paquets de cigarettes… Des messages se dressent brusquement sur mon passage, comme si j’étais sans cesse observée, comme s’ils savaient mes mouvements avant même qu’ils ne se révèlent à moi-même. Des objets, des signes à laisser derrière moi… Des choses absurdes. Je ne suis pas censée comprendre. Ça me va. Parfois j’ai l’impression de participer à un gigantesque jeu d’enfants, plein de codes vides de sens… Personne n’en connait la finalité : elle n’existe pas, on joue à faire semblant. Tout cela a peut-être un sens pour quelqu’un, ça n’en aura jamais pour moi. Peut-être qu’on se joue de moi, peut-être qu’il en est à l’origine dans le seul but de me tourmenter. Peut-être que tout cela est dans ma tête. Tout me va, tant que je peux le voir.
Je ne sais rien de lui, je ne sais pas son nom. Il me semble que je l’ai connu autrefois et que je l’ai déjà aimé.
La porte s’ouvre sur la nuit d’encre. Peut-être lui.

Vendredi 20 mars 2009 à 21:48

Je t’aime, je suis de trop. Les amoureux sont toujours de trop.
Je t’attends dans ce café bondé… tant de gens qui passent… Je ne sais même plus si je t’ai donné l’adresse. Tu vois, je n’ai pas confiance en toi, je n’aurai jamais confiance en toi.
On aime toujours à sens unique.
Qui es-tu ? pourquoi ne me regardes-tu pas ?
Ne suis-je pas la seule femme exactement taillée pour tes bras ? Je voudrais tant être ta Galatée, j’aurai tant voulu être belle à tes yeux.
Il est… Trop tard ?
Laisse-moi croire que tu es heureux de me voir, fais quelque chose, fais semblant.
succombes-moi.
Moi, j’aurai tant aimé que tu me regardes.
Un café indifférent, des têtes de veau stupides (j’ai envie de les tuer), ma tête, ma pauvre tête. Ne suis-je pas exactement celle dont tu as toujours rêvé ?
On s’en fout de l’autre, on s’en fout des autres, embrasse-moi, embrasse moi.
Café bondé, personne. Je suis perdue, j’attends, j’ai tellement mal…

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