Vous savez, ma vie a toujours été fade. Morne. Plate. Insipide. J'en ai cherché des synonymes pour tapisser les murs de mon ennui, vous savez.
Tout était vide autour de moi, dénué de sens et de substance, avec ma rencontre avec lui.
J'ai tellement besoin de lui…
Sur le moment, j'ai réellement eu l'impression de vivre un rêve.
Quand deux solitudes s'entrechoquent…
Je ne m'étais jamais sentie bien nulle part, auparavant.
Pas à l'école, en tous cas, où on me forçait à apprendre toutes ces choses inutiles et incompréhensibles, comme tout autour de moi.
De toute façon, le futur m'apparaissait comme un brouillard qui s'opacifiait un peu plus à chaque pas, vaguement menaçant, pour faire bonne mesure. Rien ne me poussait à faire des efforts, à m'investir, à travailler dur pour mon avenir. Il n'y avait pas d'avenir et aujourd'hui encore...
« Peu importe la direction que prendra ma vie » pensais-je « de toute façon, cela m'est égal de vivre. »
J'attendais la mort sans impatience ni appréhension, le temps s'écoulait avec une constance qui n'avait d'égal que mon indifférence.
Je ne me sentais pas à ma place chez moi non plus. Je me suis toujours demandé pourquoi la Nature m'avait doté de parents, d'une famille.
Je crois que j'aurais préféré la solitude à leurs présences insuffisantes.
C'est sans doute pour cette raison que dès que je fus en âge de sortir, et même un peu avant sans doute, je désertais la maison presque tous les soirs. Que ça leur plaise ou non.
J'imagine qu'ils se sont habitués au fait de ne plus avoir de fille. Je l'ignore et ça m'est bien égal.
Maintenant, c'est peut etre justifié, je ne sais pas, et ça ne me regarde pas.
J'aime trop ta façon d'écrire, tout coule.