Autour de nous les vautours, viens mon amour, devenons fous, ça au moins ils ne pourront pas nous l'enlever.
Tu sais bien que mes mains vacillent à ton sourire, tu sais bien que j'ai la marque de tes paumes imprimée au creux de mes reins.
Je ne suis plus vraiment vivante depuis toi, j'ai perdu l'avenir, mais tu es là, alors quelle importance ?
J'ai le cœur qui part en lambeaux quand je pense à toi, peut-être que c'est moi qui déraille, c'est peut-être que le monde frissonne.
Je te le répéterais autant de fois que nécessaire, je te le répéterai jusqu'à ce que tu m'entendes.
Moi qui étais bien, j'ai à nouveau peur : c'est un mal ordinaire.
Je voulais simplement te dire que tu me manques, à chaque instant, je voudrais juste t'entendre me dire que rien ne nous séparera jamais. Je n'en suis plus si sûre.
Pardon pour les caprices, tu sais bien que je ne penses jamais qu'à moi.
Tu sais bien que je suis éraillée entre nos deux vouloirs.
C'est peut-être que mon cœur explose lorsque je suis à tes côtés.
Je te le dirais autant de fois que nécessaire, je te le dirais jusqu'à ce que tu me répondes.
Chaque instant avec toi est un grain de sable qu'ils ne pourront plus m'arracher.
Une fois encore, tout bascule, et c'est toi qui mènes le jeu.
Dis, tu me laisses pas. Promets-le encore une fois.
Vendredi 2 mai 2008 à 0:19
Dimanche 27 avril 2008 à 23:27
- Qu'en penses-tu ?
- Je pense qu'il est temps de partir.
- Ne cherche pas à te dérober. Regarde-moi. Tu ne peux pas t'échapper. Tu le sais ça au moins ?
Qu'en penses-tu, petite chose ?
- J'en pense que vous êtes bien cruelle. Cet homme pourrait être un des miens.
- Empêche-moi, en ce cas.
- Comme si j'y pouvais quelque chose…
- Sauve-le… Si tu en es capable…
- Vous êtes bien cruelle.
Dimanche 27 avril 2008 à 23:18
Pour toutes ces raisons, ou peut-être pour aucune, je me sentais vaguement et irrépressiblement attiré par lui.
Je sollicitais son affection, en permanence, j'étais une petite fille boudeuse pour qu'il me prenne dans ses bras.
J'ignore comme il parvenait à me supporter.
La carapace s'était un peu effrité, il avait parfois des marques de tendresse, et moi, je me lovais contre lui avec langueur.
Il était ivre, j'étais ivre, j'ai pris sa main par inadvertance, il m'a embrassée par erreur et pourquoi penser à mon petit ami en titre. Qui s'en soucie.
Je voulais simplement te dire que longtemps encore toi et moi jouerons à ce jeu insensé, comme une ronde qui ne s'achèverait jamais de tourner, ta compagnie a le goût des plaisirs volés, de la trahison. Je ne suis pas prête de m'arrêter, de lever le pouce et de cesser de t'aimer.
D'autres ont joués avant nous, et jouerons encore.
Je t'aime, et déjà je ne t'aime plus. Tu m'as toujours plu. Je ne peux plus te voir. Oubliez l'autre. Oublie-moi. Regarde-moi. Je n'ai jamais voulu ça, tu m'entends. Je n'ai jamais voulu ça.
Toi, moi, et la vie comme une ronde qui ne cessera pas.
Dimanche 27 avril 2008 à 18:01
- Alors qu'est-ce que tu vas faire ? La tuer ?
- Oh, tu sais, on ne peut détruire que ce qui est.
- Que veux-tu dire ?
- Elwë, ça n'existe pas.
- Tu ne peux en nier l'existence, quand même ! Que tu le veuille ou non, ça existe !
- Si, je le peux. Si j'ai le pouvoir de le créer, alors j'ai le pouvoir de lui ravir la réalité. Ça n'existe pas parce que je l'ai décidé.
- Ce n'est pas si simple, Ireth.
- Tu ne comprends pas. Si ça n'existe pas, ce n'est pas triste. Si ça n'a pas existé, il n'y a rien à regretter.
Assis sur les berges de pierre, au bord de la rivière, Ireth fixe la mosaïque formées des vagues à la surface de l'eau, facettes tantôt blanches tantôt bleu ecchymose sous l'éden nocturne.
De toute façon, personne ne peut rien y faire, n'est-ce pas.
Une nouvelle crampe la terrasse, elle manque de chuter de front dans les flots.
Elwë la retient de justesse.
- Tu aurais pu me laisser tomber, tu sais.
Elwë hausse les épaules.
Plus rien n'a vraiment d'importance. C'est juste un cauchemar à oublier. Rien n'a vraiment changé et pourtant rien n'est comme avant.
Plus tard, ailleurs.
Ireth, allongée, regarde la guérisseuse saisir le sable rituel et le brandir.
Les herbes l'abrutisse trop pour qu'elle prenne garde à sa longueur, au reflet des néons sur l'acier étincellent, au sang qui jaillit lorsque la sorcière le plante jusqu'à la garde dans l'abdomen d'Ireth.
Tandis que l'alchimiste retire le couteau et l'astique méthodiquement avant de le replacer dans son fourreau, dans un tiroir dérobé, Ireth se redresse et entoure sa taille d'un large bandage.
« Une bonne chose de faite. Pourvu que personne ne le remarque. » songe Ireth en passant sa tunique, avant de sortir de l'arrière-salle d'un pas mal assuré.
Vendredi 18 avril 2008 à 23:17
Les lumières des réverbères inondent le salon de l'appart' 707, le jour est sans doute en train de poindre, quelque part.
Bientôt l'été, je sens que le temps file, l'indolence s'étiole. C'est triste, non ? Je n'ai jamais demandée à devenir adulte, moi. Jamais.
Je ne parviens pas à dormir.
Je fume une cigarette volée à la fenêtre, je me sens comme une môme qui fait l'école buissonnière. Une môme qui fait une grosse bêtise.
Nobu me gronderait s'il savait.
Je n'arrive pas à dormir, et pourtant je suis épuisée…
Je suis un ressort trop remonté, le temps qui passe et tout ce à quoi je ne veux pas penser…
Je n'arrive pas à dormir, il y a trop de bruit dehors.
Je suis lasse de tous ces gens, ils s'imposent à moi, leurs hurlements, leurs rires, leurs existences tout entières… Je l'exerce.
Je pourrais tuer pour un refuge de tranquillité.
Je n'arrive pas à dormir, j'ai froissé N. Une feuille de papier dans mon poing serré.
Le pire c'est d'être coupable et de ne pouvoir rien faire. Rien.
Il dit que c'est oublié, mais on n'oublie jamais vraiment, n'est-ce pas ? Les choses qui nous blessent restent une plaie au fond de nous qui ne guérit vraiment jamais, n'est-ce pas ?
Mais parfois, on ne sait pas vraiment comment lutter, j'imagine.
Ma cigarette est finie. J'imagine qu'il est temps de me glisser entre les draps. De tenter de fermer mes oreilles au charivari. De ne plus penser. De se laisser le temps gagner encore marquer un point.
Dommage.
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