Mercredi 25 juin 2008 à 23:16

Le temps passe trop vite et trop lentement.

Un rire un peu éraillé sur une bande oubliée. La passer en boucle jusqu'à la rupture.
Envie de neige et de tasse de café au coin du feu.
Liberté et solitude : bientôt.
Attente, à défaut d'autre chose.
Courir, toujours courir.
Demain, il fera beau.

Samedi 14 juin 2008 à 22:30

Ma pauvre amie. Ma pauvre fille. Ma pauvre chérie.

Ce petit jeu a assez duré. Place à la corrida. On va s'expliquer.
Mais ma pauvre amie, tu n'as rien à dire. Il serait temps que tu t'en rendes compte.

Parlons de ta charmante petite prose.
Tu te plains qu'il ne te montre pas qu'il tient à toi.
Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'il te considérait encore comme une amie ? Ma pauvre fille, ça fait bien longtemps que ce n'est plus le cas.
Peut-être que cela t'affecte. Et puis après ? Les gens changent, il ne t'apprécie plus, et il n'y a rien que tu puisses faire contre ça.
Tu es bien placée pour comprendre cela, n'est-ce pas ?
J-s, Elodie, moi… autant de chaussettes que tu as jetées dans ton sillage. Les chaussettes ne poussent pas quand on les sème.
Après, bien sûr que ça peut se comprendre, que tu as des circonstances… D'ailleurs, c'est pas toi qui leur tourne le dos, c'est eux, ils te font des « coups de putes »…
Des excuses, on en trouve toujours.

Ma préférée, c'est tout de même le coup de « j'te fais la gueule 4 mois plus tard parce que t'es trop une sale pute quoi »
Comme si tu ne l'avais pas déjà fait AVANT.

Nous laisser tranquille ? Nous laisser nous aimer ? C'est sûr tu n'as jamais plus traîné dans le paysage, une bise le matin et hop ! on ne te voyait plus au sein du groupe. Et après, tout est de notre faute, n'est-ce pas ? C'est tellement plus simple de se poser en victime…

Tu as réagit comme n'importe qui aurait fait ?
Bien sûr, pour attirer l'attention d'un mec, tu boudes sa petite amie, comme ça, sans préavis.
Dois-je te rappeler que j'étais là pour toi ? Que j'étais prête à renoncer à lui pour toi ? Qu'à cette époque, j'étais peut-être la seule à me préoccuper de ce que tu ressentais ?
Ce n'est pas à moi qu'il faut t'en prendre.
Mais félicitations. Tu as sciée la branche sur laquelle tu étais assise.
Clément ne te souffre plus à présent (et crois-moi, ce n'est pas mon œuvre. Je ne suis pas du genre à faire du chantage affectif, mais tout le monde n'a pas ces scrupules), Julien se demande « à quand mon tour ? » et trouve que tu exagères, quand à moi, je t'honnis. Tu me rends malade.
Au début, j'étais prête à passer dessus. De toi à moi, toute cette affaire, ce n'est que de la jalousie, n'est-ce pas ?
Mais ne t'inquiète pas. J'ai de la haine à revendre.

Si je ne m'en suis pas prise à toi (et pourtant tu sais que je suis cruelle), c'est uniquement pour ne pas mêler les filles des chambres à ça. C'est une corrida, et il ne peut y avoir que le taureau et le torero dans l'arène.
J'avais l'estime de certaines personnes à préserver, aussi. Il est certain que lorsqu'on est dans ta situation, ce n'est pas le cas. Mais il est de mon côté, à présent.
Fais appel à toutes tes ruses, il est temps.
Je n'ai peut-être pas assez d'armes pour te détruire, mais crois-moi, je vais m'y employer.
Ce n'est pas comme si ton sort m'importait encore.

Bien sûr, j'aurai pu me taire, au nom d'un an et demi de bonnes relations. Et pourquoi donc ?
Notre « amitié », ça n'a jamais été plus qu'un moyen de passer le temps. Pour moi, tu ne servais qu'à avoir quelqu'un avec qui traîner à l'internat. Notre relation n'a jamais été plus qu'une surenchère de plaintes sur nos petits problèmes stériles, un échange de bons procédés, puisqu'il faut bien avoir quelqu'un à qui parler. Enfin, parler… J'échange plus avec Marion-Louise, avec qui je suis amie depuis deux semaines.
Je savais que notre entente ne passerait pas le lycée. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'achève AVANT.

Alors, tu vois, je m'en fiche pas mal que tu es une relation « qui n'a rien avoir avec la notre » avec Léo.
Si tu t'étais intéressée une seule seconde à mon avis sur la question, tu saurais que je suis heureuse, et rassurée, que tu ais trouvé des amis dans ton niveau, et des amis véritables.
J'aurais pu me réjouir pour toi.

Mais tu as décidé que ton cœur était trop étroit pour contenir plus d'une personne à la fois. Désolée de ne pas en avoir l'habitude : le mien est d'une autre nature.
Il y a de la place pour tout le monde.
Mais visiblement, tu as préféré qu'il n'y ait plus de place pour toi.
Rassures-toi, tu ne m'atteins plus. J'ai surmonté ma peine.

C'est le problème avec toi, ma pauvre chérie.
Tu es tellement préoccupée à contempler narcissiquement tes propres douleurs que tu ne conçois même pas que les autres en souffrent.
Au mois de janvier, tu croyais vraiment être la seule à saigner ? Clèm, moi, et même Julien dans une moindre mesure, on se débattait. On se débattait tous contre nos démons.
Mais t'en rendre compte, c'est sans doute trop te demander.

Les gens ne partent pas tous seuls. Il y a ceux qu'on fait fuir.

Tu n'as pas fait d'efforts alors arrête ton numéro de martyr.
Tu n'as jamais fait aucun effort, tu ne sais même pas ce que c'est.
Tout ce que tu as fait jusqu'à présent, c'est te plaindre. Te plaindre auprès de Clément, sans faire aucun autre pas vers lui.
Il est las de devoir faire le premier pas.
De toi à moi, ce n'est pas comme si tu en valais la peine.

Ok, Clément a fait une erreur pendant les vacances de Noël, il le sait, tu le sais, je le sais, Clémence le sait, « Willou » le sait, TOUT LE MONDE le sait.
Et si tu l'avais aimé pour de bon, tu te serais suffisamment intéressée à lui pour le savoir.
Mais t'intéresser aux autres, c'est pas ton fort.
Tu es bien trop lacunaire pour ça, tu ne t'intéresse à rien d'autre qu'à tes amourettes, on comble le vide comme on peut n'est-ce pas.
Si tu « aimes » Clément, c'est juste pour passer le temps. Je le sais, j'étais pareille.
ça passera avec l'été.
Et de toute façon, qu'importe ? Tu l'as perdu à jamais.

Plus je pense à toi, plus je suis hors de moi.
Je suis la pire personne qu'il puisse exister, tu le sais.

Et pendant que tu y es, fais taire ton roquet.
Cela m'insupporte que quelqu'un qui ne nous connaît pas, qui n'a eu que ta version des faits (forcément déformée et où tu te pose en grande victime), se permette de se la ramener et de nous juger. De le juger.

Clément a un cœur d'or et tu y aurais encore une place si tu n'avais pas tout gâché.
Alors arrête de t'apitoyer sur ton sort, cesse de te dédouaner. Arrête de te répéter combien tu souffres. Tu es la seule responsable de toute cette affaire.
Tu avais le droit d'être triste, jalouse. Tu avais le droit de prendre du temps pour panser tes blessures. Personne ne te l'aurait reproché.
Mais c'est tellement plus simple d'accuser les autres, n'est-ce pas ? C'est tellement plus simple d'être la victime.

Je ne pense pas qu'il y ait une seconde missive. Tu m'as fait perdre assez de temps avec tes enfantillages.

Lundi 9 juin 2008 à 15:05

Mon lointain, mon bel amour, mon ange terrible

Je suis seule à nouveau.
Je ne te blâme pas. Je connais tes lois, tu me les as trop souvent répétées.

Je t'écris à la lueur dansante du feu : tu sais que je ne suis pas riche.
Tu sais que je n'ai rien à t'offrir que mon sang.

J'ai si froid…
Toi qui as vécu des siècles, tu sais combien l'homme est seul, à présent.
Je croise sans cesse mes semblables, leurs mains me frôlent sur la voie publique, dans les échoppes, leur peau se colle à la mienne et leur souffle effleure mon cou alors que nous nous entassons dans ces conserves à grande vitesse qui t'intriguent tant, l'étoffe de leurs atours bruit contre ma pelisse et je suis tellement seule…

Depuis que je t'ai rencontré, je haïs les humains car ils me font douloureusement ressentir que je n'appartiens pas à ta race.

Pourquoi ne m'accordes-tu pas ce présent ? Pourquoi ne me fais-tu pas tienne à jamais ?
Tu dis que tu ne m'aimes pas. Je le conçois aisément.
Les humains ne sont que des tas de viande qui bougent. Il n'y a rien de beau en eux.
Je n'ai jamais eu d'affection pour un bœuf. Ce n'est qu'un repas potentiel, alors pourquoi toi, le prédateur, t'amouracherais-tu d'un de tes repas ?
Mais si tu ne m'aimes pas, que t'importe de faire de moi une enfant des ombres ?
Décharge-toi du fardeau de l'éternité. Laisse-moi être cette main secourable qui guidera tes pas épuisés.

Tu te fais vieux, Lévithan.
Ta peau est aussi tendre qu'autrefois mais sache que je distingue le vieillard sous tes traits figés.
Laisse-moi te servir. Laisse-moi être ta servante, ton esclave. Laisse-moi te sauver.

Tu as besoin de moi, tu sais que tu as besoin de moi, sans quoi tu ne reviendrais pas toujours, n'est-ce pas ?

Je ne suis pas comme cet autre qui te ronge, que tu crains et que tu adores.
L'immortalité est mon lot. Elle est nécessaire à la tâche qui m'a été assignée.
Je suis née pour elle et pour te servir, Lévithan.
Je suis née pour toi. Mon cœur me l'a trop répété.

Je sais que tu regrettes.
Je sais que tu as peur, je connais ce qui te trouble.
Tu n'es pas fait pour être seul, Lévithan, tu n'es pas fait pour ce siècle.

En lieu et place de cet isolement sans fond, de ces filles insignifiantes que tu prends chaque soir pour oublier qu'elles n'ont pas ce que tu cherches, qu'elles ne sont pas ce que tu cherches, pour oublier qu'elles ne peuvent combler le vide, prends-moi toute entière.

Je suis à toi de toute éternité.
Lévithan, j'ai si froid sans toi.
Accordes-moi ton sang. Une dernière fois. Tu en as autant besoin que moi.

K.

Vendredi 30 mai 2008 à 21:27

J'ai oublié mes clefs, j'ai oublié mon nom.
J'ai oublié où je suis, j'ai oublié d'être en vie.
J'ai oublié jusqu'à lui dire…

Je suis comme les autres : je me suis perdue au détour d'une rue, je me cherche encore.

Les hommes se ressemblent tous.
Nuit noire d'encre, le vampire m'attend.
Comme il est bon de se sentir attendu, car personne ne m'attendra jamais plus, n'est-ce pas ?

Je pourrais mourir pour lui, c'est ce que je fais chaque nuit en sa compagnie, mais je ne serais jamais d'avantage que de la nourriture, n'est-ce pas ?

Le vampire et sa proie.
C'est mauvais, ça s'est trop vu, je voudrais cesser de me complaire dans le vertige du vin, dans l'ivresse des sens, lorsqu'il ne me reste au creux de mes veines juste de quoi faire battre mon cœur, lorsque le vampire me retient avant que je ne m'évanouisse, lorsqu'il me laisse partager sa couche, ma tête contre son sein, dans le grand lit de marbre.

J'ai tout oublié pour lui mais je ne peux oublier qu'un jour il me tuera et qu'en ce jour je devrais m'abandonner, abandonner mon étincelle comme j'ai déjà abandonné tout le reste.

Une jeune fille meurt. Un vampire s'assoupit. C'est dans l'ordre des choses.

Vendredi 30 mai 2008 à 21:22

N.

 

J'aurais voulu te dire comment c'est comment tu n'es pas là, et toutes ces mièvreries que se disent les gens qui s'aiment, mais tu l'as trop entendu, n'est-ce pas ?
J'aurais voulu te dire combien je suis inquiète, combien je regrette, combien la rage déborde de mes pores, mais je te l'ai trop dit déjà.

Au milieu de cette guerre exaltante et sans objet, de toutes ces échéances, qu'est-ce que je fais là, moi ? Qu'est-ce que je fais là ?

Bientôt il me faudra partir, bientôt tu ne seras plus là. Comme c'est triste.

Encore une année qui s'achève, encore des chemins qui s'éloignent.
C'est dans l'ordre des choses.

J'aurais voulu te dire que ce n'était qu'une passade, nous deux, une période de nos vies bientôt révolue, ce serait si simple, d'y croire, d'être lâche, mais tu sais bien que c'est faux, pas vrai ?

Je ne sais plus rire, je vais devenir un de ces pauvres adultes comme tous les autres, tu crois ?

Je n'en peux plus d'être ici, je n'ai envie d'aller nulle part.
Dis-moi juste là où tu es, et je te rejoindrais, où que tu sois, je ne sais plus ce que c'est sans toi, tu fais parti de moi, à présent.
Lorsque je te blesse, un trou béant orne ma poitrine.

Dis, tu me laisses pas ? H.

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