Je ne t'oublie pas.
Tu peux toujours te calfeutrer derrière tes amis, derrière tes foulards, derrière tes verres d'alcool.
Je ne te quitte pas.
Toi et moi sommes du même monde, du même moule. Tu ne pourras m'éviter éternellement, tu devras bien admettre que nous sommes fait l'un pour l'autre.
Je vois bien que tu m'observes à travers les bulles de ta coupe de cristal, tu m'observes comme je te fixe, et Dieu que tu es belle ce soir, comme n'ai-je pu ?...
Tu as peur alors tu ne peux détacher ton regard de moi, bien que tu t'en défendes, j'aime cette sensation.
Mais je ne suis pas dupe.
Alors je t'en prie, ne joue pas à ce jeu-là. Pas avec moi.
Je le connais par cœur, il n'existait pas avant moi.
Tu es au bras de celui que tu aimes, que tu as toujours cru aimer, malgré toutes ses tromperies et ses faux-semblants, malgré tous les coups de machettes qu'il a asséné à ton myocarde…
Et moi dans tout ça.
Rappelles-toi de celui qui était là lorsque tu étais seule, une fois encore. Rappelles-toi juste de celui qui t'a toujours sauvé.
Tu es belle, tu sais ?
Mais ne crois pas pouvoir me faire taire. Ne crois pas me vaincre.
Je te l'ai dit : ce jeu, c'est moi qui l'ai enfanté. Et j'y ai toujours gagné.
Je cueille ton regard haineux entre deux épaules, entre deux danseurs de quadrille, mais ne crois pas me décourager. Tout à l'heure tu me prendras en aparté pour me proférer des menaces.
J'aime qu'on me résiste. Tu es très belle lorsque tu es en colère.
Ma pauvre chérie. As-tu déjà oublié qu'hier encore, tes lèvres poisseuses de venin et de gloss et de la salive de ton compagnon insignifiant et lâche soupiraient une toute autre mélodie entre mes bras ?
Je t'espionne, c'est mon petit jeu.
Il est amusant de voir comment tu alternes les masques : un pour ton cavalier, pour tes invités, l'autre pour moi. Comme si j'étais spécial.
Tu sais ce que tu représentes pour moi, alors même que je croyais ne jamais tomber amoureux de quiconque.
Ne crois pas que je rendrais les armes.
N'oublie pas que sans moi tu ne serais rien. N'oublie pas que j'ai juré que tu serais à moi, et ce quelque en soit le prix.
N'oublie pas. Je suis derrière toi. Je serais toujours derrière toi.
Mercredi 5 mars 2008 à 20:19
Dimanche 2 mars 2008 à 23:48
Je voyais toute cette eau autour de moi et soudain l'élément liquide s'est imposé à moi avec force.
C'est peut-être que je suis une femme – je ne sais pas.
J'ai fouillé frénétiquement dans ma besace dans ma besace et j'en ai extirpé une lame effilée, et je l'ai appliquée contre mon poignet, pour en apprécier l'effet.
Autour de moi, je sentais confusément les gens crier. Mais je n'ai pas réussi à faire perler le sang : trop fragile.
Les gens autour de moi sont faibles, leurs cœurs irriguent douloureusement leurs encéphales en pure perte. C'est triste, c'est sûr.
Ils ne méritent pas la pureté triomphante de tout cet H2O en eux.
Dimanche 2 mars 2008 à 20:34
Vous n'imaginez pas combien c'est difficile. Au jour le jour. D'être moi, je veux dire.
Hard, trop hard, pour la jouer anglophone.
Vous croyez peut-être que c'est simple d'être une bombe sexuelle avec un cerveau de brune ?
Vous n'imaginez pas ce que c'est, enjamber tous les soirs les hordes de jeunes hommes en détresse étendus sur mon paillasson (un peu de virilité, diantre ! Où sont les mâles ?), résilier une relation parce que le pauvre garçon ignore ce que Hemingway a écrit (à vrai dire, moi aussi, mais la différence c'est que je ne vais pas tarder à le savoir), ne pas se faire aborder parce qu'on tient un livre à la main en buvant un cappuchino dans un café huppé…
Non pas que ça m'empêche de nouer de relations. Mais ils s'usent si rapidement, ces petits…
Il y a ceux à qui je fais peur. Ça, c'est le pompon.
C'est sûr, une femme aussi ostensiblement supérieure à eux, il y a de quoi uriner dans ses braies.
Prenez mon petit ami, par exemple. Le dernier en date, je veux dire.
Vous savez qu'il complexe tellement par rapport à moi qu'il n'en dort plus la nuit ?
Il y a de quoi, remarquez. Pas facile d'atteindre mon niveau de perfection.
Et encore, je ne vous parle pas des cachets qu'il prend en douce pour se doper, dans le seul but de mieux me satisfaire.
Mais bon, qu'est-ce que j'y peux ? Ce n'est pas comme si je n'étais pas bandante.
Entendons-nous. Je préférerai qu'il lise un livre, qu'on en parle après. Mais lui et moi, ce sera finit avant qu'il ait fini la quatrième de couverture.
Ah, les hommes… C'est pas comme s'ils pouvaient s'arracher à leur médiocrité. Nous autres, femmes, les supportons en tant que tel.
Et puis ça s'accroche, ces sangsues.
Genre, ça craint de « me perdre », tout ça. Mon pauvre, si je dois te quitter, c'est que c'était inévitable.
Je veux dire, pour obtenir une fille de ma trempe, il faut se donner à 200%, et me garder nécessite de se donner deux fois plus de mal. Résultats, quand je les cueille, ils sont épuisés et fous de reconnaissances.
C'est mignon, mais le mode « jeune chiot tout fou », ça va cinq minutes…
Au moins, ils sont prévenus. Je veux dire, ils ont déjà de la chance de m'avoir, même pour une nuit.
Et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Je ne vous parle pas du regard lubrique du bibliothécaire, de la haine des bimbos, des 18 systématiques à l'oral quand l'interrogateur est un homme…
Cessez de critiquer les femmes parfaites, comme moi. C'est déjà assez dur comme ça.
Je poste le week-end parce que je suis interne ^^
Dimanche 2 mars 2008 à 18:32
It's time to dance.
Everybody's gonna to the party have a really good time.
That's enough.
I'm bored of this, I'm bored of all of this, most of all : I'm bored of you. I'm so bored to play with you. Little monster.
You're so young and so stupid.
Give me your hand, give me your dress, I'd like to burn something.
Just burn and look at the beautiful fire, just burn your lips, burn your ugly smile.
But I just have to to give you a kiss, that the only thing I can do here, and you will forget everything. It's so easy, isn't it ?
Do you like it ?
What do you think about that ? No, hush. I don't want to know what you think, maybe because you can't think.
Oh, darling. I was just kidding.
Come on.
I'm hungry and you're so pretty.
Let's go to my place. I swear you will never leave it.
Why ?
You will know. Soon.
Don't try to go away. You're mine for ever.
Stop it, I said you can't escape. Ready, sweetie ?
Mardi 26 février 2008 à 21:17
Je me suis dis que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, alors j'ai passé mes doigts dans mes cheveux, une goutte de parfum et je suis allée lui rendre visite.
Comme d'habitude, il m'a suffit de crocheter la serrure pour entrer, il était assis sur le parquet du salon, il donnait de grands coups dans les cordes de sa guitare avec une régularité inquiétante.
Il avait l'air un peu éteint, comme toujours, et le teint hâve de celui qui a oublié à quoi ressemblait le soleil.
En me préparant une grande tasse de café lyophilisé – mon petit rituel, lorsque je vais chez lui – j'ai commencé à lui parler de tous ces gens que je fréquente et qu'il ne voudrait connaître sous aucun prétexte, de l'agitation brûlante, dehors, et il hochait de la tête, comme s'il écoutait ce que je disais, sans quitter des yeux les lattes du plancher.
Je me suis effeuillée devant lui avec lassitude, debout devant une fenêtre, presque pour qu'il me remarque, mais je le connais depuis assez longtemps pour savoir qu'il me rejoindrait lorsqu'il le jugera bon.
Mes vêtements me cernaient, jetés en petits tas au petit bonheur la chance, lui ne bougeait toujours pas.
Je finis par me diriger vers la chambre, et il posa sa guitare pour me suivre, enfin.
Ce que je préfère, avec lui, c'est après.
Il semble enfin vivant, comme éveillé d'un coup de baguette magique, il me fait rire, parle avec animation, des étoiles au fond des yeux, raconte ses journées, ses coups de fil avec son manager, il arrive à rendre tous ces petits riens uniques et dignes d'intérêt, parfois il va même jusqu'à me dire je t'aime, ça me fait toujours un peu frissonner.
Souvent, je prolongeais ma visite jusqu'au repas, pour savourer ces éclats si rares chez lui.
Je ne le fréquentais que parce que il me plongeait dans un univers tellement différent du mien que j'en avais le vertige.
Il était tous ces choix que j'avais repoussés parce qu'ils me faisaient peur : artiste, existence précaire, vivant en reclus, sans ami véritable ni travail…
Ses lèvres avaient un goût d'exotisme bon marché.
En claquant sa porte, je repartais d'un pas plus léger rejoindre mon univers trop bien orchestré, avec la satisfaction d'avoir apporté un peu de réconfort à une âme perdue, qui n'en voulait sans doute pas.
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