Se laisser bercer par les chaos du train. Fuir ses problèmes, le passé, une fois encore. Regarder le paysage défiler et se perdre des yeux entre deux brins d'herbe, là bas, dans un champs.
Je suis lasse de me justifier.
Le bonheur, ça n'existe pas, ou alors juste pour les autres.
Ce que j'aime les trains depuis que tu…
Parce qu'ils me donnent le droit de n'être qu'une voyageuse. Une fille sans histoire. Une fille indigne des regards.
Toi tu ne me laissais pas être moi. Tu ne voyais que celle que tu imaginais que j'étais, que tu voulais que je sois.
Chacun de tes baisers, de tes mots, de tes sourires étaient teintés de mensonges.
Peu à peu, mon appartement se chargeait d'une odeur rance, un peu plus après chacune de tes visites, j'imagine que c'est là le parfum de la chair qui se décompose.
Tu n'es rien, F., rien qu'un amas de viande déliquescente, quelques os couverts de peau qui se meuvent tant bien que mal, hantés d'un vide abyssal.
Est-ce que ton existence avait le moindre sens ?
Plus le temps passe, moins je le crois.
Je ne pouvais plus le supporter, tu comprends ?
Je n'en pouvais plus de lire dans tes yeux ma propre chute.
J'étais belle, autrefois, sais-tu ? Tellement jeune, et gorgée d'avenir, d'ambition, j'étais vivante, vivante…
Tu m'as dévorée, F., tu m'as pris la main, puis tu as sauté à pieds joints dans le précipice.
Et tout ça, c'est de ta faute, c'est entièrement ta faute, c'est toi qui as tout réduit à néant, je le sais. Tu es l'unique responsable de ce gâchis, de cette corrida, de ce carnage.
Croyais-tu vraiment que j'aurai pu te pardonner ?
Ainsi s'achève mon mot d'adieu à un assassiné
Mardi 24 juillet 2007 à 22:50
Commentaires
Par defazee le Mardi 24 juillet 2007 à 22:56
chapeau, c'est à la fois simple et tordu. joli.
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