Je ne sais rien de Demetri. Je ne connais pas le nom de son meilleur ami, le parfum de la glace qu'il prend en dessert. Je ne sais pas à quelle table de quel café il se rend tous les samedis. S'il lui arrive de jouer au billard ou s'il préfère regarder le football à la télé.
À bien y réfléchir, Demetri et moi sommes totalement étrangers l'un à l'autre.
Et c'est aussi la personne sans laquelle mon existence serait vraiment dénuée de sens.
C'est donc stupide de partir à sa recherche, comme ça, à l'aveuglette.
Est-il seulement vraiment disparu.
Je m'inquiète pour deux messages en attente sur un répondeur glacial et impersonnel.
Et j'ai peur d'avoir, par ce geste, brisé notre code de conduite. Tacite.
Mais ce code, ce qui nous relie, la définition de ce que j'hésite à baptiser notre « relation », c'est aussi sa présence fantomatique derrière chacun de mes pas, c'est cette épaule sur laquelle je me repose lorsque le gouffre s'ouvre à mes pieds, c'est son souffle dans le combiné.
Aussi absurde que ça puisse paraître, j'ai besoin de Demetri. Même si nous n'entrons dans aucune des catégories « normales » de lien social. Même si je le vois deux ou trois fois par an.
Il fait partie de moi, vous comprenez ? Une part lointaine, vacillante, mais peut-être la plus importante.
Peu importe.
Où es-tu Demetri ? Attends-moi.
Dimanche 7 octobre 2007 à 15:48
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