Lundi 5 octobre 2009 à 18:48

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Andréas I love you but you’re breaking me down.
Tout ceci est tellement confus, c’est une farce, dis-moi que le rideau va tomber, dis-moi que je pourrais détaler, laisser à cette histoire les paillettes de la fiction.
J’avais voulu ne jamais te revoir, j’avais claqué la porte à ce que nous aurions pu être, et me voilà devant ton seuil, mais c’est toi qui l’a voulu. Ou peut-être est-ce juste l’excuse que je me donne. Il n’y a plus de pudeur à avoir, il n’y a plus de fierté. Car lorsque tu me mettras hors de ta maison, hors de ta vie ; avec douceur et fermeté, comme notre ultime étreinte, tout sera fini. Jamais plus, jamais plus. Je me sens incongrue, bambou planté devant ton seuil. Je n’ai ni excuse ni prétexte, pas même le plus ténu. Plus de voile de dignité dans lequel se draper. Je joue mon joker, je sais que je suis percée à jour depuis longtemps déjà. Toute honte bue, je me livre à toi, une dernière chance.
Dire que tu es prévenu de ma venue, que tu y as consentit, sans enthousiasme ni lassitude, comme on revoit un camarade de lycée avant de l’oublier pour de bon. Et pourtant, comment aurais-tu pu refuser, je sais que ce n’est rien... mais ça m’a fait plaisir.
Si seulement je pouvais tout te dire, si seulement je pouvais sous-titrer chacun de mes gestes, de mes regards. Si tu me laissais comprendre. Il n’y pas de sincérité entre nous, pas de liens, notre relation (cette blague !) est fumée et signes. Si seulement tout pouvait être expliqué, mais peut-être cela ne t’intéresse pas, peut-être que ça ne t’a jamais intéressé. Brume et mutisme.
Ce besoin irrépressible de te voir en costume de fiancé, de te voir si inaccessible, plus que jamais. Ce besoin de souffrir une dernière fois. Je t’aime au-delà de l’attente.
Tu es tellement fair-play, pourtant, toi seul m’ouvre la porte. Ce point final dans l’intimité de l’alcôve. J’aurai dû m’en douter. Dis-moi que tu sais tout, que tu m’as transpercée, que je n’ai point de secret pour toi dans la douleur du silence. Dis-le-moi que je sache enfin. Mais peut-être que je recherche trop les signes. Toujours cette brèche. Le point final d’une non-histoire avec un inconnu. Tu es fair-play, je ne vois pas cette femme qui te sert désormais d’ombre, celle que j’accolerai toujours ton visage désormais, tu m’épargnes l’injure d’embrasser cette femme comme une sœur, qui quelle soit, celle qui devrait se tenir en arrière plan, en parfaite future heureuse-jeune mariée. Peut-être as-tu cherché à me préserver en la cachant dans un placard, peut-être a-t-elle préféré s’effacer, peut-être qu’elle ignore tout. Peut-être n’est ce que contingence, après tout. Un secret qu’enterrent nos au revoir.
Alors te voilà. En beauté et en mystère. Insaisissable.
Jouons à comme si de rien n’était, à il ne s’est rien passé. C’est vrai que nous sommes doués, pas de traces de tension entre nous, pas de gène ; la conversation va bon train, comme si nous avions quelque chose à nous dire, comme si nous parlions de ce qui restera escamoté. Ce cancer.
Chaque minute en ta compagnie est une exaltation gangrenée. Tendre le bras, jouir de pouvoir te toucher par ce geste, si je le voulais. Prendre un biscuit. Encore un fantasme piétiné par la réalité. Des sablés au goût de cendre, chaque minute en ta compagnie est un espoir désenchanté. Et pourtant je sais bien qu’il n’y a rien à attendre de toi.
Tu me parles de ta future femme, comme pour t’excuser de ne pas l’avoir fait plus tôt. Comment aurais-tu pu, c’est moi qui ai fuit. Je n’ai qu’à partir et pourtant je ne peux pas, je savoure malgré tout ta présence. Je deviens folle, tu sais. Mais que t’importe.
Séparons-nous. Avant de partir, je ne peux m’en empêcher, je n’ai plus rien à perdre. Je t’agrippe, je me pends à ton bras, j’essaye de retenir une dernière parcelle de toi, je veux croire que tout ce que j’ai cru voir en toi n’était pas que mensonge. Mais c’est trop tard, de toute façon. Alors tu t’excuses, une dernière étreinte. Je ne saurai jamais. Je n’aurai pas eu le courage.
Un adieu avant le néant.
Par Paracelsia le Mercredi 21 octobre 2009 à 23:35
Je te sauve parce que j'aime te lire! Est-ce bien raisonnable?!
 

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