Samedi 12 juin 2010 à 21:55

http://melancholic.cowblog.fr/images/1642578310.jpg

L’intégration est une période de transition, visant à rendre le futur préparationnaire digne du rang de disciple. Il ne s’agit pas de marcher sur des braises ou du verre pilé, mais le cœur y est.
A vrai dire, il semble que cette période soit largement destinée à détendre les futures deuxièmes années dédiée à la préparation des concours.
Les ingrédients n’ont rien d’original : humiliations, farces (comme un faux devoir sur table) et épreuves vaguement sportives.
Le but est de faire connaissance dans la joie et la bonne humeur, se retrouver trempés dans la même fontaine ça crée des liens. En pratique, ça ne change pas d’une rentrée classique : les timides resteront dans leur coin, les gens sociales s’éclateront à mort. En fait, c’est même pire qu’un jour de rentrée, où à défaut d’autre chose les cours comblent l’absence de conversation.
L’intégration est un supplice de tous les instants.

Les tradis (les deuxièmes années), qui sont déjà passés par là, profitent dans leur domination : ils n’ont qu’un an ou deux de plus que ceux qu’ils torturent (gentiment, bien sûr, il faut rester politiquement correct) mais demandent à être appelés Maître, réclament massage ou cigarette, soi-disant pour faire gagner des points à la classe (même si aucun compte n’est tenu), l’excuse à tout ça étant un tournoi entre classes. Description : les prétendants s’affrontent lors de différentes épreuves telles le béret, le combat de sumo ou le baby-foot géant. Système des points, la classe en ayant le plus remporte la Bizus Cup, ce qui est indéniablement un plus. Le but étant de former un esprit de compétition… Euh non, un esprit d’équipe au sein des rangs.

Rien n’est trop bon pour les tradis, aussi ils demandent aux bizuts de les faire rebondir sur leurs avant-bras, les menaçant de leur en faire perdre définitivement l’usage et agitant les jambes sans se préoccuper des risques d’éborgnement.
 
http://melancholic.cowblog.fr/images/VirginSuicide9.jpg

Les quatre jours sont placés sous le signe de l’usure de chaussures : courir pour rapporter divers trophées d’une chasse au trésor (rapidement les participants ne chercheront plus à ramener les objets de la liste, mais les bidules les plus rocambolesques possibles, genre une Ferrari ou un corbillard), courir pour vendre les sacs d’une association caritative, courir pour aller à la gare, courir pour aller d’une activité (de préférence humide, ardue et fatigante) à l’autre, marcher sous un soleil de plomb baluchon sur l’épaule pendant une heure.

Atout majeur de la mortification : la chanson débile assortie d’une choré, sorte d’hymne au week-end d’inté. Il donnera des cauchemars à bien des bizuts encore des semaines plus tard.

Le soir du troisième jour, un ultime sermon du censeur et une canette de bière tiède, une grande « fête » est donnée pour oublier.
Trop bon, le censeur a décrété que les cours commenceraient à 10 heures le lundi suivant, ce qui donne un prétexte aux tradis pour priver les premières années de sommeil toute la nuit durant.
Heureusement la messe célébrée le lendemain sur la base nautique en l’honneur des jeunes préparationnaires sera l’occasion d’une petite sieste.

Sur le chemin du retour, un tradi en délire demande « alors vous avez aimé votre week-end d’intééééééé ? » et reçoivent en retour un chœur de oui non moins enthousiaste. De toute façon, avoir choisi une prépa catho, c’est bien la preuve qu’on n’est pas tout à fait sain d’esprit.

 
http://melancholic.cowblog.fr/images/AndrewLeePotts3.jpg

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Envoyer un farfadet à Brocéliandre









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://melancholic.cowblog.fr/trackback/3007290

 

<< I'm Darkness | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | I'm Sin >>

Créer un podcast