En hiver le préparationnaire est confronté à un dilemme cornélien : ouvrir les fenêtres afin de renouveler l’air saturé de réflexions intenses et manquer de finir congeler ou mourir d’asphyxie. Evidemment, sur trois khâgneux, il y a cinq avis différents (oui, parce qu’il y a les schizos). Heureusement, une légion se retire du débat et s’en va affronter le froid polaire pour une bouffée de nicotine. D’autres se terrent contre les radiateurs, judicieusement placés sous les fenêtres : rafraichir les circuits cérébraux, réchauffer le ventre pour faciliter la digestion (des connaissances). Ceux qui restent à leur place pour s’épargner tout mouvement inutile rapprochent les pans de leurs pulls et jettent des regards meurtriers en direction des croisées mais bizarrement l’air ne s’en trouve pas réchauffé.
Le pire reste à venir : devoir entrer dans une salle de taupins après une heure de math sans avoir le temps d’assainir l’air. Les exhalaisons de pivot de Gauss manquent de provoquer des crises d’apoplexie parmi les rangs des pauvres hiboux plus familiers des arômes de littérature.
Quelques semaines plus tard, lorsque la moitié de le classe éternue pour cause de manque de sommeil et d’atmosphère frigorifique, un Dieu de math profère la remarque létale : « c’est parce que vous n’ouvrez jamais les fenêtres, vous masserez dans vos germes. » Mais le khâgneux pratique l’austérité et l’exotisme : quitte à tomber malade, il préfère que ce soit avec le bon air frais et pollué de Paris.
Bonne chance pour les concours?