Vendredi 18 décembre 2009 à 22:15

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Il n’y a qu’une prépa catho pour avoir une telle idée : une lecture de notes.
Pour ceux qui n’ont connu que le public (les gueux), une lecture de notes, c’est une sympathique séance de torture publique et collective, suite au conseil de classe.
Le responsable de niveau ou le directeur se déplace en personne pour faire à la classe le bilan du-dit conseil, d’abord à l’échelle du groupe, puis pour chaque élève, un par un, par ordre alphabétique (ils devraient essayer deux par deux, d’ailleurs, histoire de mettre un peu de gaité dans cette curée, genre Battle Royale II). Il découvre alors la majorité des visages (heureusement que l’élève se lève courageusement pour affronter le supplice, ainsi l’homme –les femmes sont étrangement sous-représentées dans l’élite de l’administration de ce genre d’établissements – sait où porter son regard), les abattant méthodiquement à mesure qu’il tourne les pages où chaque cas est disséqué, il adopte un tu familier pour camoufler l’arsenic.

En prépa, l’aventure prend une tournure psychédélique.
Le directeur de l’établissement (aperçu trois fois pendant l’année, lors de discours de bienvenue ou au portail lorsqu’il encadre l’entrée des primaires) choisit son moment à point : l’avant-veille des vacances, après quatre jours d’épreuves à raison de 7 à 8 heures d’examens par jour : bref, il n’aurait pas pu plus mal tomber (à part pendant une épreuve, peut-être).

Flanqué du censeur des prépas (croisé deux fois au détour d’un couloir, heureusement que le directeur l’a présenté lors du discours de bienvenue, comme ça on sait qu’il faut le saluer) ; le directeur fait son entrée avec une demi-heure de retard, retenu par une autre classe (c’est vrai qu’après une épreuve d’économie de 13h30 à 17h30, on avait qu’une envie, c’était planter notre tente dans la classe, histoire de prolonger ces bons moments).
C’est le directeur qui parle, le censeur ne fera qu’une intervention pour placer un bon mot (c’est vrai que le directeur a quand même plus de légitimité).
Bon enfant, il nous livre les recettes du succès : du travail, du sommeil, de la méthode (on commence par les cheveux et ça finit forcément par se traduire dans les copies). Enfin il nous libère, ce n’était pas si terrible. Mais on s’en serait potentiellement passé. Les cravates des deux hommes étaient inversement assorties à la chemise de leurs dossiers.

Une question reste sur toutes les lèvres, l’esprit ne cesse de se heurter à cette absurdité, ce scandale de la raison  : pourquoi ?
Si au lycée la lecture de notes peut éventuellement constituer un éperon, la petite piqure salvatrice, ou au moins un compte-rendu utile pour se évaluer sa situation ; qu’en est-il en prépa ?
On sait qu’il y a des concours à la fin de l’année, c’est une perspective suffisamment envahissante pour qu’on n’ait pas besoin de pense-bête.
Pourquoi cet homme qui ne connait pas notre nom nous dit-il ce que nous sommes scolairement ?
Le mystère restera entier mais au moins l’épreuve est finie. Jusqu’au deuxième trismestre.

Par klara le Vendredi 18 décembre 2009 à 22:47
PASKEUUUUUH (orangina rouge)
Hem... Sur cette réponse très douteuse, je tenais à te dire que je te soutiens dans cette épreuve ( absurde? Il veut connaître """""l'élite""""" ??
 

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