En hiver, la chaleur se conquiert au fil de l’épée. On ruse, on augmente le thermostat, mais le cœur a toujours aussi froid, alors on appuie son dos contre les rayures de fer chauffées à blanc, jusqu’à s’embraser. Dans la chambre il règne une odeur qui n’appartient qu’à l’hiver, cette senteur qui sature l’atmosphère, ténu, ce sont les effluves de l’air brûlé par le métal, combustion éthérée. Cette essence nous parvient et on se sent ragaillardi, ces exhalaisons familières au parfum de jours enfuis.
On s’y blottit car il faut bien survivre, mais cette ardeur a le goût de l’acier, on ne s’y sent pas à sa place.
On sirote une tasse fumante, on feuillette distraitement un ouvrage près du réchaud, en attendant l’été.