L’horrible vérité m’a rattrapée. Je ne me rappelle pas avoir été enfant mais au moins, je cultivais une forme d’innocence sous forme d’idées fausses. Mais elles finissent toujours par nous être arraché, avec le sadisme d’un enfant qui arrache les ailes de papillons.
Un nouveau pas a été franchit : je ne crois plus en l’absolu, une loi pour résumer l’univers, un rejet en bloc du monde social (même s’il me révolte).
À vrai dire, je ne crois pas qu’on puisse atteindre une parole vraie.
Tout n’est que limites, rectification, les faits sont plus complexes qu’ils n’en ont l’air à première vue, ni-blanc-ni-noir, relativisme, correction, question de référentiel. On peut dire tout et son contraire, ce n’est qu’un point de vue.
Je deviens perméable, déformable, prête à accepter les discours apaisants.
L’information à laquelle on a accès est trop superficielle/imprécise/biaisée pour qu’on puisse produire un discours vrai et même Descartes est insuffisant car la faille de tout raisonnement, ce sont les hypothèses de départ.
Je me noie dans le flou.