J'ai oublié mes clefs, j'ai oublié mon nom.
J'ai oublié où je suis, j'ai oublié d'être en vie.
J'ai oublié jusqu'à lui dire…
Je suis comme les autres : je me suis perdue au détour d'une rue, je me cherche encore.
Les hommes se ressemblent tous.
Nuit noire d'encre, le vampire m'attend.
Comme il est bon de se sentir attendu, car personne ne m'attendra jamais plus, n'est-ce pas ?
Je pourrais mourir pour lui, c'est ce que je fais chaque nuit en sa compagnie, mais je ne serais jamais d'avantage que de la nourriture, n'est-ce pas ?
Le vampire et sa proie.
C'est mauvais, ça s'est trop vu, je voudrais cesser de me complaire dans le vertige du vin, dans l'ivresse des sens, lorsqu'il ne me reste au creux de mes veines juste de quoi faire battre mon cœur, lorsque le vampire me retient avant que je ne m'évanouisse, lorsqu'il me laisse partager sa couche, ma tête contre son sein, dans le grand lit de marbre.
J'ai tout oublié pour lui mais je ne peux oublier qu'un jour il me tuera et qu'en ce jour je devrais m'abandonner, abandonner mon étincelle comme j'ai déjà abandonné tout le reste.
Une jeune fille meurt. Un vampire s'assoupit. C'est dans l'ordre des choses.
Vendredi 30 mai 2008 à 21:27
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