Dimanche 20 septembre 2009 à 0:37

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Il m’a toujours paru de la première importance de se réaliser en tant qu’être humain, quoi que cela puisse signifier. Vous en avez peut-être rencontré, des êtres qui irradient. Je ne saurai les définir, mais on se sent grandir, mystérieusement touché à leur contact. Voilà comment je les vois : en paix avec eux-mêmes,  ayant radiés leurs démons ; profondément libres et affranchis des conventions, et des regards. Débordants d’amour. Cultivés, car je n’imagine pas qu’on puisse se réaliser en tant qu’être humain sans se frotter à l’art, au monde, aux sciences – le meilleur. Mais c’est sans doute faire preuve d’ethnocentrisme de ma part. Comment arrivent-ils à s’élever ainsi au dessus du genre humain ? Peut-être par une psychanalyse (…), par un travail sur eux-mêmes en tous cas, peut-être les bonnes vieilles recettes : faire des efforts, faire preuve de maturité, prendre du recul, méditer, réaliser ses rêves, donner le meilleur de soi-même.
Dans mon esprit, se réaliser en tant qu’être humain est intimement lié au fait d’être une personne intéressante, quelqu’un de passionnant à écouter, qui respire l’intelligence et la sagesse, qui a toujours une anecdote, quelque chose de captivant et de fin et de pertinent à dire. Quelqu’un nous fait à la fois nous sentir sage par ce qu’il nous enseigne et tellement petit.
C’est le genre de personne que je rêve de fréquenter. Et de devenir.
Cela peut sans doute paraître paradoxal, pour quelqu’un qui ne veut  plus sortir de chez lui et qui refuse tout contact avec le monde extérieur. Car je doute que je puisse devenir ce genre de personnes sans émulation. Mais sans doute ai-je été trop dégoutée par les hommes, ceux qui s’avachissent dans leur médiocrité, qui se laisse gaiement aller aux facilités de la société de consommation et que sais-je encore, et du plaisir comme seule loi. Je suis lasse de ne point rencontrer ces êtres supérieurs (comme si je le méritais, comme si j’étais à la hauteur).
Mais au moins ici j’ai le temps de lire, de me renseigner, de penser (que faire d’autre ?), de tenter de ne pas céder à la facilité des distractions de l’infini de la Toile, qui vous capte et vous dévore. Profiter de la facilité d’Internet à relier les personnes. Espérer rencontrer des gens proches de mon idéal.
Enfin je ne suis plus seule. Je ne peux quitter le studio, je n’ai besoin de rien.
Bien sûr, rien ne remplace l’émulation du discours oral. Mais ces entretiens virtuels, c’est mieux que rien. J’essaye dans la retraite de me forger en tant qu’humaine. Lorsque je serai assez forte, je sortirai de mon cocon et irai affronter mes propres expériences.
Au fond, je ne crois pas qu’on naisse homme. On peut très bien naître homo sapiens et rester à un stade indéterminé entre l’orang outang ou  le bipède. On devient homme à la force du poignet. Comme tout le reste.
Par Guillaume le Lundi 21 septembre 2009 à 23:19
Je savais que tu étais capable de cela, la filière scientifique ne donne jamais de vrais littéraires frustrés, au contraire, elle nourrit les littéraires affirmés, ceux qui ont des choses à dire, et parviennent tant bien que mal à les dire !...
Continue, car c'est un plaisir que de te lire.
Merci.
Par MavangElle le Samedi 26 septembre 2009 à 23:10
Ah. L'accomplissement.
Je suis bien trop prétentieuse pour cet article. C'est parfois dur, l'egotisme.
 

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