Andréas.
Cette fois, c’est fini pour de bon. Tu déménages, tu désertes mon univers, c’est ta mère qui me l’a dit, elle appelle parfois, pour prendre de mes nouvelles… quelles nouvelles ? Je ne suis pas à ma place ici, il fait trop beau, printemps et renouveau… Je sens la morsure du vent de décembre sur ma peau.
J’aimais croire que tu étais virtuellement présent, j’aimais imaginer que nous pourrions nous croiser au détour d’une rue, passer sous tes fenêtres parfois et y deviner ta silhouette, m’assoir sur le banc d’un parc où nous aurions dû aller et guetter tes contours dévalant les allées, pour me rejoindre. Enfin.
Nous avons consciencieusement gâché notre présent ensemble mais je me plaisais à rêver qu’il n’était peut-être pas trop tard.
Parcourir ces rues vides de toi…
Sans doute tu penses que ton départ est la meilleure chose qui puisse m’arriver. Pour TOURNER LA PAGE.
Ton absence a le goût d’une occasion manquée, on oublie pas si facilement quelqu’un qui s’est logé sous la peau. Cet engrenage nous a entrainés loin l’un de l’autre. Se manquer. Pour toujours. Car tu ne reviendras pas. Comment pourrais-tu ?
il n’y a rien entre nous, même pas de mot, rien que ce fil qui vibre en me disant « il est fait pour toi » et tu pars, le fil est coupé, mes jambes cèdent.
Tu ne reviendras pas, la flèche du temps ne revient pas sur ses pas.
Je continuerais à t’appeler dans la densité du silence, je chuchoterais ton nom au vent de décembre.
J’enverrais des bouteilles pleines de mes regrets, dis-moi que tu les ouvriras, que tu laisseras s’exhaler leur parfum amer et capiteux, dis-moi que je suis le souffle que tu entendras dans le vent de décembre, que nous aurions pu être faits l’un pour l’autre. Dis-moi que tu penseras toujours moi. Ce serait comme si on était un peu ensemble.
Très belle morsure de la nostalgie ici... mais Décembre se fait loin désormais...