C’était une de ces soirées de débauche, nos sens se déréglaient comme des rouages qui s’emballent et les battements de l’horloge s’articulaient sur ceux de nos cœurs. Diane posa sa main sur mon bras et c’était suffisamment incongru pour que ce geste capte mon attention. Je sentais la chaleur qui refluaient de cette main, tout mon être se tendait vers cette femme, j’aurai voulu n’être que quelques onces d’épiderme.
- Nous allons partir, me dit-elle. Et les miroirs volèrent en éclats.
Cette pièce, notre alcôve, cette enclave au bord du monde, couleur incandescence et luxe, de grands miroirs bordés de dorures en guise de peinture, teintes bacchanale bon marché ; un plafond d’un blanc qui veut se faire oublier orné d’un lustre opulent, chargé de perles de cristal ou de verre, ce luminaire paraissait toujours sur le point de choir. Et des canapés à la mode romaine, montants ambrés tendus de tentures vertes, dont l’intensité exhalait l’ivresse.
Elle me disait donc qu’elles allaient partir t moi je ne la croyais pas car rien n’existait en dehors de notre île.
Elle me regardait de ses grands yeux limpides, dénués de toute culpabilité, de tout soupçon.
Je lui ai répondu « non », tout simplement. Je ne savais pas ce que je disais, le sang battait mes tempes.
Elle prit la nouvelle avec calme et remplit une tasse de thé froid, très lady. La tasse était dans une porcelaine très fine, on craignait de les rompre d’une morsure en y trempant les lèvres. Elle dégageait une blancheur diffuse que j’enviais et Diane semblait se nourrir de cette opalescence, elle rayonnait d’une aurore feutrée.
Elle a reposé sa tasse et je sentis qu’elle se préparait à se battre, elle déployait son armure.
- Nous allons à Tokyo. À Tokyo, nous pourrons être libres. Me dit-elle sur le ton de le confidence, mais c’était d’une hypocrisie muette, elles étaient libres, c’était dans leurs chairs, elles ne savaient même pas ce que cela voulait dire. Et ses yeux dardaient « et nous y allons seules, nous y allons sans toi. ».
J’agrippais brusquement son bras et elle sursauta (elles n’avaient pas l’habitude d’être touchées, à part l’une par l’autre, mais cela ne comptait pas car elles étaient comme les deux faces d’une même pièce). Je voulais infiltrer ma propre chaleur par ses pores.
- c’est Marco qui nous emmène, on y va en voiture. Et derrière ces mots elle chuchotait « il n’y a pas de place pour toi, il n’y en aura jamais. » comme si elles pouvaient y aller par les routes, on ne traverse pas les océans en voiture, Marco n’existait sans doute pas, je n’en avais jamais entendu parler.
Elle me regardait de ses grands yeux limpides, dénués de toute culpabilité, de tout soupçon.
Je lui ai répondu « non », tout simplement. Je ne savais pas ce que je disais, le sang battait mes tempes.
Elle prit la nouvelle avec calme et remplit une tasse de thé froid, très lady. La tasse était dans une porcelaine très fine, on craignait de les rompre d’une morsure en y trempant les lèvres. Elle dégageait une blancheur diffuse que j’enviais et Diane semblait se nourrir de cette opalescence, elle rayonnait d’une aurore feutrée.
Elle a reposé sa tasse et je sentis qu’elle se préparait à se battre, elle déployait son armure.
- Nous allons à Tokyo. À Tokyo, nous pourrons être libres. Me dit-elle sur le ton de le confidence, mais c’était d’une hypocrisie muette, elles étaient libres, c’était dans leurs chairs, elles ne savaient même pas ce que cela voulait dire. Et ses yeux dardaient « et nous y allons seules, nous y allons sans toi. ».
J’agrippais brusquement son bras et elle sursauta (elles n’avaient pas l’habitude d’être touchées, à part l’une par l’autre, mais cela ne comptait pas car elles étaient comme les deux faces d’une même pièce). Je voulais infiltrer ma propre chaleur par ses pores.
- c’est Marco qui nous emmène, on y va en voiture. Et derrière ces mots elle chuchotait « il n’y a pas de place pour toi, il n’y en aura jamais. » comme si elles pouvaient y aller par les routes, on ne traverse pas les océans en voiture, Marco n’existait sans doute pas, je n’en avais jamais entendu parler.
J’allai protester mais je compris. Leurs corps étaient des arcs, leurs muscles longs et fins ne se dessinaient pas sous leurs peaux translucides mais ils pouvaient lutter comme des titans. Elles étaient des arcs et la colère les feraient vibrer comme des tambours.
Je n’avais pas besoin de les suivre pour être avec elles, c’est un périple que je pouvais faire seule.
Je n’avais pas besoin de les suivre pour être avec elles, c’est un périple que je pouvais faire seule.