Les aiguilles tournent à l'envers lorsqu'on ne les regarde pas.
Les heures défilent, lentes et obscènes, je les observe, au loin, à demi asphyxiée.
Les yeux se ferment tous seuls, déjà épuisés. Ils transpirent le vague à l'âme et le miroir me susurre que je suis stupide.
L'étau se resserre. Nulle échappatoire, nulle échappatoire.
Comme c'est long, une année…
Pourquoi je me sens si mal ?
Quelle frayeur stupide.
Ce n'est jamais qu'un peu de temps à dilapider, 365 jours sans coucher de soleil. Et après l'enfer.
Ça va mal, ça va vraiment mal, de l'air, de l'air, je…
Une boule dans le creux des reins. S'effondrer à la sonnerie. Je perds mon temps… Emprisonnée.
Mais cela sera-t-il mieux, ailleurs ?
Pourtant tout va bien pour moi, tandis que le monde s'effondre, tout va bien, j'aimerai me taper la tête contre les murs mais ce n'est pas un comportement socialement « correct », je n'ai pas le temps de toute façon, et dehors il n'y a rien, nulle fuite possible, Fée s'envole au loin, laissez-moi partir, laissez-moi partir.
Je ne suis pas ici. Je ne peux pas être ici, je suis partout sauf ici, sinon c'est trop dur, et ma peau goutte de la lassitude de celle qui s'est accoutumée à compter non plus en heures et en minutes (comme tant d'autres), mais en jours, en semaines, et peut-être en années.
Je suis lasse d'étouffer dès les premières lueurs de l'aube.
Un seul être vous manque, tout est dépeuplé, de quel droit je lui aspire son oxygène, je déteste être dépendante ainsi, je suis une pierre, je dois me laisser porter, me laisser couler, le courant m'emporte vers … où ?, tout ira bien. Je me noie.
T'en fais pas un an ça passe vite. Pis y'aura surement des gens sympas que tu connais pas encore mais qui seront des trésors de rareté...
Huuuum je soupçonne les Nargols d'avoir fait ça...