Des hommes contre des hommes, des soldats contre des soldats, des fantômes contre des fantômes. Et on verra bien qui sera le plus fort. Nos soldats de plomb virevoltent sur l’échiquier. Je mène la danse, gorgé de lait noir, je suis l’ébène, les légions du chaos, ton pire cauchemar. Pare ton cœur du courage de l’acier, invoque Sekhmet, je suis le fer qui ronge les armures.
Je te vois, au cœur du camp de bataille, épée brandie et cheval blanc, tu crois peut-être incarner le bien, tu crois peut-être que la loyauté l’emporte sur la peur. La vérité, c’est que je mène la danse car je cours dans tes veines, c’est le lait noir qui te maintient en vie. Fantôme contre fantôme, le temps s’est arrêté, je réconcilierai les deux destinées, un raz-de-marée d’encre éteindra le monde comme on souffle une bougie. Je mène la danse car mes armées ont été baptisées dans le sang. Soldats contre soldats, ça finit toujours comme ça car le lait noir irrigue chacun de nos pions, je t’entraine sur mon terrain car c’est le seul qui vaille. Alors que tes soldats pleurent le dixième homme à terre, je sais que je tiens la victoire dans le creux de ma paume. Hommes contre hommes, tu peux bien garder les autres, ils ont déjà bu mes larmes. A présent je le sais : j’ai déjà gagné.