Vendredi 17 août 2007 à 16:47

Fée et moi, on va le faire. On va vraiment le faire.
C'est sûr. Maintenant.

On a rencontré des gens, Machi. (Quand je dis on, c'est Fée et moi. C'est toujours Fée et moi. Même lorsque je dis je, il y a Fée qui se cache quelque part dans le point.)
Ils sont jeunes, tu sais. Encore plus que nous. Et pourtant...
Ils sont libres. Un peu fragiles, un peu instable.
Différents, ça c'est sûr.
Je les aime beaucoup.
Magnifiques ? Un peu surnaturels.
Et parfois tellement terre-à-terre.
Et ils fument tellement que parfois un nuage de fumée les précède.
Leurs vêtements ne sont pas normaux non plus.
J'aime bien.

Ils semblent à ce point irréels que je me demande parfois si je ne les ai pas croisé en rêve.

Surréalité.
Long voyage dans ce tube glacé pour les approcher.
Perdition.
Loin de tout. Loin de toi.
Fée ?
Il n'y a rien... rien d'autre que ce vent glacé, ce livre que je tiens entre mes doigts engourdis et ce manège qui tourne tourne tourne...
Attente.

Après, bien sûr qu'il y a la mer des anonymes qui passent, rient trop fort et disparaissent au détour de l'allée.
Crois-tu qu'ils aient la moindre importance ?
Silhouettes éthérées émergent de la brume des innombrables.
Saltimbanques.
L'air se réchauffe.
Alors je ferme mon livre et pars à leur rencontre.
Félicité.

Tu les verrais, Machi... Toi aussi, tu voudrais les connaître.
S'ils sont beaux ? Bien sûr. Comment pourraient-ils ne pas l'être ?

Ils sont trois. Juste trois.
Trois visages souriants, trois cascades de cheveux bruns et bouclés.
Trois cigarettes.
Un seul briquet.
Il faut bien partager un peu d'intimité.

J'aime Machi.
J'aime battre le pavé de la capitale à leur suite, à leur poursuite, entrer dans des boutiques superbes et minuscules dont les étagères croulent sous le rêve, des robes somptueuses qu'on ose à peine effleurer, princesse, et toutes ces choses belles, et inutiles... Si belles.
Magie.
Éclat de rire.
Inscrire une fraction d'éternité dans une boîte.
S'asseoir à même le sol et rire encore.

Parler à demi-mots (les mots ont-ils encore un sens ?) et rire toujours.
Parcourir les sous-terrains.
Écouter de la musique cabalistique et affirmer qu'on aime.
Bien sûr qu'on aime.

Leurs sourires ont un goût de sel et d'exotisme.
Leurs gestes sont saturés d'une grâce maladroite, et parfois, je me dis qu'on pourrait se nourrir de leur essence.

Tu sais... Je ne sais pas si c'est parce qu'elle était avec moi la première fois... mais au fond de leurs yeux, je crois voir voler une Fée.

Fée.

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