Vendredi 17 août 2007 à 16:47

Fée est partie.
Pas pour longtemps, bien sûr, elle va revenir, elle va revenir, elle revient toujours, je n'ai pas peur, je n'ai pas peur, elle me manque, elle me manque quand même, elle a dit ne t'inquiète pas, elle a dit je reviens, je ne m'inquiète pas, ce n'est pas de sa faute, elle me l'a dit, alors c'est vrai.
Mais elle me laisse quand même un creux au coeur.

J'ai rencontré quelqu'un, Machi. Encore.
Et parfois je me dis que si le destin m'offre autant de chance c'est que ma place est ici et pas sur notre petit archipel. Désolée. Mais un bout de mon coeur reste là-bas.
Et ce petit bout, c'est toi.

Je n'ai pas envie de t'en parler, Machi, juste pour conjurer le sort.
Je suis lasse de vomir des états d'âmes à du papier.
Mais je crois que cette rencontre panse de vieilles blessures.

Machi, j'ai l'impression que chaque fois que je t'écris, c'est pour te parler de quelqu'un de nouveau, pour étaler ma vie comme si elle avait le moindre intérêt, la moindre valeur.
Absolument.
Il y a eu la cause de mon départ, Fée, la fille du banc, un compagnon de passage et les saltimbanques.
Et maintenant, lui.
Cet extraterrestre du grand Nord.
J'en raffole.
Alors j'étreins son écharpe dans mon sommeil et je suis ridicule.
Tant pis.

Que dire, Machi ?
Les jours me rapprochent de notre emménagement, avec Fée, au septième étage d'un immeuble à la fois ancien et en bon état, perdue au milieu des ruelles étroites d'un vieux quartier de la capitale, noble, majestueux, le métro est un peu loin, il faut marcher, et c'est bon de sentir l'air frais sur son visage en passant devant la boulangerie qui exalte des odeurs de croissant.
Délice.
Et pourtant notre rêve semble s'éloigner.
Je regarde l'avenir, et j'ai peur, Machi, vraiment peur.
L'avantage, c'est la certitude de ne pas être originale.
Alors je me dépêche de détourner les yeux et d'envoyer un sourire électronique à ma Fée.

Je me rends compte que je n'ai rien à te dire, Machi.
Assez naïvement, j'aimerais te dire que tout va bien, et je crois que je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis longtemps.
Rien que ça, ça vaut la peine, non ?

Et toi, Machi ? Parle-moi de toi. Dis-moi que ça ne va pas. Dis-moi pourquoi.
Je suis là.

J'espère qu'il neigera demain.

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