Vendredi 17 août 2007 à 16:48

Hey, Machi !

Comment vas-tu ?
J'ai essayé de t'appeler, l'autre soir, ça m'a coûté une fortune et je n'ai même pas pu entendre le son de ta voix.
À charge de revanche.

Ça se passe mieux avec ton... Soma, ou je ne sais plus très bien comment il s'appelle ?
Kakeru m'en a touché un mot dans sa lettre, parce qu'il m'a écrit, Kakeru sait écrire, incroyable non, il dit qu'il me rendra visite bientôt, qu'il me rendra visite ici, je n'y crois pas.

Tu imagines cette anormalité génétique faire tout ce voyage rien que pour me voir, pour me voir, moi ?
Tu l'imagines tenir ses promesses ?

Moi non plus.

En parlant d'extraterrestre, l'exemplaire venu du grand froid a rejoint sa galaxie en soucoupe volante. Sans moi.
Bien sûr.
J'étais folle de croire qu'il était autre chose qu'une étoile filante.
Mais bon...
Ce n'est pas comme si c'était la première fois.
Ce n'est pas comme si c'était grave.
Alors moi, ça va. Autant que possible.

J'ai envie d'arrêter le travail à la boutique, Fée me dit de continuer, je ne connais pas assez de gens qui me ressemblent.
Je me dis que c'est triste, que je n'ai le temps de rien, et surtout pas d'écrire, de t'écrire, mais si j'arrêtais, j'aurais du temps en trop, non ?
Alors... c'est peut-être mieux comme ça.

Je ne t'ai pas parlé de notre emménagement, avec Fée ?
Si je ne l'ai pas fait, c'est parce que je crois que pour moi, ce n'était un événement neuf, un changement, une fracture avec l'ordre établi... Le début de quelque chose.
C'était... comme un retour à la maison. À l'écoulement normal des choses.
En poussant la porte de l'appartement 707, traînant derrière moi mon énorme valise et Fée accrochée à mes basques, j'ai eu envie de lancer « Je suis rentrée ! » au logis vide, et je sais que pour Fée c'est pareil.

Je te l'ai sûrement déjà dit : je ne suis pas particulièrement heureuse d'être avec Fée (« être avec elle » plutôt que « la voir »).
C'est juste que lorsque nous ne sommes pas ensemble... il manque quelque chose.

J'ai tellement peur qu'un jour on nous sépare, qu'elle prenne la clef des champs et pourtant je l'aime trop fort pour que ce soit possible.
Est-ce une illusion de croire que ceux qu'on aime resteront nôtres ?

À bientôt, Machi.
À bientôt...

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