Avant tout je tiens à dire que je n’étais pas volontaire pour cette mission. Je veux dire, des têtes brulées qui veulent partir à l’aventure et expérimenter le libertinage avant de se ranger avec une fille du village, il y en a partout. Moi, je ne voulais pas y aller. Mon instinct de conservation me dit : tiens-toi à l’écart des chimères. Mais il y a toujours un vieux toqué à la barbe blanchie qui parvient à convaincre tout le monde qu’il faut rendre visite aux créatures magiques.
Assez sournoisement, le sort m’a désigné comme émissaire.
Vous me direz, dans le genre monstre, il y a pire que les dryades. Elles au moins, elles parlent. Il y en a même que ça botte, ces histoires de femelles non humaines. Et puis c’est vrai qu’elles recèlent d’un certain charme, les conteurs en faisaient toujours des descriptions dithyrambiques dans leurs fables (ils ont souvent cette tentation assez ridicule à l’hyperbole).
Mais ce n’est pas pour ça que je tenais à faire leur connaissance.
Aller à la sylve des Dryades n’était pas particulièrement difficile ni dangereux, aussi on m’y envoya seul. Il n’était venu à l’idée de personne que les dryades en elles-mêmes pouvaient représenter un danger. On ne se méfie pas assez des femelles.
Bien sûr, personne n’avait prêté attention au fait que les rares fois où on envoyait un intermédiaire auprès des dryades, c’était en plein hiver.
On faisait ça un peu après la St Sylvestre, lorsque la forêt est encore endormie. Les dryades accueillaient le négociateur avec indifférence et le congédiaient rapidement. Cela nous permettait d’en tirer des traités avantageux (libre circulation à travers les futaies, droit d’exclusivité sur le bois mort de la forêt, des choses de cet ordre) tant que nous respections la nature.
Les dryades étaient rarement ravies lorsqu’elles consultaient les clauses avec plus d’attention mais elles ne revenaient jamais sur leur parole. Question d’honneur.
Bien sûr, personne n’avait prêté attention au fait que les rares fois où on envoyait un intermédiaire auprès des dryades, c’était en plein hiver.
On faisait ça un peu après la St Sylvestre, lorsque la forêt est encore endormie. Les dryades accueillaient le négociateur avec indifférence et le congédiaient rapidement. Cela nous permettait d’en tirer des traités avantageux (libre circulation à travers les futaies, droit d’exclusivité sur le bois mort de la forêt, des choses de cet ordre) tant que nous respections la nature.
Les dryades étaient rarement ravies lorsqu’elles consultaient les clauses avec plus d’attention mais elles ne revenaient jamais sur leur parole. Question d’honneur.
Mais cette année-là, on avait tardé à dépêcher quelqu’un auprès d’elles, et le printemps était en avance.
Les dryades étaient donc en pleine possession de leurs moyens lorsque je suis entré sur leur territoire. Et elles étaient loin d’être ravies de me voir. Cette saison rend les dryades plus sauvages.
Les dryades étaient donc en pleine possession de leurs moyens lorsque je suis entré sur leur territoire. Et elles étaient loin d’être ravies de me voir. Cette saison rend les dryades plus sauvages.
Impossible d’entrer dans la sylve à leur insu. Je franchis donc la lisière des bois et m’assis en attendant d’être conduit à leur reine. Mais je ne m’attendais pas à me trouver nez-à-nez avec un arc.
Une dryade contrariée cherchait de toute évidence une cible pour passer ses nerfs et son espèce déteste qu’on soit cruel avec les créatures des bois. Heureusement qu’un humain passait par là. J’aurai au moins rendu service à un renard ou un écureuil. Bref, à la fin, je ressemblais plus ou moins à une pelote d’épingles.
Bien sûr, j’ai été recueilli par une de ses sœurs. Le printemps est aussi la période des amours, et il n’y a pas tant de mâles que ça qui traversent le bosquet.
Cependant, j’étais suffisamment abimé pour ne plus pouvoir quitter les arbres, à la merci des sautes d’humeur des dryades et de mes filles.
Je n’ai même pas réussi à leur faire signer le traité.
Une dryade contrariée cherchait de toute évidence une cible pour passer ses nerfs et son espèce déteste qu’on soit cruel avec les créatures des bois. Heureusement qu’un humain passait par là. J’aurai au moins rendu service à un renard ou un écureuil. Bref, à la fin, je ressemblais plus ou moins à une pelote d’épingles.
Bien sûr, j’ai été recueilli par une de ses sœurs. Le printemps est aussi la période des amours, et il n’y a pas tant de mâles que ça qui traversent le bosquet.
Cependant, j’étais suffisamment abimé pour ne plus pouvoir quitter les arbres, à la merci des sautes d’humeur des dryades et de mes filles.
Je n’ai même pas réussi à leur faire signer le traité.