Vendredi 13 août 2010 à 18:42

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Certains professeurs attendent des fourmis de librairie qu'elles pratiquent la télépathie. Ils s'expriment avec une clarté qui ferait pâlir d'envie un politicien. Par exemple, lorsqu'on leur demande s'ils veulent une facture ou si le ticket de caisse suffiront, certains répondent l'air inspiré "une facture pourquoi pas, de toute façon il y a le ticket de caisse n'est-ce pas ?". Décontenancé, vous lui tendez un ticket de caisse. On vous demande alors d'un ton revêche "vous n'avez pas fait de facture ?"
Certains attendent même des fourmis qu'elles soient médium. Je vous fais le topo. Une dame envoie un coursier récupérer "un exemplaire histoire-géo 1ère". Grand dilemme, on propose soit un exemplaire histoire-géo 1ère STG soit un exemplaire histoire et un exemplaire géo 1ère générale. Le coursier (qui n'est pas extra-lucide) ne sait pas. Il appelle sa commanditaire (Dieu bénisse l'inventeur du téléphone portable, qui facilite la communication) et lui passe la petite fourmi. À la question "vous voulez un exemplaire histoire-géo STG ou un exemplaire histoire et un exemplaire géo 1ère générale ?" elle répond "oui". La petite fourmi charge avec conviction donc le coursier de deux exemplaires. Quelques temps plus tard, le coursier revient et gratifie la pauvre petite fourmi d'un "non c'est pas ça". Allons bon. La commanditaire ne voulait que géo (on se demande alors pourquoi elle a marqué HISTOIRE-géo sur sa liste de courses). Le coursier, dégourdi comme pas deux, prend alors la peine de retéléphoner à sa commanditaire pour lui demander la référence de l'ouvrage qu'elle souhaite acquérir (en voilà une idée qu'elle est bonne) et répudie le manuel de géo pour délit de non-conformité. La petite fourmi fait un aller-retour jusqu'à l'étalage pour ramener... le même ouvrage car de toute façon il n'y en a pas d'autre. La référence, contrairement à ce qu'avait prétendu le coursier, était bonne (heureusement qu'il a appelé sa patronne). Puis elle fait un deuxième sprint entre la caisse et l'étagère pour en ramener un qui n'est pas "abimé" (et qui l'a abimé à votre avis ?).
Plus tard, le coursier sera de nouveau aperçu au sein du magasin. Autant vous dire que la petite fourmi est allée se cacher.
Autre exemple : la prof aimable qui dit "la prochaine fois, ça aurait été bien de le dire avant". Désolée de ne pas avoir deviné vos besoins et votre situation par télépathie.

Parlons-en, des factures. Objet mythique pour le professeur, espoir vain de se faire rembourser ses lourds tribus par l'établissement ou de ses déduire de leurs impôts. L'important, c'est d'y croire.
Du coup, il arrive que les fourmis posent d'emblée la fatidique question : "vous voulez une facture ou le ticket de caisse suffira ?".
Je ne vous raconte pas la stupéfaction dans les yeux de la plupart d'entre eux ("pourquoi faire ?") mais la plupart d'entre eux se laissent séduire et disent les mots magiques "oh, je veux bien une petite facture", comme si on leur proposait un bonbon. La facture devient un dû, comme les spécimens. Elle ne servira à rien, mais c'est tellement plus classe qu'un bête ticket de caisse.

Certains profs sont aigris. Après la dame au petit chien (professeur qui entre dans le magasin avec son corniaud dans les bras, en lui parlant comme les vieilles dames au bord de la sénilité "c'est toi qui va composer le code de la carte bleue ? C’est toi qui va faire le code ? Oh bah non, c’est pas toi, hein..."), les rombières, qui sont allées se plaindre en haut lieu du fait qu'une vendeuse était en mini-jupe (crise de lèse-majesté). La pauvre fourmi est encore sous le choc.
Certains font peur. On aime la prof de primaire qui dit "si j'aurai su".

Il faut le savoir, le client est impudent. Il y a ceux qui fouillent dans les papiers posés sur les postes de travail des vendeurs (le client est roi après tout). Certains se penchent même franchement au-dessus du comptoir pour s'emparer d'un stylo-plume (objet personnel, comme chacun devrait le savoir) pourtant hors de portée visuelle, assortissant son geste d'un "je peux ?" cosmétique puisqu'il n'attend pas la réponse. Non mais un stylo-plume, quand même !

Les fourmis peuvent également être tenues personnellement responsables de la fermeture des autres espaces pédagogiques.
70% des professeurs qui franchissent la porte se plaignent que Nathan a fermé ses portes, c'est inadmissible, comment on va faire (acheter un ordinateur avec accès Internet ?). Hatier se sent particulièrement concerné par ce drame.

Il y a des clients qui sont aussi carrément dans le déni.
"- Vous avez le ****** en *** ?
- Non, on ne l'a pas.
- Pas du tout ?"
Si, je dois pouvoir vous trouver du papier et de l'encre pour l'imprimer, ce serait déjà ça.

Par Ebeth le Samedi 14 août 2010 à 9:21
Ohlala, je ne suis pas sur de ta situation n'ayant pas lu le reste, mais tu travaillerais alors dans une librairie ?

Je ne m'attendais pas à voir autant de stupidité ! Moi qui lorsque je rentre dans une, me précipie devant les livres, évites tout le monde et me sens plus que gênée, je paye et aurevoir. J'ai bien trop peur de demander de l'aide !
Par Ebeth le Samedi 14 août 2010 à 9:22
Bon, je suis bête, tout est dans le titre.
Par alyane le Jeudi 19 août 2010 à 12:02
J'aime bien les images que tu poses sur les clients!
Une expérience qui te plait ou non?
 

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