C’est un motif vieux comme le monde, si vous êtes pressés ne lisez pas : vous l’avez déjà lu des milliers de fois. Une inconnue, un bus, elle est belle, évidemment, elle pourra toujours être belle aux yeux de quelqu’un. Pourquoi espère-t-on tant de ces rendez-vous manqués, de ces éclats de hasards et de rêveries avortés qui se fichent dans nos cœurs.
Elle est submergée par un livre, elle relève la tête –un bruit. Elle croise un regard posé sur elle.Fixé sur elle.
De ce regard tout peut commencer. Elle ne sera plus naturelle, abandonnée, elle regarde son livre mais c’est un leurre, elle rêve, elle est en représentation, le rideau s’est levé et elle sent le projecteur braqué sur elle : on la regarde. Peut-être. Elle imagine qu’on rêve à elle, peut-être un coup de foudre. Tout peut se passer car rien ne s’est passé. Tout peut se passer car au départ de tout il y a du rêve.
Il fait un mouvement vers elle : son cœur s’emballe.
Osera-t-il braver les convenances ? Osera-t-il aller au bout du rêve ?
Fausse alerte mais la machine tourne à plein régime. Elle voudrait le surprendre à la regarder mais elle a peur de se trahir. Tous ces calculs… Ces espoirs stériles… Comme si quelque chose d’anormal, de fou, une preuve d’amour enfin, pouvait avoir lieu dans ce bus ordinaire, cet espace-temps on ne peut plus ordinaire. Toutes les situations que nous vivons, il n’y a jamais que le rêve qui vaille la peine.
Lorsqu’elle descendra, elle ne laissera derrière elle que le regret d’une occasion manquée.
Bien sûr, elle ne fera pas un mouvement vers lui, tout au plus quelques encouragements voilés : ce n’est tout de même pas elle qui a été séduite. Ce n’est pas elle qui regarde.
Elle se laisse admirer. Peu importe qu’il soit beau ou laid, peu importe ce qu’il est. Il est un possible.
Elle imagine qu’il pense à elle, elle imagine son abordage, leur première conversation à demi-mots, sa gène à lui, qui regardait ; son écrasante supériorité à elle, tout ce qui peut arriver.
Elle sursaute : elle a failli manquer son arrêt.
De ce regard tout peut commencer. Elle ne sera plus naturelle, abandonnée, elle regarde son livre mais c’est un leurre, elle rêve, elle est en représentation, le rideau s’est levé et elle sent le projecteur braqué sur elle : on la regarde. Peut-être. Elle imagine qu’on rêve à elle, peut-être un coup de foudre. Tout peut se passer car rien ne s’est passé. Tout peut se passer car au départ de tout il y a du rêve.
Il fait un mouvement vers elle : son cœur s’emballe.
Osera-t-il braver les convenances ? Osera-t-il aller au bout du rêve ?
Fausse alerte mais la machine tourne à plein régime. Elle voudrait le surprendre à la regarder mais elle a peur de se trahir. Tous ces calculs… Ces espoirs stériles… Comme si quelque chose d’anormal, de fou, une preuve d’amour enfin, pouvait avoir lieu dans ce bus ordinaire, cet espace-temps on ne peut plus ordinaire. Toutes les situations que nous vivons, il n’y a jamais que le rêve qui vaille la peine.
Lorsqu’elle descendra, elle ne laissera derrière elle que le regret d’une occasion manquée.
Bien sûr, elle ne fera pas un mouvement vers lui, tout au plus quelques encouragements voilés : ce n’est tout de même pas elle qui a été séduite. Ce n’est pas elle qui regarde.
Elle se laisse admirer. Peu importe qu’il soit beau ou laid, peu importe ce qu’il est. Il est un possible.
Elle imagine qu’il pense à elle, elle imagine son abordage, leur première conversation à demi-mots, sa gène à lui, qui regardait ; son écrasante supériorité à elle, tout ce qui peut arriver.
Elle sursaute : elle a failli manquer son arrêt.