Samedi 2 mai 2009 à 16:19

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Joker.
Les néons agressifs des casinos, les filles de joie arpentent les rues, les bas-fonds. Jetons verts jetés sur tapis rouge. Rien ne va plus, rien ne va jamais. Tintement des pièces dans les bandits manchots. L’excitation est presque palpable, les cartes tombent. Joker. Dés roses translucides piquetés de noir. Rien ne va plus. Paradis de luxure et de dépenses. Echec et mat. Et au fond, derrière un rideau de pluie, les volutes de fumées opacifient l’atmosphère, dansent et enlacent les ventilateurs lourds et patauds. Ça sent la cendre, la ruine et l’ostentation, les diamants et l’agressivité courtoise, ça sent la sueur. C’est un monde de mâles, un monde à part au sein même de cet enfer doré où à la tombée de la nuit, tout est permis.
Un perroquet ploie sous les chapeaux, c’est un monde qui se cache, masqué. Ils se sourient d’un air entendu, c’est bon d’être entre soi. Tu veux jouer, petit homme ? Tu veux jouer ?
La femme, fine et souple comme une liane, qui glisse du haut de ses talons hauts, elle se faufile entre eux comme le fruit de la Discorde. Ils ont du mal à accepter sa sensualité brute, ses mouvements liquides. Mais ils doivent l’admettre : elle est bonne. Elle est vraiment bonne. Elle use de ses affects de femme, elle semble s’abandonner mais comme la panthère elle est toujours sur ses gardes. Une femme. Un peu trop incongru, un peu trop indécent.

Joker.
Il y a ce jeu entre eux. Les yeux exercés savent bien que ce qui se passe sur la table n’est rien, qu’une joute se déroule. Il faut quêter les regards, les jeux de jambes, les demi-mots. Il y a entre eux une entente au-delà des mots, un jeu comme un manège, des gestes qui trahissent. Tout est sous contrôle ? Après tout, ce n’est qu’un jeu.

Tu peux bien m’en conter autant qu’il te plaît, tout ce qui te passe par la tête, Joker de paille, Joker de carnaval, tu peux bien faire comme si rien n’était sérieux, comme si rien n’avait d’importance. Tu peux bien jouer au Joker, comme si rien n’était sérieux. Tu peux bien jouer au menteur. Tu sais bien qu’une femme n’abandonne jamais sans se battre.
Tu peux enfiler ton masque de poker, te cacher derrière tes cartes (rouge, noir, rouge, …), tu peux virevolter d’une table à l’autre pour mieux me fuir, semer le son de tes grelots pour me perdre, tu peux bien enrober tes mots du glaçage doux-amer de la plaisanterie, tu joues, tu passes ton temps à jouer, but you can’t hide forever, le Joker. Après tout, ce n’est qu’un jeu.

Tu aurais dû savoir que les femmes sont comme les panthères, elles se meuvent avec grâce mais ce ne sont que des machines à meurtres, leurs mouvements fluides sont sous contrôle, un millier de muscles pour te broyer. Elles ont des griffes pour mettre ton cœur au jour.
Tu aurais dû savoir, pauvre Joker, saltimbanque des foires et des jours tristes, troubadour d’un monde faux et glam, les femmes adorent la chasse, la curée. La mise à mort. Tu aurais dû savoir qu’une joueuse de poker refuserait de perdre.

Tu joues un jeu dangereux, mon tendre Joker. Tu devrais savoir que les personnages de cartes, les chimères, ne devraient pas jouer avec le feu. Tu peux toujours exhiber ta gazelle jusqu’à ce que je lui saute à la gorge. Tu peux toujours me narguer, jouer à cet entre-deux, tout peut toujours tout transformer en jeu de cartes et me tendre la dame de cœur.
Si c’est un jeu alors je gagnerai. Si c’est un combat alors je l’emporterai. Tu aurais dû savoir que les femmes sont des machines à tuer.
Par Goldie le Samedi 2 mai 2009 à 19:35
Je m'y intéresse moi! enfin, j'y compte bien maintenant que je t'ai découvert(e?)
 

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