Samedi 27 septembre 2008 à 16:07

 

Tu as détruit le monde parce que c'était en ton pouvoir.
Tu pourrais tout reconstruire mais tu es trop las.

Ce nouveau monde est à ton image, balayé par le vent, les terres de glace et les mers turquoises maculées d'écume, ton monde est froid, il n'y a que de bleu de gris et du blanc sur ta palette, quelques taches de vert, la vie veut reprendre ses droits mais tu la repousses dans des enclaves enflammées, au cœur des terres, loin de tes yeux blessés.

Tu chérissais les fleurs fanées et les pétales de givre.
Tu as détruit ce monde par lassitude, tu n'as pas de regret car il y a longtemps que tu ne regrettes rien, au-delà des secondes et des siècles, au-delà des gens et des choses.

Parfois au fond d'un gouffre tu entends la voix de ton Autre mais tu sais bien que ce n'est qu'un souffle, ne l'as-tu pas oublié, avec le reste, avec les jeux des enfants près du carrousel et les vieux volumes qui prenaient la poussière au fond des bibliothèques, et toi aussi.

Les rouleaux des nuages et le coton des écumes se mêlent, dans ton monde tout est trop grand et trop blanc.
Rien n'est encore défini, tu n'oses rien toucher par peur de tout briser du palais des Glaces dans un grand éclat de verre, tu n'oses rien fixer comme si alors tu ne pourrais revenir sur tes pas, jamais.

Tout s'effondre dans un grand bruit de chute de cristal.

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