Elle fumait à la fenêtre, un livre à la main. Peut-être le dernier Nothomb. Ou peut-être pas.
Les battants étaient grands ouverts, et un vent froid balayait cette petite chambre qui était devenue la nôtre.
Elle ne portait ne T-shirt, ni sous-vêtement apparent, et son jean déboutonné tombait sur ses hanches fines.
C'eut été un sérieux outrage à la pudeur s'il n'avait été minuit passé et que le campus entier dormait à poings fermés.
Elle dégageait un charme animal, agressif.
Soudain, elle ne m'apparu non plus comme Veronika, mais comme Victoria.
Qui était cette Victoria (son passé, son histoire), tout cela m'échappait totalement.
Elle était là, c'est tout. C'était la seule évidence.
L'incohérence s'échappa de mes lèvres, comme malgré moi, lorsqu'allongée sur le lit froissé, je la hélais : « Victoria. »
Elle ne releva pas les syllabes incongrues et me regarda longuement sans rien dire, un léger sourire se dessinant sur ses traits.
Qui n'a jamais vu Victoria, je veux dire Veronika, dans cette posture, finissant sa cigarette appuyée au cadre de la fenêtre béante, le visage nimbé de Lune, n'a jamais rencontré la Beauté.
Subjuguée par cette vision, je me levais, affamée d'elle (de ses mains, de sa peau, de ses lèvres).
Elle avait posé son livre au milieu de notre désordre conjugal et m'enlaça, le cylindre incandescent toujours entre ses doigts. Je lui faisais confiance. Aveuglément.
Ses bras saturés de fraîcheur nocturne mordaient mon dos nu.
Elle me serra plus fort, et je ne me souviens que de la silhouette de la Lune pleine, qui se découpait obstinément dans le ciel dépouillé d'étoiles.
Mardi 28 août 2007 à 8:50
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