« Tu verras comme il est délicieux de trahir. Gagner la confiance de quelqu'un et l'assassiner, planter tes dents dans ton cou lorsqu'il s'abandonne.
Le sang a le goût de l'amertume, mais il est trop tard.
Tu sais bien. Les humains aiment préserver les apparences, pourtant toutes leurs manières ne sont qu'hypocrisie, mais jamais ils ne l'avoueront.
Ils se jettent à corps perdus vers les mains qui se tendent, par ennui.
Comme ils sont ridicules. Comme ils sont étriqués.
L'ennui n'existe pas, il suffit de haïr. Haïr, ça occupe. N'est-ce pas ? »
Assouvir sa haine.
Boire du sang jusqu'à la lie, semer les cadavres sur mon sillage, s'étourdir à l'hémoglobine, ne plus réfléchir, ne plus penser, de toute façon tout est permis. Osez me dire le contraire.
L'atmosphère est plus corrompue que ma propre chaire.
Je suis le Mal et je ne puis plus souffrir cet univers, comptez sur moi pour l'entraîner dans l'abîme, votre réalité n'est qu'un château de cartes qui s'effondre : dame de pique. Roi de trèfle. Valet d'épée. Tous des tricheurs.
À quoi bon se battre ? L'issue du combat est écrite d'avance.
Je chasse seule, personne ne partage ma tombe.
Ma bande est ailleurs.
Je suis seule face à cette meute hostile que j'exécrere.
Les dominants montrent les crocs.
Je plante mes griffes dans les bras du fauteuil mais il s'en faut de peu pour que je ne leur lacère la gueule.
Regards lointains, méprisants. Je ne leur accorderai pas le plaisir de constater leurs ravages.
Demain, au lever du jour s'il le faut, je planterai mes dents dans leur épiderme, au plus profond de leur chaire, jusqu'à ce que leurs peaux ne soient que charpie.
Je n'ai aucun scrupule : la haine m'habite.
Je vais déchirer ce monde de mes propres mains. Ce n'est que justice.