Lundi 25 juin 2007 à 13:37

Je me souviens parfaitement de notre rencontre.
C'était à la « fête de bienvenue » du campus.
Laissez-moi rire. C'était pathétique à faire peur.
Armée de deux ou trois bouteilles d'alcool bon marché (pas la force de faire des allers et retours au buffet, trop peur de tomber), j'étais noyée dans les ombres, à l'écart de la piste, à regarder les autres faire semblant de s'amuser, seule.
J'en étais alors à mes réflexions géniales (comme il n'en arrive qu'avec 3 grammes d'éthanol dans le sang) lorsqu'elle m'a trouvée.

La soirée était finie, ou presque (pour autant que « soirée » il y ait eu).
Il ne restait que quelques étudiants trop éméchés pour ne pas ramper pour se déplacer d'un endroit à l'autre, et des volontaires « responsables », sensés vaguement mettre un peu d'ordre dans la cave exhumée pour l'occasion avant de sombrer dans les bras de Morphée, et accessoirement raccompagner les derniers « fêtards » à leur chambre.

Je croyais qu'on allait m'oublier là, m'enfermer dans cette pièce sordide et m'oublier là, au moins pour la nuit, si ce n'est plus. J'essayais de me convaincre que ça m'était égal, et qu'au moins je pourrais finir sans état d'âme les sucreries et l'alcool ayant échappés à l'avidité de mes condisciples.
Je ne me suis jamais sentie aussi mal. J'étais une larve. E une larve lamentable, pour ne rien gâcher

Et puis brusquement, elle apparût.
Enfin, je me doute bien qu'elle ne s'est pas soudain matérialisée devant moi, mais je n'étais pas en état de relever ce genre de subtilités. Tout ce dont je me souviens est qu'elle est brusquement entrée dans mon champ de vision.
J'ignore comment elle m'a trouvé, peut-être faisait-elle une dernière ronde avant de fermer le local ou…
Elle m'a tendue la main. À moi.
Elle m'a juste tendue la main.

Je crois que j'ai pleuré.
Elle m'a soutenue (le terme le plus juste serait « portée » jusqu'à sa chambre (j'aurais pu lui indiquer la mienne mais je dois avouer qu'il aurait fallu associer trop de syllabes), et j'ai dû m'écrouler sur le canapé, ou quelque chose comme ça.

À mon réveil, il ne restait d'elle qu'une tasse de café vide et froid, un croissant déposé là à mon intention et un mot m'invitant à déjeuner en sa compagnie, à la cafétéria.
Je me souviens avoir songé qu'en matière de rendez-vous galant, il y a plus glamour.
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