Mardi 31 mars 2009 à 20:47

http://melancholic.cowblog.fr/images/amadou4.jpg

Tu peux partir, je n’ai plus besoin de toi. Il faut bien qu’il y ait une fin à tout, il faut bien qu’il y ait une fin à nous.
C’est un mensonge. J’ai tellement besoin de quelqu’un, j’ai tellement besoin de toi. Comment pourrais-je être seule, comme si le monde n’était pas assez moche ? Dis-moi que tu ne t’en vas pas. Je réponds de tout si tu me dis que tu ne t’en vas pas.
Dis-moi, es-tu capable de ne jamais t’en aller ? Si tu ne peux pas être ça pour moi, alors ce n’est pas la peine. Je ne suis pas femme à me battre pour ce qui n’en vaut pas la peine.
J’voulais un mec, un vrai, un bad boy comme elles disent, un plein de cicatrices et d’épingles à nourrice, je voulais apprendre à me battre, perdre quelques dents mais juste celles du fond pour pas que ça se voit. Je voulais être une yankee, je voulais me sentir vivante.
Regarde ce que tu as fait.
C’est pas juste si tu t’en vas. J’ai tellement envie de te remplacer.
Je vous donne le droit que je ne suis qu’une faible femme alors venez me sauver. Qui que vous soyez.
Tu peux partir. Notre histoire est trop usée.

Samedi 21 mars 2009 à 14:53

http://melancholic.cowblog.fr/images/Cafe.jpg

Café en clair-obscur. Un paquet bombe ma poche, je sens son poids douloureux qui m’entrave plus bas que Terre. Je voudrais partir, j’ai peur. Mais j’attends. Les ventilateurs d’un autre siècle brassent des volutes de fumées. Dehors, le noir, les lampes livides donnent un éclat étrange la pièce, il me semble que le monde n’existe plus en dehors de ce bar. Les vitres sont pleines de poussières, comme de la fumée condensée.
S’il n’était plein de personnages louches, grotesques, on aurait pu le croire abandonner. Qu’est-ce qui m’attend ? Je commence à croire qu’il ne viendra pas, je commence à croire que je vais mourir. C’est une sorte de soulagement.
J’attends. Y a-t-il quelqu’un qui m’attends ? Y a-t-il seulement quelqu’un qui s’apercevra de ma disparition ? Ce bar sans visage m’engloutira au lever du jour tandis qu’il s’enfoncera dans les catacombes et dans l’oubli.
Je ne sais ce qu’il y a dans ce paquet. Je ne suis qu’un pion, je ne suis personne, je ne serai jamais personne. Je suis utile, sans ambition, presque pas d’expérience.  Je peux bien mourir à l’attendre.
Sans lui, je ne serai pas là, je ne serai nulle part. Je me serai brûlée la cervelle dans la chaleureuse indifférence du monde.
Je ne vous dirai pas qu’il m’a ramenée à la vie, je n’ai aucune illusion.
Je veux mourir pour son bon plaisir. Sait-il seulement que j’existe ?
Je suis utile, car d’autres que moi auraient la curiosité d’examiner le contenu du-dit paquet, juste un petit bout. Pas moi. Que voulez-vous que cela me fasse ?
C’est l’attente même qui est merveilleuse, cette délicieuse morsure… le verrais-je ce soir ?
Il aime tromper mes attentes, être absent… Il se déploie dans les ténèbres.
Il aime me donner des rendez-vous auxquels il est absent, il ne vient pas, au péril de ma vie, il délègue, me jette ses subalternes en pâture. Je ne sais s’il se rend compte du mal qu’il me fait.
Il aime m’acculer mais il ignore sans doute que j’existe. Que je l’aime à en mourir.
Pas un mot n’a jamais été échangé entre nous, nos échanges (et quels échanges…) sont matériels. Des paquets, des lettres (tentée de les substituer aux miennes, trop peur de lui déplaire), des paquets de cigarettes… Des messages se dressent brusquement sur mon passage, comme si j’étais sans cesse observée, comme s’ils savaient mes mouvements avant même qu’ils ne se révèlent à moi-même. Des objets, des signes à laisser derrière moi… Des choses absurdes. Je ne suis pas censée comprendre. Ça me va. Parfois j’ai l’impression de participer à un gigantesque jeu d’enfants, plein de codes vides de sens… Personne n’en connait la finalité : elle n’existe pas, on joue à faire semblant. Tout cela a peut-être un sens pour quelqu’un, ça n’en aura jamais pour moi. Peut-être qu’on se joue de moi, peut-être qu’il en est à l’origine dans le seul but de me tourmenter. Peut-être que tout cela est dans ma tête. Tout me va, tant que je peux le voir.
Je ne sais rien de lui, je ne sais pas son nom. Il me semble que je l’ai connu autrefois et que je l’ai déjà aimé.
La porte s’ouvre sur la nuit d’encre. Peut-être lui.

Vendredi 20 mars 2009 à 21:48

Je t’aime, je suis de trop. Les amoureux sont toujours de trop.
Je t’attends dans ce café bondé… tant de gens qui passent… Je ne sais même plus si je t’ai donné l’adresse. Tu vois, je n’ai pas confiance en toi, je n’aurai jamais confiance en toi.
On aime toujours à sens unique.
Qui es-tu ? pourquoi ne me regardes-tu pas ?
Ne suis-je pas la seule femme exactement taillée pour tes bras ? Je voudrais tant être ta Galatée, j’aurai tant voulu être belle à tes yeux.
Il est… Trop tard ?
Laisse-moi croire que tu es heureux de me voir, fais quelque chose, fais semblant.
succombes-moi.
Moi, j’aurai tant aimé que tu me regardes.
Un café indifférent, des têtes de veau stupides (j’ai envie de les tuer), ma tête, ma pauvre tête. Ne suis-je pas exactement celle dont tu as toujours rêvé ?
On s’en fout de l’autre, on s’en fout des autres, embrasse-moi, embrasse moi.
Café bondé, personne. Je suis perdue, j’attends, j’ai tellement mal…

Mardi 17 mars 2009 à 17:35

http://melancholic.cowblog.fr/images/18072812881.jpg




                Un cours ordinaire, du temps à décapiter. Ils discutent en scriptural : on s’occupe comme on peut. Elle ne peut pas, il est joueur : elle ne sait jamais lorsqu’il est sérieux.
Tout cela n’est qu’un jeu, un passe-temps. N’est-ce pas ?
- C’est la troisième fois que tu me fais des avances, je vais finir par te prendre en sérieux. En même temps, tu ne dois même pas te souvenir des deux premières.
- Quatrième, si on compte le cours de xxxxx.
Son cœur bat plus fort. Il s’en souvient. Comme si leur conversation était autre chose qu’un courant d’air. Comme s’il avait un peu d’intérêt pour elle. Elle voudrait y croire mais elle ne voudrait pas se surestimer. Ou sous-estimer la légèreté de son interlocuteur. Elle ne peut pas lui faire confiance. Parce que ça fait trop mal.
Elle le regarde de biais, il reste impassible. Comme toujours. Elle ne sait pas lire sur son visage.
- Encore plus. Je te rappelle cependant qu’il y a un prix à payer. Je n’offre pas mon corps au premier venu, j’ai un peu plus d’estime de moi.
- Tu es libre les deux dernières semaines d’août ?
- ???
- J’ai pris des billets pour le Japon. Tu peux venir ou pas ?
- Genre. Vous les mecs vous racontez vraiment n’importe quoi pour arriver à vos fins =) passe-moi mon billet on en reparle à la rentrée =p
Elle se tourne vers lui, elle essaye de déchiffrer les signes dans les yeux de son interlocuteur.
Il se penche vers elle, passe doucement sa main sur sa nuque et l’embrasse. En plein cours, devant la classe, le professeur.
Elle le repousse, horriblement gênée. Elle se sent parfaitement et totalement ridicule, elle a conscience de tous les regards braqués sur elle tandis que son voisin se lève en s’excusant auprès du professeur « je suis désolé, c’est ma faute, je sors. ». Les chuchotements dans son dos… Elle tape discrètement un texto dans sa poche « Tu es dingue. On en reparle après le cours. » Il sut qu’il avait gagné.
 

 

Vue ici

Jeudi 12 mars 2009 à 22:34

http://melancholic.cowblog.fr/images/WinterinmyheartbyLiliumLion.jpg

Une lettre interdite, une lettre qui ne devra jamais te parvenir. Je t’aime tellement, ma peau me brule. Je meurs de toi.
Qui es-tu pour t’imposer à moi malgré mes désirs, qu’es-tu pour me terrasser de la sorte ? Je ne sais même pas ce qui me plaît en toi, je suis perdue, tout n’est qu’un champ de ruines autour de moi et le visage de Cassie, sereine, comme si le monde ne tombait pas en morceaux, si tu savais comme il me hante, son sourire toujours un peu triste…
Je ne veux pas finir comme elle, je ne suis pas sûre d’avoir le choix, je suis déjà tombée si bas…
Je n’étais rien, j’étais transparente, j’avais quelqu’un pour accompagner mes jours et réchauffer mes draps, tout était si parfait, tout était si simple… C’est tellement douloureux de vivre, d’aimer encore… aimer qui ? Je ne te connais pas.  Je ne te connaitrai jamais. Comment pourrais-je être moi-même en ta présence qui me glace, comment pourrais-je m’abandonner dans tes bras sans frissonner ? Comment pourrais-je te dire mon secret ? Je suis si laide, tu ne comprendrais pas même si je t’expliquais.
La vérité c’est qu’aussi fort que je t’aime, il y a ce mur entre toi et moi, il y a ses bras qui m’entravent, je pourrais presque trouver un équilibre entre ces deux amours incompatibles, celui qui fait ma vie et celui qui me tue, et cette douleur qui brûlera jusqu’à ce que je parvienne enfin à t’oublier… Vivre à nouveau… Il neige en enfer… Si tu m’aimes, regarde-moi. Je t’en prie, regarde-moi.
Je suis toujours cette gamine qui veut juste un peu d’affection, je t’en aurai donné, si tu savais… Je suis attirée par toi, c’est un crochet dans mon cœur et je ne comprends pas, il semblerait presque absurde que je ne te plaise et je l’ai bien vu dans tes yeux mais pour toi ce n’est qu’un jeu, comment pourrais-je te faire confiance ? Pourrais-tu seulement m’aimer comme il m’aime ?
Mon Dieu, Andréas, c’est une lettre interdite, je ne devrai pas penser à ça, à toi, je me surprends à m’imaginer loin de Gaétan, loin de mes chaînes et pourtant, je l’aime, tu le sais ? Je l’aime plus profondément que je n’ai jamais aimé personne…
 Mais toi… Mon Dieu, laisse-moi croire que je te plais, laisse-moi croire que tu me trouves jolie, même un peu, même si je pourrais en mourir de douleur… Je voudrais tant que l’empreinte de tes mains s’imprime sur ma peau, mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit…
Tu vois bien que je suis si laide.

<< I'm Darkness | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | I'm Sin >>

Créer un podcast