Samedi 19 janvier 2008 à 19:17

♫ Because I want it now… I want it now…
Give me your heart and your soul…
And I'm breaking out I'm breaking out
Last chance to lose control

Hold you in my arms
I just wanted to
Hold you in my arms...


Le coeur qui explose, pour changer. Comme si j'étais capable d'aimer, en dehors d'elle.

Semaine de triste mémoire et jeudi noir, le destin m'a
black-listée.
Je ne sais plus comment faire pour ne pas me noyer.

Je n'aurai jamais pensé que c'était si douloureux d'être aimée.

Mon cœur tombe en éclats pourpre et grenat sur le parquet.

Il faut que je tente ma chance, il faut que je mande la fatalité demain, ce n'est pas si important mais je l'indispose déjà ?
Comment faire pour m'immiscer jusqu'à lui ?...

Peut-être qu'au fond je n'aime qu'elle, peut-être que je perds les pédales, mais je dois savoir, je dois savoir…

Alors je me débats, on se débat tous les trois, chacun sa pataugeoire, on se débat contre des hologrammes.

Et ça fait mal à en crever mais on n'en crève jamais.

♫ Is it a monster, is it a monster ? ♪

Samedi 19 janvier 2008 à 0:21

On m'a dit « c'est tout ce que tu manges ? » en lorgnant la pomme sur mon plateau vide. « T'es au régime ? »
« Je fais la grève de la faim. » j'ai répondu d'un ton acerbe mais personne n'a relevé.
Je me suis levée brusquement, « où tu vas ? », « me faire vomir » mais personne ne m'a retenue.
Je suis sortie.

Et j'ai frappé mon poing contre les murs, contre la pierre, encore et encore.

Lorsque j'ai regagné le dortoir personne n'a remarqué mes phalanges poisseuses de sang.
J'ai rincé à l'eau froide en serrant les dent pour ne pas hurler, et je suis allée me coucher pour n'avoir personne à qui devoir parler, pour n'avoir personne à regarder, ma blessure pelotonnée contre moi, pour ne pas avoir à me justifier.
Comme si quelqu'un s'y intéressait.

J'ai bien entendu qu'elle parlait de moi, mais qu'est-ce que ça pouvait me faire, hein ?

Demain, je lui mettrai ma main abîmée sur la gorge et je lui chuchoterai « ne cherche même pas à te justifier, à t'excuser, ne me parle même plus. Ne m'effleure plus. Ne me regarde même plus. » et je ne prendrai même pas ma peine d'y mettre une menace à peine voilée parmi mes maux.

Je n'ai plus peur, à présent.

There's something wrong with me, there's something wrong with you

Samedi 19 janvier 2008 à 0:05

Je lui ai dit « il n'y a que des barbelés autour de moi » et elle m'a répondu que c'était normal, que c'était la vie, qu'il faudrait que je m'y fasse. Elle m'a dit que j'étais une pauvre idiote.
Je lui ai dit «  je dois être dans un manège, tout tourne si vite, si vite… »  et elle m'a dit de ne pas dire de bêtises.
Je lui ai dit « je vais mourir tu crois ? » et elle a rigolé doucement, comme si ma question était stupide.

Je suis dans un champ de ruines, le cimetière des cœurs perdus, plantés sur les ronces de métal, le ciel est obstinément gris cendre, des traînées rouges comme du sang dans le lointain.

Je me suis assise sur un buisson de fer et je lui ai demandé ce que je devais faire, ce que je pouvais bien être sensée devoir faire.
L'air sentait la rouille et l'hémoglobine rance.
Je ne comprenais plus ce qu'on attendait de moi, si je devais rester en vie ou planter ma chimère sur un pic de métal, avec les autres, pour qu'elle se sente un peu moins seule.

Elle ne disait rien, elle ne voulait rien dire, trop habituée sans doute aux questions sans réponses des voyageurs égarés.

Je suis dans le cimetière des corps perdus, il y en a tant, je suis ici comme je pourrais être ailleurs, je suis ici comme je pourrais être au fond d'un lac.

Je lui ai demandé s'il y avait parfois du monde, par ici, et comme elle ne répondait pas j'ai crié « je ne voulais pas mourir pour une bête histoire d'amour ! » et elle a rétorqué avec indifférence que personne n'a envie de mourir pour une histoire d'amour.
Elle me regardais d'un air vaguement méprisant, comme s'il n'y avait pas de quoi être déboussolée, comme s'il n'y avait rien de plus normal, de plus commun en somme, que de se perdre ainsi, de débarquer dans cet entre-mondes.
Comme si les visiteurs de ce lieu n'étaient pas déjà suffisamment déboussolés.
J'aurais mieux fait de mourir pour de bon.

J'aurais dû avoir peur, peur de rester ici, piégée, j'aurais dû avoir peur d'être à sa merci, d'être sa proie, de devenir un de ses trophées, moi aussi.
Mais je lui aurais donné mon cœur si elle me l'avait demandé. Ce ne serait-ce que pour trancher la question.

Et soudain j'ai eu envie de pleurer, comme ça, pour aller mieux et elle m'a adressé un regard de mépris, comme si j'étais trop humaine pour elle.
Et j'étais tellement triste, tellement triste…
« Je peux rester ici ? » je lui ai demandé « juste un peu » et elle a haussé les épaules, parce que qu'est-ce que ça changeait, hein, qu'est-ce que ça pouvait bien changer ?

Alors ne me cherchez pas, d'accord ? Ce n'est plus la peine.
Je suis ici, maintenant. Pour l'instant.
Je voudrais encore vous dire que ça va, mais sinon je ne serais pas ici, hein ?
Alors disons que ça ne va pas si mal, d'accord ? ça ne va pas si mal.
Alors ne pensez pas trop à moi, s'il vous plaît. Ça me tiraille derrière la nuque.
Alors…

Dimanche 13 janvier 2008 à 0:37

J'ai croisé le Garçon-océan, il me tournait le dos, les yeux plongés dans l'horizon.
La jetée était étrangement vide, on n'entendait que le reflux des vagues.
J'aurais aimé lui effleurer l'épaule, lui signaler ma présence, mais j'avais trop peur qu'il me glisse entre les doigts, qu'il m'éclabousse d'écume.

(une idée ?...)

Samedi 5 janvier 2008 à 0:27

Une échappée par les bas fonds. L'air sent la mort et le vice.
Une catin me caresse la joue en retroussant les lèvres. On les dit un peu vampires, à leurs heures.
Je repousse ses doigts glacés.
J'ai mieux à faire, ce soir.

Rachel discute avec un client, elle me fait un signe. J'attendrais.

- Tu as fini ?
- Désolée… Un accro. Impossible de m'en débarrasser.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- D'aller se faire mettre.
- Et ?
- Il a répondu que c'était précisément ce qu'il voulait.
- Et donc, tu as dû l'évincer.
- Exactement.
- Attends, ne bouge pas, il te reste un peu de sang au coin de la bouche.
- Ah merci. Ça ne te dérange pas ?
- Quoi donc ?
- Nos… activités nocturnes, à nous autres, créatures de la nuit ?
- Bah, ce genre d'endroits est toujours un coupe-gorge. Alors qu'on la tranche ou qu'on la morde… Bonne journée ?
- Bonne nuit, tu veux dire ? Comme une nuit de boulot. Et toi ?
- Pareil.
- Dis ?
- Oui, Rachel ?
- Pourquoi tu viens me chercher tous les soirs à minuit pile ?
- C'est mon métier.
- Tu plaisantes ?
- Pas du tout. Je suis payé pour protéger les gens.
-  Tu es policier !
- Toi aussi tu as remarqué ?
- Ton travail, c'est de me mettre sous les verrous, pas de me couver.
- Tu crois que tu ne mérites pas d'être protégée, Rachel ?
- Si mais… non ? Pourquoi tu ferais ça ? Tu n'es même pas un de mes clients !
- Je devrais ?
- Au moins je comprendrais.
- Je suis marié, moi, Madame.
- Si tu savais le nombre d'hommes mariés que je…
- Quitte à tromper ma femme, je ne payerais pas pour ça. C'est déjà suffisamment déshonorant pour elle.
- Très bien Monsieur-je-suis-un-marié-honnorable. Lâchez mon bras. Je peux marcher toute seule.
- Comme ça, les gens voient que nous sommes ensemble.
- Et alors ?
- Et alors, tu vois quelqu'un prêt à t'embêter, là, maintenant ?
- Non…
- La preuve que c'est efficace.
- Mouais…
- Mais si tu préfères, je te laisse ici, je tourne au coin de la rue et je disparais de ta vie. Tu n'as qu'un mot à dire.
- Roooo c'est bon. Tu peux rester.
- Madame est trop bonne.
- Oh, ça va, hein !
- Je pars, si tu veux…
- Reste, je te dis !
- De toute façon nous sommes arrivés. Occupe-toi bien de ta fille, je suis sûr qu'elle t'attend. À demain, Rachel.
- À demain… Hé !
- Oui ?
- Si un jour il te vient des envies de tromper ta femme…
- Oui ?
- J'te ferai un prix.
- C'est noté ! Bonne nuit, Rachel.
- Bonne nuit…

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