Vendredi 1er février 2008 à 21:47

Et voilà comment il s'est présenté à moi, comme ça, un matin. Je n'avais rien demandé, à personne, je n'attendais rien. Il est juste venu, presque par hasard. Pour voir, peut-être, Dieu seul sait pourquoi.

Il est là, à présent, et je me dis que j'ai de la chance, et pourtant tout cela semble tellement… incongru.

La vie passe, comme d'habitude. Un peu mieux que d'habitude, peut-être.
C'est bien…
Si je suis heureuse ? Et pourquoi pas.

Je n'avais rien demandé, je ne savais pas…
Tout est allé si vite, si vite…

Il est là, le matin, le soir, il dort dans le salon.
Je ne sais pas ce qu'il fait de ses journées, peut-être qu'il m'oublie.
Parfois, il réchauffe mes draps pour que je me sente moins seule… Il est gentil.

Il est mon trou noir, mon puit sans fond, il me prend la main lorsque j'enjambe la rambarde et nous plongeons ensemble dans la noirceur de ma folie.

Il pleut sur mon coeur comme il pleure sur la ville

Vendredi 1er février 2008 à 21:15

Le sol s'effondre sous mes pas, mais ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? Dites-moi que ce n'est pas grave.

Mes yeux ne peuvent se détacher de la faille qui lézarde le plancher, l'abîme engouffre tout sur son passage, et je la regarde se propager sans faire un geste, tétanisée.

Si j'ai peur ? Si seulement il n'y avait que ça.
Mais ce n'est pas si grave, n'est-ce pas ? Ce n'est pas si grave.

J'aimerai crier, j'aimerai donner l'alerte, arrêter le temps et filer à l'anglaise mais si j'appelais les mains qui se tendraient ne me seraient d'aucun secours, vous m'entendez, aucun secours, tout est fini à présent, rien ne nous attend que le chaos, le chaos, je voudrais sauter à pieds joints dans le gouffre, mais ce n'est pas si grave, n'est-ce pas ? Ce n'est pas si grave.




Si seulement je pouvais attraper ces fils de pute, je frapperais leurs têtes contre un mur, encore et encore, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'à faire disparaître les corps.



Mais rassurez-vous. Ça va mieux. Pour ne rien vous cacher, on nous a volé nos trois PCs. Avec tous mes textes. Tous mes textes.
Dieu merci, j'ai eu la sagesse de faire une sauvegarde en Juillet. La perte est donc minime. Bravo moi. ^^

Samedi 26 janvier 2008 à 20:58

Combien de fois je t'ai dit de prendre la fuite.
Mais tu restes là, les bras ballants. Tu m'entraves.
Je t'ai déjà dit de t'échapper mais c'est non, toujours non.
Alors tu restes là. Dans mes pattes.
Je arche sur tes doigts, consciencieusement, et tu m'opposes ton inertie tranquille.
Et c'est non, toujours non.
Il y a quelque chose qui cloche avec toi, il y a quelque chose qui cloche avec moi, tu ne crois pas ?

Champs de cadavres, ils ont rendu les armes. Je sonde les gisants encore chauds, tu trottines sur mes pas.
On se nourrit comme on peut.

J'ôte les heaumes, je cherche les visages de mes amants, mais qu'est-ce que ça change, Hein ? Qu'est-ce que ça change ?
De la chair encore tiède. Rien de plus.

Là bas, à l'horizon, des soldats crèvent sous eux des chevaux. Quelle cruauté.
J'aimerai leur faire un signe, leur offrir mes services, ils doivent en avoir besoin, mais ils sont si loin, et tu es toujours dans mes pattes, et c'est non, toujours non.

Je suis une chasseuse, et toi tu me lances des regards de détresse. Pourrais-je avoir pitié de mes proies ? Moi ? Pourrais-je être douée d'humanité ?
Mais pour qui me prends-tu au juste ?
Un coup de dents au creux de ta gorge, pour te rappeler à l'ordre.
Tu portes hébété ta main à ton cou, les doigts pourpres.
Comme une envie stérile de m'en réjouir.

Mes longues enjambées fluides me portent jusqu'aux fantassins, un sourire aguicheur bardé de crocs suffit à les adoucir, ils lèvent leurs casques en mon honneur.
Qui sera le prochain à sentir le fil de mes canines contre sa jugulaire ?

Ne t'attends pas à me voir être rongée par les scrupules.
Je ne m'intéresse guère plus à eux qu'à toi.

Il y a quelque chose qui cloche avec toi, il y a quelque chose qui cloche avec moi.
Mais c'est bientôt fini, n'est-ce pas ?

Prière de n'y voir aucun message. Et prière de ne pas croire que je suis une dépressive latente. Certes, je suis pessimiste, certes mes textes sont noir d'encre. Mais il m'arrive de rire. Et je n'ai pas à me plaindre. Loin de là.

C'est juste que j'écris surtout lorsque je ne vais pas. Alors forcément.

Samedi 26 janvier 2008 à 11:05

J'aurais voulu te dire que tout va bien, que je t'attends, mais même pour ça je n'ai pas le temps.

Je vais parfois dans ton appartement, je dépoussière –je ne t'oublie pas, tu vois-.
Mais tout ça, c'est loin, n'est-ce pas.
Je ne sais même pas si tu reviendras jamais.
Je me souviens de nos promesses d'antan, de nos serments d'enfants, et je ne peux m'empêcher d'en rire.
C'est vieux tout ça.

Je sais que tu reviendras bientôt, alors sois gentil : reprends ta clef. Je ne suis pas ta femme de ménage, ni ta femme tout court.
Viens seul. Je n'ai pas le temps d'affronter ça.

Samedi 26 janvier 2008 à 10:56

J'ai porté la main à mon ventre. Un haut-le-cœur. C'est pour bientôt. Je fais un signe à Morigane, elle ne m'adresse qu'un sourire moqueur avant de se fondre dans les herbes hautes.
Ne jamais faire confiance à une fée.

J'ai dix-sept ans, je suis humaine. L'enfant doit mourir.
Mais malgré mon long voyage jusqu'ici, clairière des vents et des enchantements, les jeteuses de sorts ne peuvent visiblement rien pour moi.

Alors je me glisse au sein de la rivière glacée, ma robe simple et blanche encore de paysanne contre ma peau et étendue sur les flots, je me laisse porter par le courant, jusqu'aux contrées lointaines, où nul ne connaît mon visage, hormis les ombres accusatrices des Dieux railleurs, riant de mon infortune, et de nous tous, pauvres mortels.

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