Je ne suis plus vraiment de ce monde.
Parfois je me dis que ça ne me dérangerait pas de vieillir, mais j'aimerai mieux.
Je n'en vois pas l'intérêt.
Peut-être est-ce de l'ennui, ou de l'inconscience.
Je ne regrette rien.
Samedi 8 décembre 2007 à 15:09
Vendredi 7 décembre 2007 à 23:27
Machi
Encore une chronique affligeante de mon existence lacunaire.
D'autres discutent, ils tentent de s'entendre, de se faire entendre de quelques manières que ce soit, c'est insupportable.
Si encore c'était intéressant. Mais ils discutent avec passion de la rupture entre Taylor et Ryan. J'aurais mieux aimée être sourde.
Les yeux rivés sur une pâle copie, j'ai la folie de croire qu'il pense à moi, parfois, le cœur obstinément tourné vers le Prince Charmant.
On se préserve de la manière qui nous est accessible.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à cette chanson, tu sais, « Cendrillon, pour ses trente ans… »…
Je fumerai bien une cigarette.
Ici, il ne se passe rien. Désespérément rien.
Les jours se succèdent dans leur atterrante monotonie.
Je peuple mes insomnies de mondes artificiels (musique, livres…).
Et envie de taper du poing sur le mur jusqu'à voir l'hémoglobine couler.
De me pelotonner dans la pénombre, de ne plus rien entendre.
De sombrer, de ne plus avoir à rouvrir les yeux.
Tu vois, Machi. Je suis toujours aussi faible.
Je m'accroche. Avec toute l'ardeur fugace de celle qui oubliera l'heureux élu d'un instant à l'autre (1, 2…).
Je n'aime pas. Aimer appelle la patience. Je veux tout, tout de suite.
J'aimerai te dire que je me réserve pour le Prince Charmant, quelqu'un de ma pointure, j'aimerai te dire que j'ai mortellement été blessée, autrefois, mais au fond c'est faux.
Je me lasse trop vite, c'est tout.
Comme c'est pathétique.
Je suis tellement fatiguée…
Des échéances qui se resserrent autour de moi. Etaux, une fois encore.
Je bâcle tout pour me réfugier dans un oubli vaporeux, et pourtant cela ne me soulage pas.
Ça ira mieux demain.
Je voudrai tellement que quelqu'un me regarde. Une étreinte pour m'oublier. Et je sais qui je voudrais sur ce piédestal.
Si seulement il me faisait un signe…
Si seulement je savais à quoi m'en tenir…
Si seulement il pouvait m'embrasser, parfois.
La perfection n'est pas de ce monde.
En espérant avoir de tes nouvelles sous peu.
Samedi 1er décembre 2007 à 23:16
Je voulais vraiment vous dire que j'ai vraiment tout quitté pour vous.
J'ai abandonné ma famille, mes amis, la nourriture et jusqu'à mes vêtements, pour me présenter à vous, nue et lavée de toutes mes erreurs passées.
Je vous offre ma vie sur un plateau d'argent, il ne tient qu'à vous de la dérober.
Je suis prête à tout oublier, vos vices et vos secrets, vos mensonges et mes regrets, ma vie d'avant et mon avenir. Vous êtes ma vie même.
J'ai longtemps rêvé d'une belle histoire d'amour, vertueuse et passionnée, pleine de promesses et parfois semée de larmes.
Mais tout cela n'a plus aucune importance, car vous êtes là, à présent.
Je vous ai attendu ma vie entière, mais cela ne compte plus.
La seule chose qui compte pour moi à présent, c'est vous.
Vous m'avez tant manqué, vous savez.
Samedi 1er décembre 2007 à 22:51
Du bruit, du bruit, toujours du bruit.
Blizzard de décibels, mes tympans saignent.
Le monde a oublié le silence.
Chuchotements ou hurlements, rires et craies qui martèlent l'ardoise, plumes qui griffent le papier et raclements de chaînes, sonneries et exclamations, au loin les voitures passent, les avions.
Du son, toujours du son.
On s'abrutie de musique pour ne plus avoir à écouter, on augmente le volume un peu plus pour ne plus avoir à entendre.
Je voudrais me réfugier sous ma couette, mes deux mains rivées sur mes oreilles, et croire que tout se tait, mais les sons s'obstinent.
S'il n'y avait que les grincements des ressorts trop vieux…
Toujours ces bribes de voix, ces débris de mots, confidences nocturnes et cris joyeux, dans le creux rassurants du berceau lunaire.
J'aimerai prendre la parole à mon tour, pour qu'on m'écoute, j'aimerai hurler pour ne plus rien entendre, que tout se taise, cesse de s'exprimer, de bouger, de respirer, mais l'écho des protestations teinteraient plus fort que jamais.
Alors mes pavillons pleurent des larmes de sang et je tente d'entendre les battements de mon cœur pour oublier le reste.
Vendredi 30 novembre 2007 à 23:52
A.
J'aurais aimé te voir, plutôt que t'écrire. J'aurais surtout aimé que tu saches qui je suis (que tu te souviennes de qui je suis).
J'aurais aimé te parler, ce soir-là. J'aurais aimé te séduire.
C'est étrange, n'est-ce pas ? Cette impression que certains peuvent laisser.
Ton visage se perd dans les abysses, j'essaye de reconstituer le puzzle disparate de ton sourire (éclair de cheveux blonds, un peu longs, un peu des traits de ton frère, des yeux bruns…)
J'aimerais tellement pouvoir me dire qu'un jour, je te reverrais.
Je ne sais pas très bien pourquoi je t'écris.
Au fond, je n'ai rien à te dire.
Ce n'est pas comme si on était amis.
Ce n'est pas comme si on se connaissait.
Ce n'est pas comme si on avait parlé (comme si j'avais osé te parler).
Et pourtant…
Je ne sais pas très bien pourquoi je t'écris, je ne sais pas très bien ce que j'espère.
Toi non plus, n'est-ce pas ?
Pardon pour tout ce temps que je te fais perdre, pardon pour tous ces mots qui ne signifient rien pour toi, pardon pour tout.
Pardon de m'imposer. Pardon d'exister.
Je crois que je te voudrais. Je voudrais t'avoir.
C'est obscène, n'est-ce pas ?
Je veux te revoir, te connaître, perdre du temps avec toi, beaucoup de temps, te parler encore et encore, t'embrasser, et puis…
Fascination. C'est dans vos gènes, il paraît.
Je voudrais tellement de toi.
Et moi. Qu'est-ce que j'ai à t'offrir.
Mes silences, mes attentes et mes impatiences, du vide et de la timidité. Je ne suis pas comme toi.
Pas vraiment la femme idéale, tu vois.
Oublie.
Oublie tout ça, oublie moi, si seulement j'avais survécu dans ta mémoire.
Oublie cette lettre, cette lettre bizarre et lacunaire, insignifiante, cette lettre qui ne dit rien et qui en dit trop.
Je ne sais même pas pourquoi je t'écris.
M.
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